¤ ~ La Lune Resplendit ~ ∞

Chapitre 15 - Ascenseur émotionnel

Je me retrouvais à nouveau dans le salon de Michael.
En face de la table où nous avions diné et où Brooke avait fait son apparition.

Il faisait très sombre, mais j'avais assez de lumière pour distinguer les chiffres sur le cadran de ma montre. Elle affichait 3 heures du matin. Il était temps pour moi d'aller me coucher, mais avant de monter l'escalier je me stoppai.

Il y avait quelque chose d'étrange, quelque chose qui clochait.
Je me retournais une fois de plus vers la table.

Les deux bouteilles qu'avait amenées Quincy et que j'avais caché étaient toujours sur la table. C'était impossible, je me rappelais parfaitement les avoir fait disparaitre. J'entendis un bruit venant du haut des escaliers, je focalisai mon regard immédiatement sur l'origine.

Michael était en haut des escaliers et m'observait tranquillement.

Non il y avait quelque chose qui clochait.
Je montai les marches rapidement et arrivée au niveau de Michael, j'ouvris la bouche pour lui adresser la parole, mais cela me fut impossible dès que mon regard croisa le sien.

Il était plus beau que jamais.
Ses yeux noisette luisaient dans la pénombre, tandis que son sourire éclatant semblait briller. Il était magnifique.
J'essayais de me ressaisir et comptais lui demande ce qu'il faisait mais cette fois encore la tentative fut vaine : Je sentis ses mains se plaquer contre mes hanches et me coller à lui, en une fraction de seconde ses lèvres s'écrasèrent contre les miennes.
Son haleine chaude me submergea tout entière.
Le baiser était doux et onctueux mais cette fois encore je sentis que quelque chose n'allait pas, je le repoussais doucement de moi mais en ouvrant de nouveau mes yeux c'était le visage de Vin qui m'observait.

Je criai.

Et je me réveillai enfin de mon rêve.

Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce qu'il venait de se passer.
J'enfonçais ma tête dans mon oreiller.
Le visage de Vin m'avait donné des nausées. Je respirais doucement, mis ma tête sur le côté, et ouvris enfin les yeux.

Un chimpanzé m'observait avec curiosité.

Il était assis sur mon lit et penchait la tête vers moi.

Je bondis de quelques centimètres, surprise comme jamais.
Le pauvre animal prit peur et se recroquevilla sur lui-même.

De l'entrée de la chambre, j'entendais Michael prit par un fou rire.

Je soupirais et fermais les yeux quelques secondes.
Alors voilà le mystérieux habitant.

Un chimpanzé.

Il a voulu me faire peur au réveil. Bon, honnêtement, il ne m'a pas raté.
Je souris.
Mais voilà une chose qu'il ignore à mon sujet, c'est que j'adore les animaux. Il m'avait prise au dépourvu et sa petite blague ne marchera pas deux fois.

Je m'assis en tailleur sur mon lit. Le petit singe avait l'air très jeune. Il m'observait effrayé. Je lui tendis la main et lui dis de la voix la plus douce que je pouvais utiliser :
- Excuse-moi mon petit bonhomme, je voulais pas te faire peur...
Il observa quelques secondes ma main tendue et la saisit. Je lui souris et lui caressais le haut de la tête.
Michael s'approcha de nous :
- Bubbles, je te présente Moon. 
Il me présenta en langue des signes. Le singe me regarda, porta sa main à sa bouche et la reposa.
- Bonjour à toi aussi, Bubbles. dis-je en reproduisant son geste.
Il émit un cri de satisfaction aigüe, et vint s'asseoir entre mes jambes.
- Je vois qu'il t'a adopté, dit Michael en me souriant.
J'enlaçais tendrement Bubbles et déposai un baiser sur le haut de sa tête. Il n'émit aucun cri de protestation.
- Je l'ai adopté aussi.

- J'ai quelqu'un d'autre à te présenter dit-il en se levant.
- Attends, il faudrait peut-être que j'enlève mon pyjama. dis-je en me levant à mon tour.
Il m'observa pendant quelques secondes, se mordit la lèvre inférieure et dit d'un ton langoureux :
- Je n'en verrais pas vraiment l'intérêt, je te trouve très bien comme ça.
J'haussai un sourcil et baissai les yeux sur mes habits.
J'avais mis un short en coton noir moulant, et un débardeur blanc qui laissait entrevoir de manière très nette mon soutien-gorge rouge. Je levai les yeux au ciel et soupirai. Michael s'esclaffa face à ma réaction et je le poussai vers la sortie.
Bublles était encore dans la chambre. Je le saisis tendrement par les aisselles et le fis sortir.
- Désolée, mais toi aussi tu vas devoir m'attendre ici.

Je fermai la porte et sortis de mon sac un T-Shirt noir et un short en jean bleu foncé taille haute.
J'enfilais le tout, soignais rapidement mes blessures en changeant les pansements et rouvris la porte.
Le regard de Michael me parcourut de haut en bas et un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Il me prit la main et m'emmena vers une pièce dans le fond du couloir. Dès que j'entrai je compris que nous nous trouvions dans un terrarium.  Il me jetait un coup d'œil amusé, et sortit de son terrarium un immense boa constrictor. Je lui souriais et immédiatement son sourire disparut et laissa place à une expression dépitée alors que toujours en souriant je pris le boa dans mes bras et le plaçais soigneusement sur mes épaules.
- Dommage que tu sois tombé sur l'une des rares filles à ne pas avoir peur des serpents Michael.
- C'est pas juste! Comment ça se fait que tu ne sois pas épouvantée devant les serpents ?! dit-il d'une mine boudeuse.

Il était tellement, tellement, tellement mignon quand il boudait... C'était vraiment irrésistible : il baissait les  yeux vers ses pieds, retroussait un peu ses lèvres et parlait d'une voix innocente. Il me faisait tout simplement craquer.

Je soupirai, remis le boa dans le terrarium, et me dirigeais vers la sortie mais je sentis son regard sur moi :
- Est-ce que tu vas afficher cette mine de grognon encore longtemps ? lui demandai-je en m'adossant au mur derrière moi.

Il me regarda quelques secondes et ensuite détourna le regard.
Je n'arrivais pas à croire que je l'avais réellement vexé. Je soupirai une nouvelle fois, tout en m'approchant de lui.
- Bon excuse-moi de ne pas avoir bondi de peur quand tu m'as présenté ton boa...
- Muscles, me coupa-t-il renfrogné, il s'appelle Muscles.
Je soupirai :
- Oui Muscles, je suis navrée.
Michael semblait toujours aussi grognon.

je décidais alors de faire quelque chose d'un peu fou.
Je mis mes bras doucement autour de son cou et embrassai sa joue, au même endroit où il m'avait embrassé la veille. Je le fis tout aussi tendrement qu'il l'avait fait, et avant de m'éloigner de lui, je lui sussurrai, avec le ton le plus onctueux que je pouvais prendre, à l'oreille : 
- Je suis vraiment, vraiment, vraiment, désolée. Je ne voulais pas te vexer.

Pendant une fraction de seconde je le sentis trembler. Je me mordis les lèvres, retenant un rire, et descendis, sans me retourner pour me rendre à la cuisine.

Dans la cuisine, Bubbles était assit sur une chaise.

Lorsque j'arrivai, il sauta de la chaise et grimpa avec aisance sur mon bras, se cramponnant à ma taille. Il semblait affamé :
- Tu as faim Bubbles ? Mais je sais pas ce que je suis censée te donner !
- Donne-lui une pomme. m'ordonna d'une voix sèche Michael.

« Aïe... Je crois qu'en essayant de me faire pardonner, je l'ai encore plus contrarié... »

Je pris une pomme dans le panier à fruit et la lançai à Bubbles. Il n'en fit qu'une bouchée.

- Moon, commença Michael d'un ton sec, je crois que tu devrais arrêter tes petits jeux.

« Attendez... C'est lui qui me parle de petits jeux ? Alors qu'il me drague depuis la seconde où on s'est rencontré ? »

- De quoi est-ce que tu parles ? dis-je, en prenant moi-même sans le vouloir un ton aussi sec que le sien.
- Je ressors d'une relation plutôt compliquée avec Brooke et j'ai sûrement pas envie de retomber là-dedans.
- Je sais bien, mais qui a dit que j'essayais de te faire retomber dans quoique se soit ?
- Tu viens et tu m'embrasses ! Comment suis-je censé interpréter ça !

J'émis un rire outré ! Je pensais Michael plus intelligent que ça. S'il se sentait perdu au niveau sentimental il n'avait qu'a me le dire ! Et pas mettre la faute sur moi !

- Michael ! Arrête ton cinéma. C'était un baiser sur la joue seulement, de un, et de deux je sais pas si tu te rappelles, mais tu m'en as donné un parfaitement similaire la veille.
Donc je ne sais pas où est-ce que tu veux en venir, mais en tout cas je te rassure, dès que mon problème avec Vin sera réglé, je te laisserais tranquille.
Tu n'entendras plus jamais parler de moi, alors soit patient, parce que ce n'est maintenant qu'une question de semaine. Je suis vraiment désolée, je croyais bien faire en plaisantant un peu.
Tu me dragues ouvertement depuis que tu me connais et je me reçois une leçon de morale parce que je t'ai embrassé sur la joue, c'est vraiment la meilleure ! .

Sur ce, je me levai, sérieusement irritée, et laissais Michael, énervé aussi, seul avec Bubbles dans la cuisine.