Chapitre 11

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Nora

Je lis avec dépit la deuxième lettre de rejet que je viens de recevoir en 24h. Je savais qu'en venant ici personne ne m'attendait, que je devrais me faire une place dans un monde qui a la réputation d'être dur, surtout vis à vis des femmes... mais je dois reconnaitre que le dédain exprimer dans ces courriers n'en est pas moins blessant, même-ci je m'y suis préparée :

Mademoiselle Thalis,

Nous avons bien reçu votre recueil de poésie intitulé : Alizées Divines. Cependant, nous ne publions pas ce genre de texte pour le moment. Le public que nous visons n'étant pas très enclin à ce genre littéraire. Nous nous concentrons sur les romans de fictions.

Merci pour votre intérêt.

Cordialement,

Mersons Publishing

Ils auraient déchirés les pages une à une de mon recueil sous mes yeux pour me les jeter au visage, que cela n'aurait pas été plus violent que ce qu'e je viens de lire. Il faut que je me reprenne, je ne peux pas m'épancher plus longtemps sur cet échec !

L'ancienne chambre que Julie occupait et que je loue à présent, est plus petite que celle que j'avais chez mes parents. J'ai réussi malgré tout à m'y recréer un cocon. Les garçons sont bruyants mais lorsqu'ils partent en répétition ou font un concert, j'ai l'appartement pour moi toute seule. Ils sont plus disciplinés que je ne le pensais, ils répètent tous les jours et ne cessent de travailler leur musique. J'ai assisté à de nombreuses séances de compositions et je dois reconnaitre qu'ils ont un certains talent. Évidemment, les paroles de leurs chansons pèchent un peu dans l'originalité mais après tout, dans le rock n'est-ce-pas le son qui prime sur le sens ? J'ai bien essayé de leur faire quelques remarques constructives mais il semblerait qu'ils soient assez sensible à ce sujet. Steven m'a d'ailleurs bien fait comprendre que je ne n'avais pas mon mot à dire en ce qui concerne leur musique. D''ailleurs, nous sommes en froid à cause de cette petite altercation. Je ne vais pas m'en plaindre car depuis mon arrivée, je le trouve assez envahissant. J'ai beau lui faire comprendre que je ne suis pas intéresser par une quelconque relation romantique entre lui et moi, mais il s'imagine que ce que nous avons vécu au lycée subsiste encore. Si il savait... qu'il ne faisait pas le poids face à Jake.

Encore perdue dans mes pensées, j'entends frapper à ma porte.

— Entrez ! Crie-ai-je.

— Salut ! Dit James. C'est juste pour te dire qu'il y a quelqu'un au téléphone pour toi.

— C'est qui ?

— Devine. Dit-il amusé avant de fermer la porte.

Je lève les yeux au ciel. James a toujours eu un humour très particulier et cela ne m'étonnerait pas que ce soit encore l'une de ses blagues, mais je me lève malgré tout et part de l'autre côté. Le téléphone se trouve près de la cuisine. Steven, Paul et Tom regardent la télé lorsque je traverse le salon. Je prends le téléphone et réponds pensant que personne n'est au bout du fil.

— Allo ?

— Nora, c'est Jake. Comment vas-tu ?

— Jake ?! Dis-je ne cachant pas mon étonnement.

Je me retourne machinalement afin de ne pas être vu par les autres, essayant de créer un semblant d'intimité.

— Tu ne peux pas savoir à quel point ça fait du bien d'entendre ta voix. Dis-je si heureuse de son initiative.

— Julie m'a donné ta lettre aujourd'hui et le temps que je te réponde, cela aurait pris trop de temps, alors j'ai décidé de t'appeler pour que tu saches que moi aussi je pense à toi.

The Women of the family - Tome 3 : NoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant