The Women of the family - Tome 3 : Nora

Chapitre 41

Jake

Je traverse le couloir de l'université de Cambridge accompagné de Julie. Elle marche à vive allure et je peine à la suivre.

— Nous ne sommes pas en retard tu sais. Dis-je pour lui faire ralentir la cadence.

— Autant être en avance pour faire bonne impression ! Je me suis engagée personnellement pour t'avoir cette entretient avec le professeur Stuart. C'est une sommité ici et il n'a consenti à te recevoir qu'à cause de ton parcours peu orthodoxe.

— Comment ça peu orthodoxe ? Qu'est-ce-que tu lui as dit ?

— La vérité ! Que tu as fais une licence en littérature et étudié le journalisme, mais surtout que tu t'es fais viré de l'Église anglicane ! Dit-elle naturellement.

— Julie ! Tu n'as pas dit ça ?! Dis-je outré par sa légèreté.

— Je l'ai dit avec plus diplomatie si c'est ce que t'inquiète. Cependant, ça a marché car je ne sais plus lequel est le plus impatient de rencontrer l'autre.

Nous montons un grand escalier et les salles de cours bruyantes que nous avons traversées plus tôt, laissent place à des bureaux fermés.

— C'est les loges des professeurs, c'est là qu'ils reçoivent les élèves. Dit-elle comme-ci elle avait entendu mes pensées.

Nous avançons jusqu'à la troisième porte puis nous nous y arrêtons.

— Voilà. Frappe deux fois et entre. Dit-elle avec satisfaction.

— Tu ne viens pas avec moi ?

— Non. Le professeur Stuart a accordé un entretient à toi, pas à moi. Tu vas voir, il a l'air froid aux premiers abords mais quand on le connais, on y pense plus. Me prévient-elle avant de partir dans le sens opposé.

J'ai à peine le temps de la remercier qu'elle a déjà disparue, cette fille est une vraie pile électrique ! Pas étonnant que Will soit sur le qui-vive en permanence...

Devant la porte de celui qui pourrait changer mon avenir, je prends une profonde inspiration avant de frapper deux fois comme me l'a dit Julie et de pénétrer à l'intérieur. Je suis étonné quand j'aperçois la silhouette de ce professeur. Moi qui m'attendait à un vieil homme guindé, j'ai en face de moi un homme en bras de chemise, d'une petite quarantaine d'année. Il est blond, les cheveux légèrement ébouriffés et une paire de lunettes sur le nez. Il a les yeux rivé sur son ouvrage et me regarde à peine.

— Asseyez-vous. Dit-il sans lever les yeux de son livre.

Je fais ce qu'il me demande, ayant l'impression d'être revenu six ans en arrière, quand j'étais à UCLA. J'ai voulu porter un costume pour faire bonne impression mais à présent, face à mon interlocuteur j'ai le sentiment d'être bien trop habillé.

— Alors monsieur Wallace ? Que puisse-je faire pour vous ? Dit-il toujours concentré sur son livre.

— Et bien... je souhaiterai m'inscrire dans votre département afin d'obtenir mon agrégation pour pouvoir enseigner dans l'avenir.

— Que voulez-vous enseigner ?

— La religion. Dis-je abruptement. Enfin l'étude comparative des religions. Ajoutais-je avec mon d'enthousiasme.

Il ne semble pas réagir à mon malaise et poursuit comme-ci de rien n'était.

— Pourquoi voulez-vous enseigner ? Demande-t-il sur le même ton monocorde.

— Parce-que j'aime transmettre le savoir.

— Et ?

— Et l'histoire des religions est un sujet que je maitrise.