The Women of the family - Tome 3 : Nora

Chapitre 18

Jake

Une semaine plus tard...

Se lever, se laver, s'habiller, travailler, se coucher et recommencer. C'est le rythme que j'ai décidé de prendre pour oublier. Tel un automate, me persuadant qu'avec le temps tout redeviendra comme avant et je pourrais enfin pleinement apprécier le poste que l'on m'a octroyer à Bedford. Même-ci je sais que je me mens à moi-même puisque tout de cette ville me ramène à elle. Du magasin de ses parents en passant par ce lac où nous nous sommes baignés en sous-vêtements... Sans oublier que depuis quelque temps sa copine Julie est très présente au presbytère, car elle s'occupe du catéchisme avec Will. Du moins officiellement car personne ne peut ignorer que ces deux là se dévorent du regard ! Ils s'en cachent à peine. Will me parle même ouvertement de son attirance pour elle et Julie semble ne pas être du tout indifférente à son charme.

Pourquoi ? Pourquoi les choses ne sont-elles pas aussi simple pour Nora et moi ? Tout aurait pu être si différent si les choses étaient restées naturelles entre nous... mais j'ai tout gâché !

Depuis ce funeste jour où je me suis enfuit de chez moi pour ne pas avoir à lui faire face, après lui avoir fait l'amour. Je n'ai plus eu de ses nouvelles. Julie fait précautionneusement attention de ne pas aborder le sujet lorsqu'elle est en ma présence. Je ne sais même pas si Nora est encore chez mes parents. Ma mère m'a appelé de son lieu de tournage et bien évidemment je me suis gardé de lui raconter ce qu'il s'était passé entre nous. J'ai fait comme-ci de rien n'était mais elle n'est pas dupe. C'est ma mère et elle a toujours eu le don de lire en moi, mieux que quiconque. Quelque fois, j'aimerais redevenir enfant, n'avoir aucunes responsabilités, uniquement me contenter d'être choyer et aimé comme j'ai pu l'être. Entouré de mes cousins et cousines pour pouvoir jouer des heures sans me soucier de quoique ce soit. Arriver à encore ressentir cette légèreté qui vous fait vous endormir avec le sourire aux lèvres, car vous savez que la prochaine journée sera encore meilleure. J'aimerais tout recommencer à zéro et ne jamais avoir blesser Nora. Parce-que je sais qu'à présent elle me déteste, car moi je me déteste pour ce que j'ai fait.

En me regardant dans le miroir de l'entrée, je me rends compte que je ne suis même plus digne de porté l'habit qui fait de moi un vicaire. J'essaye d'enseigner des lignes de conduites à suivre, sans moi-même me les appliquer. Je suis un imposteur ! Un jour ou l'autre, ils le sauront tous.

En sortant du presbytère, je me rends à l'intérieur de l'église. En ce jour de semaine, je sais que je serai seul. Je marche tranquillement jusque devant l'autel puis m'assieds sur le banc et commence à prier silencieusement pour que Dieu fasse taire mes souffrances. Je n'ai pas mérité sa miséricorde mais après tout, qui la mérite ? Nous ne sommes que des pêcheurs qui trouvons sans cesse des justifications à nos erreurs. Je ne suis pas différent des autres, je suis même peut-être pire. Quand je repense à ma vie, ce sont les mots de mon père qui me reviennent instantanément : un gâchis ! Voilà ce que je suis, un véritable gâchis ! Je me suis toujours laissé emporté par mes sentiments sans jamais savoir comment les maitriser.

Alors que je m'imagine ne pas pouvoir tomber plus bas, pour la première fois depuis des mois, je repense à Isabel. Celle qui a inauguré ma longue descente aux enfers, avant que je ne retrouve un semblant de paix dans la foi chrétienne. Si je n'avais jamais croisé sa route avant de rencontrer Nora, peut-être que moi aussi j'arriverai à entretenir une relation saine et légère comme Will et Julie le font. Ça ne sert à rien de se tourmenter avec des si. Isabel n'est plus qu'un souvenir, Nora doit certainement me haïr et c'est moi le fautif dans toutes ces histoires ! Tout ce que je peux faire c'est prier. Prier qu'elle me pardonne et qu'un jour enfin, j'arrive à faire autre chose que du mal à ceux que j'aime.