Jake
Il est à peine 9h du matin lorsque je me gare devant la maison Londonienne de mes parents. J'ai fait aussi vite que j'ai pu en conduisant au mépris de la sécurité la plus élémentaire, mais je ne pouvais pas faire autrement. J'entends encore le son de sa voix quand j'ai décroché le téléphone, la panique et la peur qui y transparaissait... Cette rage instantanée qui m'a envahie quand elle a dit que ce salaud l'avait touché ! Il faut que je me calme avant de d'entrer. Ne voulant pas ne l'inquiéter plus qu'elle ne l'est, je prends une grande inspiration, puis expire bruyamment deux-trois fois, avant de passer la porte d'entrée. Il n'y a personne dans le corridor, à part Andrew le majordome. Je le salut poliment et il me fait un signe de tête avant de vaquer à ses occupations. J'entends des voix étouffées en haut des escaliers et je monte les marches quatre à quatre, pressé de la voir et de la tenir dans ses bras, voulant m'assurer qu'elle est en sécurité. La porte d'une des chambres au fond du couloir est entre-baillée. Je vois ma mère assise sur le rebord du lit en train de discuter mais je ne vois pas Nora, je l'entends en revanche.
— Au début, ça allait... Dit-elle tremblante. Et puis, il est devenu insistant. Il n'était pas comme ça avant. Je le connais depuis l'enfance et je ne me serai jamais imaginé qu'il serait capable de faire une chose pareil. C'était mon ami et c'est ainsi que je le voyais il y a encore quelques heures...
— Vous n'avez rien à vous reprocher Nora. C'est lui qui a mal agit. Vous êtes forte, vous ne le voyez peut-être pas tout de suite, mais vous êtes forte. Répond ma mère.
J'en profite pour pousser doucement la porte de la chambre et faire enfin mon apparition. Elles se retournent toutes les deux vers moi et Nora qui était allongée dans le lit, sort sous la couette pour se précipité sur moi. Elle m'enlace de toutes ses forces.
— Jake ! Dit-elle d'une voix brisée par les larmes.
— C'est bon. Je suis là maintenant... Nora, je suis tellement désolé. Dis-je malade de la voir ainsi.
Ma mère nous observe avec bienveillance. Elle me fait un petit sourire discret et quitte la pièce discrètement.
— Tu avais raison depuis le début. Je n'aurai jamais dû partir à Londres... pas avec eux en tout cas !
— Tu ne pouvais pas savoir. Je ne leur faisaient pas confiance mais j'étais loin d'imaginer que ce Steven essayerait de profiter de toi. Ils avaient l'air si puérils au concert... et puis, tu as grandit avec eux, tu leur faisaient confiance. Dis-je essayant de ne pas montrer ma colère.
— Il n'y a que Steven qui a essayé de... les autres n'étaient pas là, ils étaient dans leurs chambres et quand j'ai crié, ils sont sortie rapidement. C'est grâce à eux que j'ai pu m'enfuir.
Je marche avec elle jusqu'au lit et la rallonge à sa place, avant de m'installer à ses côtés.
— Il faut que je sache exactement ce qu'il s'est passé Nora. Dis-moi ce qu'il ta fait.
Elle essuie les larmes sur sa joue et me regarde avec hésitation avant de commencer son récit.
— J'avais un peu bu, il y avait un concert et ensuite on est allé dans un bar. C'était joyeux, léger. Il n'y avait rien d'ambigu et puis... les autres sont allées se coucher. Steven et moi sommes restés dans le salon. Il a commencé à me toucher mais je l'ai vite repoussé et sans comprendre ce qu'il se passait, il s'est retrouvé sur moi. Il avait tellement de force ! Je sens encore ses mains sur ma poitrine... Dit-elle au bord de la nausée. Je lui ai dit d'arrêter mais il n'a pas voulu ! Il m'a dit des choses horribles sur toi et moi...
— Comme quoi ?
— Je ne m'en souviens pas exactement... il disait qu'il ne comprenait pas comment je pouvais me refuser à lui mais pas à toi, quelque chose comme ça. D'un coup, il est devenu plus violent, comme enragé. Quand j'ai crié, j'ai sentie que c'était la seule chance que j'avais avant qu'il n'aille plus loin. Quand les autres sont arrivée dans le salon, il s'est légèrement écarté et j'ai pu le frapper avant de m'enfuir de l'appartement. Finit-elle les yeux mouillés.
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The Women of the family - Tome 3 : Nora
RomanceÀ l'été 1973, Nora Thalis, jeune diplômée de l'Université de Cambridge, retourne chez elle, à Bedford. Femme libre et impétueuse, elle n'a qu'un but depuis ses douze ans: devenir une poète publié, mais pour cela, elle doit aller à Londres. Afin de...