Chapitre 43

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Jake

Je finis de m'habiller dans mon ancienne chambre du presbytère, en serrant avec minutie mon noeud papillon. Je repense à la première fois où j'ai mis les pieds ici.

C'était il y a un an et demie et en arrivant à Bedford, j'étais certain de prendre un nouveau départ mais j'étais loin de me douter à quel point ! Je m'étais donné pour mission d'être un vicaire accessible et ouvert sur la différence. Je n'ai pas eu assez de temps pour faire tout ce que je souhaitais mais mon nouveau poste à l'université, me donne l'occasion de finir ce que j'ai commencé. Transmettre, discuter, échanger... c'est certainement ce que je préfère faire avec mes élèves et je suis toujours aussi étonné de finir une journée sans m'être rendu compte du temps écoulé. Cela ne m'étais jamais arrivée avant. La vie culturelle à Cambridge est absolument fascinante et à présent je n'ai plus à me cacher pour assouvir ma passion pour la musique. Bien qu'il y ai quelques concerts qui se font ici et là dans l'enceinte due la faculté, je dois reconnaitre que ce sont les concerts dans lesquels m'emmène Nora que je préfère ! Maintenant qu'elle est une parolière reconnue, elle a ses entrées sur les tournées les plus prestigieuses. Je ne suis pas peu fier d'être le compagnon de la faiseuse de hit ! C'est ainsi que l'a baptisée Carl, il y a quelques semaines à la sortie d'un concert des Pink Floyd.

Je me regarde une dernière fois dans le reflet du miroir et me met à sourire étrangement. Il y a un certain temps que je n'ai plus ressenti cette honte qui me rongeait depuis des années. Il faut dire que je n'ai pas vraiment eu le temps de penser à tout cela depuis la naissance de Billie. Je suis forcé de constater que quelque chose s'est apaisée et cette paix que j'ai longtemps cherché, et bien je viens de la trouver. Alors que je me perds dans le fil de mes élucubrations, j'entends frapper à la porte et Will fait son apparition. Il porte sa chemise et son pantalon mais pas sa veste.

— Est-ce-que tu peux m'aider ? Je n'y arrive pas... Dit-il en remontrant le col de sa chemise où son noeud papillon est défait.

— Oui, bien sûr... Je suis là pour ça. Dis-je ravie de pouvoir lui donner un coup de main.

Je m'occupe de faire lui faire le noeud parfait, mais pendant que je m'attelle à ma tâche, je le sent fébrile.

— Quelque chose ne va pas ? Risquais-je à demander.

— Non... Dit-il peu convaincu. En faite, je me demandais si je ne devais pas faire comme toi.

— Comment ça, comme moi ?

— Quitter l'Église.

Je le regarde, ahurie et puis éclate de rire sur ce qui me semble être une blague. Je ris de bon coeur car je ne m'attendais pas à ça, mais voyant qu'il garde son sérieux, je me rends compte qu'il ne plaisante pas.

— Will, tu n'es pas sérieux ?

— Pourquoi ? Il n'y a que toi qui à le droit de faire des coups d'éclats ?! Dit-il agacé.

— Pourquoi voudrais-tu quitter l'Église ? Tu y ai heureux, non ?

— Peut-être voudrais-je m'en aller pour les mêmes raisons que toi ? J'aime Julie et si aujourd'hui nous nous marions ce n'est certainement pas grâce au diocèse ! On a dû se cacher pour que les choses marche entre nous et ce n'est qu'aujourd'hui qu'on nous donne le droit de nous montrer au reste du monde. Pourquoi voudrais-je rester dans une institution qui se fout ouvertement de ma gueule ?! Dit-il avec virulence.

Je suis plus que surpris d'entendre Will juré de cette façon, car je ne l'avais jamais vu prononcé des mots aussi... familiers. C'est certainement la démonstration qu'il traverse une sorte de confusion, propre à chacun d'entre nous. Seulement il s'apprête à épousé Julie dans une heure et je ne crois pas que ce soit le meilleure état d'esprit pour aborder cette journée.

The Women of the family - Tome 3 : NoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant