Jake
À la table du petit-déjeuner, j'écoute distraitement madame Griffin nous raconter, les détails de la maladie de sa soeur. Même-ci aujourd'hui je n'ai envie de rien, je fais cependant acte de présence.
— Et donc, j'ai dit à Debbie qu'elle ne devait pas se soigner uniquement avec les plantes de son jardin mais avec de véritables médicaments. J'ai dû la trainer de force chez le médecin et c'est là qu'on a su pour sa tumeur. Elle s'est faite opérée et j'ai dû rester avec elle pour m'occuper de la maison et de ses soins.
— Vous avez bien fait Sylvia ! Avec Jake, on ne s'est pas trop mal débrouillé...
— Si vous me le permettez Will, je ne dirai pas ça ! Vous m'avez encrassé la cuisinière et tous mes torchons sont bousillés. D'ailleurs qu'est-ce-que vous avez fait cuire pour qu'ils soient aussi noires ?
— Qu'est-ce-que l'on a trop cuit plutôt ! Dis-je voulant sortir de ma léthargie.
— Nous avons voulu tester une recette Jake et moi. Rétorque Will. Malheureusement, nous n'avons pas votre dextérité pour gérer le thermostat du four.
— Oui et bien, maintenant je suis de retour, donc vous n'aurez plus l'occasion de mettre les pieds dans ma cuisine. À l'exception pour y prendre vos repas ! Ajoute-t-elle avec autorité.
Nous rions Will et moi devant autant d'assurance et nous levons pour débarrasser mais rapidement mais elle prend nos assiettes devant nous sans nous laisser le temps de l'aider.
— Vous n'avez pas à faire ça ! Dit-elle avec agacement.
— Nous vous donnons un coup de mains pour que ça ailles plus vite. Dit Will.
— Je me débrouille très bien toute seule. Est-ce-que je me mêle de vos affaires avec le grand Patron moi ? Alors ne vous mêlez pas de mes torchons ! Dit-elle en nous tirant les assiettes des mains.
Will et moi n'insistons pas et laissons madame Griffin à la cuisine. Nous nous rendons dans le bureau, car nous avons besoin de nous entretenir à propos d'un mariage qui aura lieu dans quelques jours. Bien que Will essaye de mettre du sien, je n'arrive pas à véritablement m'intéresser au sujet du jour. Je ne peux penser à autre chose qu'à Nora et à ce qu'il s'est passé hier. Je suis si en colère contre moi... Je veux être avec elle, tout en sachant que je ne le peux pas ! À vrai dire, je ne sais plus ou j'en suis. Je me suis mis des barrières si hautes, que j'ai du mal à les franchir moi-même! Je veux être en accord avec ma foi et ne pas brûler les étapes. Faire les choses bien et ne me donner qu'à celle que j'aime et que je veux épouser. Du moins, c'est ce que je crois. Je me dis que c'est ce que Dieu attendrait de moi ? En même temps, lorsque je vois Nora, je me dis qu'elle est tout ce que je souhaite. Si je n'étais pas vicaire, je ne me poserai pas toutes ses questions. Je vivrai en sa compagnie ce que je dois et je suis sûr que j'en apprécierai chaque seconde...
— Jake. Jake ! Me crie Will, en me sortant de mes pensées.
— Oui !
— Tu es avec moi ? Je te parle depuis deux minutes mais tu ne réponds pas.
— Qu'est-ce-que tu disais ?
— À d'accord... donc on en est là ? Dit-il dépité. Écoute, tu n'es clairement pas disposé à parler mariage, alors fais ce que tu as à faire et on en reparlera plus tard.
— Tu as raison, je dois faire ce que j'ai à faire ! Dis-je en me levant d'un bon.
Je prends ma veste sur le rebord de mon siège et sort de la pièce. J'entends les pas de Will derrière moi.
— Où tu vas ? Demande-t-il interloqué.
— Je sors !
Je claque la porte de l'entrée et me précipite dans la cour pour enfourcher ma moto. Je mets mon casque et pars dans le centre-ville.
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The Women of the family - Tome 3 : Nora
DragosteÀ l'été 1973, Nora Thalis, jeune diplômée de l'Université de Cambridge, retourne chez elle, à Bedford. Femme libre et impétueuse, elle n'a qu'un but depuis ses douze ans: devenir une poète publié, mais pour cela, elle doit aller à Londres. Afin de...