Mauvais pressentiment

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                                 Alexei

Aucun son, aucun mot ne sort de sa bouche.
C'est insupportable.

- Parle-moi je t'en prie, dis quelque chose. Supplie-je en prenant son visage en coupe.

Va-t-elle me détester ? Après tout qui est le genre de personne qui tuerait son père. Un monstre sans émotion, sans humanité sans doute.

Elle prend mes mains et les écarte de ses joues.

- Que veux-tu dire ? Demande-t-elle calme.

- Je l'ai assassiné.

Lóla reste immobile.

Je recule.

- Tu me déteste ?

- Non ! Bien sûr que non. Dit-elle en s'avançant vers moi.

- Alors pourquoi tu ne dis rien ?

Au lieu de me répondre, elle m'enlace.

- Ça à dû être pénible pour toi de me l'avouer. Je tiens juste à te dire que je suis désolé.

Comment une femme qui vit dans notre monde cruel peut-elle être si impitoyable et douce à la fois ?

Son étreinte m'apaise à un telle point que je ferme les yeux.

- Lóla, je ne veux pas te voir mourir...

- De quoi tu parles ?

- Si tu restes avec moi, tu seras ma faiblesse. Avoue-je.

- C'est comme ça que tu me vois ? Ta faiblesse ? Dit-elle d'une voix faussement calme. Je devine que je le suis déjà. Elle se détache de moi. Je la sens irrité.

- Non...Commence-je. Lóla, j'ai des ennemis, il pourrait t'utiliser contre moi. Et tu sais ce que ça implique.

- Tu ne me fera donc jamais confiance. J'ai 24 ans Alexei. Je sais me débrouiller seule !

- Lóla, calme-toi ! On en a déjà parlé, je ne doute pas de toi !

- Oui, tu as raison... parce que tu doute de toi-même !

- Je t'interdis de parler ainsi tu ne sais rien ! Dis-je les yeux emplis de colère.

Son visage ne se décompose pas au contraire, elle me regarde avec encore plus d'assurance.

- Ah oui, les quelques semaines que j'ai passé avec toi me le font constater. Et temps que tu n'auras pas résolu ce problème, on se parlera en tant que simples collègues.

Je ne réponds rien.

Elle se dirige vers la porte.

- Lóla où vas-tu ?

- Cela ne te regarde pas ! Dit-elle en claquant la porte.

Zut, merde, bordel ! Les femmes, je ne les comprendrais jamais !

Je me serre du bourbon mais enragé, je balance le verre sur le mur. Parce que je sais malheureusement qu'elle a raison...

                                   Lóla

- Lóla, o ke wapi ? Me demande Taka.

- Quelque part loin d'ici !

Il me laisse tranquille. Je sors dans le froid de Moscou. Pour me calmer.

Je me déplace jusqu'à la place rouge toujours animé malgré l'heure tardive et le froid de la nuit.

- Lóla...Dit une voix grave.

La confrérie des léopards: Feu sur MoscouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant