La confrérie des léopards: Feu sur Moscou

Alexei

Lóla

Aujourd'hui, je mange seule, je préfère ça. Le dîner d'Irina à l'air délicieux mais je n'ai pas d'appétit.

- Skuchat Rubi, vous devez manger. Sermonne Irina, la gouvernante.

Sur le coup, je repense à ma mère qui m'avait appelé tôt ce matin. Elle était inquiète tout comme père. J'ai du les rassurer pour ne pas qu'il m'ordonne de rentrer. Mais n'est-ce pas ce que je veux ? Rentrer.

- Je sais Irina. Merci murmure-je. Je vais essayer.

Elle quitta la pièce avec un sourire compatissant à mon égard.

Quelques minutes plus tard, je repense à mes blessures. Au coups fouet et de matraques, infligés par Gleb. Il n'avait aucun répit envers moi. Je revois son visage plein de haine, comme la nuit dernière. Fera-t-il parti de mes cauchemars maintenant ?

Le silence est installé dans la chambre. Il fait nuit et pourtant je n'ai pas allumé les lampes. Seul le feu de la cheminée illumine la pièce. Je n'entends plus le crépitement des flammes. J'entends seulement les coups, la voix de Gleb et de monsieur Anderson...

- Lóla !

Quelqu'un m'interpelle mais sa voix à l'air si lointaine.

- Lóla ! Dit la voix inquiète.

Cette fois, on me secoue. Je tourne la tête réalisant que j'étais dans ma torpeur. Mais depuis combien de temps ? Depuis combien de temps, je sanglotais dans le silence et le regard dans le vide.

Le visage bouleversé de Taka m'apparut dans le présent. J'avais l'impression d'avoir revécu mon supplice.

Mon frère me prend dans ces bras, je sens qu'il regarde quelqu'un.
Je tourne le regard et aperçois Alexei hésitant.

Je réalise que je suis réellement traumatisée. Mon bras droit me fait mal. Suis-je devenue folle ?

Je pense que je devrais voir le docteur Tsariov.

                                  Alexei

En colère contre moi-même, je monte vite à la salle de sport. Il y a seulement quelques instants, je voyais Lóla en état de stress post traumatique. Dans une sorte de torpeur silencieuse, elle frappait son bras sur la table en bois avec violence, au point de se faire du mal.

Irina était sensé la laisser seule mais après avoir entendu, le bruit que faisait Lóla, elle était revenue. Et sous le choc, avait appelé à l'aide. Son frère était directement intervenu.

Taka pénètre dans la salle sans ménagement.

- Je peux savoir ce qui t'arrive ? Dit-il sèchement.

- De quoi tu parles ? Demande-je en passant devant lui, le corps endolori par le sport et transpirant.

- Tu crois que c'est le bon moment, pour que vous vous torturez, tout les deux, chacun de votre côté ?

- Je t'ai permis d'être avec ma sœur et c'est comme ça que tu la traite ! Continue-t-il.

- Lóla a besoin que je sois loin d'elle.

- Tu te voile la face, mon ami.

- C'est mieux ainsi...Dis-je. Gleb ne fait que se cacher, je ne sais où dans Moscou. Le plus important, maintenant c'est que ta sœur se rétablisse sans que je ne sois là pour la perturber ou la mettre en danger.