Notre enfant

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                                  Alexei

Buvant mon septième verre de vodka. Je repense à Lóla et au bébé. Si je ne me remet pas en question, elle me passera entre les doigts. Et c'est une chose que je ne pourrais pas supporter. L'imaginer loin de moi est déjà un calvaire.

- Tu es vraiment qu'un con ! Insulte Taka surgissant dans mon bureau.

- Taka...Tu ne peux pas comprendre !

Son coup de poing éclate ma mâchoire.

- Je ne peux pas comprendre ? Ironise-t-il après le coup qu'il m'a donné. Je suis stérile, mon vieux ! Alors la personne qui peut le mieux comprendre c'est moi !

Comme d'habitude, je n'ai pensé qu'à moi. Mon égoïsme a repris le dessus.

Qu'est-ce que je peux répondre ?

- J'espère que tu réfléchiras à tes actes. Siffle-t-il en claquant la porte.

Je vais dans ma chambre le regard embrouillé.
J'ai cru qu'elle aurait quitté notre chambre mais non elle est toujours là endormi sur le lit en position fœtus.

Je remarque qu'elle a pleuré. Son expression du visage montre qu'elle est tourmentée.

- Je suis désolé...mon ange. Murmure-je en caressant sa joue.

Je ne veux pas l'abandonner. Ni notre enfant. Peut-être qu'il grandira heureux...

Je touche le ventre de Lóla, pensif.

Saurais-je lui donner de l'amour ?

~

- Alexei ! Dit une voix douce.

J'ouvre les yeux et vois Lóla debout devant moi. Je me suis endormi sur le divan.

Elle a sa main sur son ventre. Elle est hésitante.

- Lóla...Dis-je en m'approchant d'elle.

Elle recule.

- As-tu changé d'avis ?

Je déglutis péniblement. Le regard dans le vague.

- Si on garde cet enfant que se passera-t-il ensuite ? Demande-je en revenant à elle.

- L'avenir nous le dira. Répond-t-elle.

Lóla avance vers moi. Les bras croisés.

- Je comprends que tu ai peur et moi aussi...

- J'ai été égoïste. Je te demande pardon. Déclare-je. Pardon, pour les atrocités que j'ai sorti...

Je la prend dans mes bras. L'accrochant contre moi. La boule au ventre.

- Je ne veux pas te perdre. Avoue-je. Je ne veux pas vous perdre.

Elle répond à mon étreinte.

- Alexei, si tu as une quelconque crainte, tu dois m'en parler. Dit-elle autoritaire.

Je souffle un oui. Et capture ces lèvres.

- Tu me pardonne ? Demande-je pour en être certain.

Elle passe ses bras autour de mon cou.

- Oui. Répond-t-elle sincère. Je vais à la salle de bain.

- On va aller voir le médecin...pour le bébé.

- D'accord.

Elle me dépose un baiser. Et quitte mes bras.

Je prends mon téléphone et appelle ma confidente.

- Katerina ?

- Ah tu m'appelles pour me crier dessus ? Ironise-t-elle.

- Excuse-moi, j'étais en colère.

- Tu ne l'es plus ?

- Je ne veux pas perdre Lóla, ni l'enfant.

- C'est une femme en or. Tu dois en prendre soin...

- Je sais.

- Pourquoi m'as-tu appelé, grand frère ?

- J'ai besoin de conseils...

- Oui, je t'écoute.

- Que dois-je faire ? Articule-je un peu trop directe.

Elle prend quelques secondes pour répondre.

- Eh bien, je ne suis pas enceinte et je n'ai pas vraiment de compagnon...D'ailleurs je n'ai jamais vraiment été en couple. Raconte-t-elle d'un rire sarcastique. Donc, le seul conseil que je puisse te donner, c'est de faire ce que tu fais le mieux.

- C'est à dire ? Insiste-je.

- Prendre soin des gens que tu aimes.


Lóla

Sous la pression de l'eau chaude, je réfléchis. Alexei s'est excusé mais sa peur est toujours présente. Je ne l'ai jamais vu autant effrayé. Mais cela peut être compréhensible, puisqu'il n'aura aucun contrôle. Chose inhabituel pour lui...

Je sors et m'habille.

Dans la voiture avec Alexei au volant, je suis anxieuse. Mon compagnon comme à son habitude est calme. Essayant d'endiguer sa nervosité, contractant sa puissante mâchoire.

Il attrape ma main et me susurre des mots doux pour me rassurer.

La prise de sang se fait rapidement.

Plus tard dans la journée, au manoir, il me fait signe de m'asseoir. Alexei a reçu les résultats et ils se confirment, je suis enceinte. Le rendez-vous chez le gynécologue est pour demain matin.

Je n'arrive pas à me réjouir ou même détester cette nouvelle. Ce n'est pourtant pas de l'indifférence. Mais...si je désire le garder c'est qu'il y a une raison.

Alexei fait les cents pas, de ces longues jambes musclées. Pourquoi j'ai une pulsion sexuel tout à coup ?

Je me mords la lèvres nerveuse. Sûrement les hormones.

Il s'arrête.

- Ma douce, j'ai réfléchi.

Je suis taiseuse attendant qu'il continue.

Alexei, s'approche de moi et s'accroupît. Il prend mes mains fixant mon ventre.

- Je ne veux pas que tu doutes donc je te le redis encore une fois. Je veux cet enfant avec toi. Dit-il en levant les yeux vers moi. Et je voudrais encore m'excuser pour mon comportement d'hier.

- Je t'ai déjà dit que je te pardonnais. Dis-je la voix douce en lui caressant la mâchoire.

- Oui, je sais mais j'avais besoin d'en être persuadé. Avoue-t-il.

Je ne l'ai jamais vu autant anxieux.

Il prend mon visage en coupe et rapproche son front du mien.

- Je veux que vous soyez en sécurité, toi et notre bébé.

Notre, il a dit « notre bébé ».

- Donc, il est préférable que tu arrêtes les patrouilles. Et je ne veux pas que tu sois mêlée à la poursuite de Gleb. Ce serait trop de stress pour l'enfant et toi. Explique-t-il autoritaire.

- Très bien. Abdique-je.

Il lève un sourcil, perplexe.

- Tu acceptes ?

- Je sais que cela ne sert à rien de protester.

Je me lève et il m'accompagne dans notre chambre.

Fatiguée et couchée sur le lit. Je m'endors.

La confrérie des léopards: Feu sur MoscouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant