La confrérie des léopards: Feu sur Moscou

Attends moi !

Alexei

Le docteur m'a expliqué l'état de détresse de Lóla, je ne m'attend pas à ce qu'elle accepte les soins du docteur Tsariov. Après tout si elle ne se sent pas en danger. Cela ne fait qu'un jour, qu'elle est rentrée. Ce matin, elle a mangé son petit-déjeuner avec appétit. Cela devrait être un bon signe. Le problème maintenant c'est que je m'en veux. Tout ce qui lui est arrivé, c'est à cause de ma faiblesse. À cause de moi. Je n'arrive même plus à la regarder dans les yeux tellement, je me sens coupable. Sa réaction à la vue du docteur, montrait bien qu'elle souffrait de quelque chose. Mais je n'ai pas osé lui demander, de me raconter ce qu'elle a subi.

Sasha accompagné de Pavel débarque dans mon bureau furieuse, me sortant de ma torpeur.

- Comment avez-vous peut me cacher, l'arrivée de ma sœur ?! Où est-elle ?!

Je me lève dangereusement, les yeux meurtriers. Sasha est l'une des personnes, que j'aimerais tuer à ma guise.

- Qui vous a permis de venir ici ! Dis-je sèchement. Sortez de mon bureau !

Comment ose-t-elle se pointer, dans mon manoir ? Après tout le mal qu'elle a commis !

La peur se lit sur son visage, elle recule. Pavel s'interpose entre nous.

- Tu ferais mieux de sortir, Sasha ! Dit-il.

- Qu'un garde la surveille ! Ordonne-je à l'un de mes hommes.

- Elle ferait mieux de se la jouer discrète, si elle ne veut pas que l'un de nous, ne la tue.

- Sasha peut être impulsive. Mais...Dit Pavel.

- Mais quoi ! Dis-je froidement. Je te rappelle que je ne l'ai pas encore tué. Pour toi, mon frère !

- Et je t'en remercie. Mais moi-même, je ne sais pas où est sa sœur ?

- Elle est avec Kanda et Katerina, ils l'interrogent. Dès qu'ils auront fini, elles pourront se revoir.

- Et Lóla ? Demande Pavel.

- Quoi, Lóla ?

- Elle doit sûrement savoir sur les sœurs jumelles. Explique Pavel.

- Bien sûr, qu'elle le sait. Dis-je avec évidence.

- Et...Elle a réagi comment ?

-Très calmement. Je ne crois pas qu'elle a le temps de s'en soucier...

Taka, imprévisible. Lui, je ne peux pas dire si il tuera, Sasha. De toute manière, dès qu'elle ne servira plus à rien. Quelqu'un la tuera d'une façon ou d'une autre.

On frappe à la porte.

- Entrez ! Dis-je.

Le visage mélancolique de Lóla, se révèle à travers l'ouverture de la porte.

- Entre, ma douce.

Elle entre et referme la porte après avoir observé la pièce d'un œil aiguisé. Elle jette un coup d'œil à Pavel. Et lui fait un hochement de tête.

- Il faut qu'on parle. Dit-elle.

- Je vais vous laisser. Dit Pavel en se dirigeant vers la porte.

- Qu'y a-t-il ? Demande-je en me levant.

Elle se passa une main dans ses tresses, sentant la fatigue l'atteindre et s'assoit sur la chaise.

- C'est au sujet de Gleb. Dit-elle la voix éteinte.

- Oui...Susurre-je attendant ce qu'elle veut me dire.

- Je voudrais que tu m'informe, s'il y a une piste. Tu comprends, j'ai besoin de savoir...Explique-t-elle.

Son regard s'égare quelques instant. Elle ne m'a pas sentit venir vers elle.

Évidemment que je comprends son sentiment de vengeance. Moi-même, je l'ai ressenti durant toute ma vie.

Elle releva les yeux vers moi.

- Bien sûr que je te comprends. Mais, je ne veux pas te mêler à ça.

- Ce n'était pas une demande, Alexei. Dit-elle sèchement.

- Je regrette mon ange, mais je ne peux pas accepter. Dis-je en tendant ma main vers sa joue.

Elle refuse ma caresse et se lève pour se servir un verre. Elle que je n'ai jamais vu vraiment boire.

Elle le boit d'une traite le regard encore dans la lune. Quelques secondes de silence.

- Tu ne peux pas m'empêcher de m'en mêler. Ça me concerne tout autant que toi. Rétorque-t-elle.

- Lóla...

- Sauf si c'est encore pour le protéger ! Me coupe-t-elle.

- Ne va pas trop loin! Je sais que c'est ma faute, ce qui t'es arrivé ! Je ne me le pardonnerai jamais ! Dis-je froidement. Mais sache que je veux lui faire payer autant que toi !

Les yeux brillants et la bouche tremblante, Lóla me dévisage un instant.

- Ce n'est pas de ta faute. Dit-elle toujours loin de moi.

- Oh si mon ange. Et tant, que je n'aurai pas réparé mon erreur, je ne t'approcherais pas. Je veux que tu prennes le temps de te rétablir. Le sujet est clos. Dis-je le regard glacial.

Une larme coula sur son visage, elle essuye furtivement et reposa le verre. Et s'avance vers moi.

- Tu n'as pas le droit de décidé pour nous deux !

Il semble que je dois utiliser des mots plus durs pour la persuader de notre séparation définitive.

- Lóla, tu es traumatisé. Dis-je. Je ne peux pas me concentrer sur toi et sur la poursuite de Gleb !

                                   Lóla

Alexei est blessant pour que je n'en dise pas plus. Sa stupide culpabilité le pousse à être cruel. Mais ce n'est pas une raison. Ces temps-ci, je suis très émotive. Ça met difficile de ne pas pleurer.

Et maintenant, des larmes coulent sur mon visage sans que je ne puisse le contrôler.

- Je me rend bien compte que ma...condition ne te convienne pas mais tu n'avais pas besoin de me le dire. Dis-je en me dirigeant vers la porte.

- Ce n'est pas ce que je voulais...Articule-t-il.

- Mais pourtant, tu l'as dit. Rétorque-je.

Alexei me rattrape à grandes enjambés.

Il me retient par le bras, et me coince entre la porte et lui. Son front se colle contre le mien. Sa respiration est haletante. Il prend mon visage en coupe et capture ma bouche comme-ci, c'était la dernière fois.

- Attends moi.

Ses dires d'habitude autoritaire sonne cette fois comme une supplication.

Je ne répond pas et sors rapidement du bureau. Et tombe sur un visage familier, celui de Sasha ou Selena. Sûrement Sasha.

Aucune peine ne m'anime, non c'est de la colère ! Tout est de sa faute, si nos plans contre Gleb, n'avaient pas été transmis. Cette mission serait déjà fini !

- Lóla, je suis vraiment désolée. Murmure-t-elle.

- Tu es désolée ? Répète-je avec dédain.

Pavel se met devant elle, pour la protéger. Et d'un regard menaçant.

- S'il te plaît, Lóla. Je ne veux pas te faire de mal. Dit-il.

- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas moi qui ferait du mal à ta protégée. Rassure-je un sourire machiavélique aux lèvres.

Et en effet, ce ne sera pas moi, mais quelqu'un d'autre...