6.

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La plus mignonne des nymphaë aux côtés de notre sexy deamon ♥️

—Ah ?!

En sursaut, je me réveille tout en rejetant la fine couverture blanche qui me recouvre. Le visage en sueur, je sens mes mains trembler quand je réalise que je suis en vie. Je me touche pour vérifier si cela  pas un rêve puis me pince les joues. Le tiraillement est la preuve que je suis bien vivant. Je sais rien cependant rien de l'endroit où je suis. Il s'agit d'une simple chambre rudimentaire en bois avec très peu de mobilier à l’intérieur.

— Tu te réveilles enfin ?
— Huh ?

Surpris par la voix aiguë d’une fille, je  tourne la tête pour croiser son regard. Une elfe naine à peine plus grande qu’une enfant. De longues oreilles pointues décorées de petits anneaux en or, des magnifiques cheveux roses ondulés et un teint aussi clair que de l’eau pure. Sa beauté me fait rougir.

—O-Où-suis-je ?
— Tu es dans le village de Tendr'Ah.

Le village de Tendr’Ah ? Il s’agit d’un coin reculé de la terre des elfes.

— Je m’appelle Vévé. Toi et ton compagnon étiez inconscients près de la rivière ?
—La rivière ?

Je ne comprends pas de quoi elle parle mais… mais nous sommes bel et bien tombés de la montagne avec Sherkhan. En regardant autour de moi, je constate que Belle n’est pas ici. J’espère… j’espère qu'elle va bien et qu’elle a pu rejoindre la forêt.

Je ne peux pas croire que le roi et le prince aient pu faire une chose pareille au cerf. Je n’ai rien pu faire pour les arrêter alors que j’avais promis de protéger le cerf.

—Oui, la rivière qui parcourt le long de la clairière, vous avez sûrement atterri là-bas à cause du courant.

À vrai dire, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé mais grâce à Vévé, nous sommes sains et saufs. Cependant, je ne croise pas Sherkhan dans la chambre et m’inquiète pour lui. Il m’a tout de même protégé quand nous étions au sommet de la montagne.

—Où est Sherkhan ?
— Sherkhan ? Répète-t-elle en me regardant avant de détourner le regard.

Inquiet, je me redresse sur les genoux et l’attrape par les épaules pour qu’elle me réponde.

— Je t’en prie, dis moi qu'il va bien ?!

Vévé accepte de me regarder dans les yeux avant de se lever de son petit tabouret en bois. Je la découvre dans une robe traditionnelle à volants.

— Il a été grièvement blessé.
— Quoi ?

Mon cœur s’arrête de battre quand j’entends ces mots.

— Il doit tenir énormément à toi pour t’avoir protégé à ce point.

Elle m’invite à la suivre et à quitter la pièce avec elle. Vévé me guide dans les couloirs de la maison. L’espace est un peu vide, il mériterait d’être comblé et pourtant, je ne peux m’empêcher de m’y sentir bien. Je n’ai pas l’impression que Vévé me veut du mal alors je la suis jusqu’à Sherkhan. Elle le guide jusqu’à une chambre un peu plus loin où d’autres elfes sont agenouillés autour d’un lit. Quand je pose mon regard sur la table de chevet et que je découvre un tas de bandages sales emmêlés. Je réalise alors qu'il s’agit de traces de sang et que… et que le pire est arrivé.

Je m’empresse d’aller jusqu’au lit pour être à son chevet mais je m’arrête juste devant en découvrant son état. Le corps de Sherkhan est entièrement recouvert de bandages. Son corps est recouvert de blessures et de profondes coupures. Je… Je ne me souviens pas que le prince lui ait affligé d’importants dégâts alors je me retourne vers Vévé qui me regarde presque sans émotion.

—Tu étais dans ses bras quand on vous a retrouvé. Je ne sais pas d’où vous êtes tombés mais votre chute a été violente et sans son corps, tu serais peut-être mort à cette heure-ci.

Je rejette mon attention sur Sherkhan qui reste inconscient, puis je m’approche de lui pour glisser ma main dans la sienne.

— Vous m’avez à nouveau protégé, merci à vous… chuchoté-je à son oreille pour qu’il soit le seul à entendre ces mots.

Pour accompagner ma parole, je dépose un baiser sur sa joue et prie pour qu'il se rétablisse au plus vite. Les elfes font de leur mieux pour guérir ses blessures. Sherkhan m’a en effet gardé contre son corps pendant qu’on tombait. Si je ne me souviens de rien, je sens encore ses bras m’envelopper et sa main caresser ma tête pour me rassurer.

—Rassure toi, il est à présent hors de danger.

Une main sur le cœur, je m’écroule sur le sol, soulagé. S-Sherkhan ne va donc pas mourir. Dieu merci, il sera parmi nous.

***

—Je vais égaliser tes cheveux, si tu le permets.

C’est vrai… j’ai retourné cette lame contre moi-même pour m’échapper du prince. Moi qui n’avait jamais tenue d'arme jusqu’à présent. Assis face à la coiffeuse de Vévé, je la laisse couler les mèches trop grandes. Plusieurs longues minutes où nous ne parlons pas, juste les lames du ciseaux qui se croisent et décroisent. Puis quand elle pose la paire de ciseaux sur la surface plate de la coiffeuse, elle retire le foulard qu’elle avait mis devant le miroir pour me montrer mon nouveau visage. Gêné, je ne réalise pas tout de suite que c’est moi-même que je regarde, pas habitué à avoir les cheveux si courts. Je n’ai jamais eu les épaules aussi nues et la nuque aussi dégagée qu’en cet instant. Même pas lorsque je dois retirer mes propres vêtements pour prendre un bain.

—Que fais-tu avec un dévoreur de divinités ? Finit-elle cependant par me demander.
— Eh bien…

À vrai dire, je ne sais pas quoi lui répondre. Je veux dire… on se retrouve un peu par hasard ensemble.

— Il n’est jamais bon pour une nymphe de côtoyer un être aussi obscur, poursuit Vévé.

Je la regarde à travers le reflet du miroir alors qu’elle prend un pinceau bien touffu pour retirer les fins cheveux qui sont restés sur mes épaules. Je ne sais rien des dévoreurs de divinités comme Sherkhan, c’est vrai. Je sais aussi que les êtres au cœur rempli de ténèbres sont des menaces pour les nymphaë. Cependant, je veux croire qu’ils ne sont pas tous des êtres mauvais. Sherkhan aurait très bien pu me tuer pour assouvir ses besoins en énergie mais à la place, il m’a tenu très fort contre son corps pour que je ne sois pas blessé. Grâce à lui, je me retrouve avec seulement quelques plaies.

— Ah moins que… ah moins que lui et toi êtes partenaires ?
— Partenaires ?

Quand je répète ce mot, je réalise tout de suite où Vévé veut en venir. Pris au dépourvu, je me mets à rougir jusqu’aux oreilles. Sa réaction ne se fait pas attendre, Vévé rit et me met mal à l’aise. Je… Je ne sais plus où me mettre en cet instant mais si je le pouvais, je partirais loin d’ici !

— Désolée, je ne voulais pas me moquer de toi. C’est juste que… essaye-t-elle de reprendre son souffle. C’est juste que c’est un amour improbable !

Je vois. Elle ne a pas tord. Je ne peux pas dire que j’aime Sherkhan et que je le regarde comme le prince Alsvieth mais en y repensant, est-ce vraiment ce que je désire pour cet homme ? J’ai toujours voulu être rien mais jamais, je ne m’étais imaginé tout ce que cela signifiait. Je sais parfaitement ce qu’on attend d’une nymphe mais ce n’est pas comme si j’avais eu mes premières chaleurs. Tant que je ne dégagerais pas cette odeur, Sherkhan et moi ne pourrons pas devenir des partenaires.

De toute façon, ce n’est pas comme si nous attendions quoique ce soit l’un de l’autre ! M-Ma priorité est de retrouver Belle et de ramener la paix sur Lastalcia.

O-On verra ensuite pour ce qui est du reste.

BLUE HAIRED NYMPH BOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant