16.

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Je n'en reviens toujours pas quand je reviens à moi. Je... cette boîte à musique renfermait les souvenirs de Sherkhan et son passé. En posant les yeux sur lui, je le vois tout aussi perturbé que moi.

—Sher...
—Éloigne toi de moi, s'il te plaît.

Quand il se redresse pour quitter le lit, je me jette sur son dos pour l'en empêcher. Si je le laisse franchir cette porte maintenant, alors... alors il va disparaitre à tout jamais de ma vie.

—Lâche moi, Ren.
—Non, je refuse de te laisser partir !

Je me mets naturellement à lui parler de cette façon, faisant voler en éclats cette barrière.

—Dans ce cas, me souffle-t-il, prends tes responsabilités.
—Ehh ?

Il m'attire contre lui et me serre fort dans ses bras pour venir plaquer ses lèvres contre les miennes. Surpris par ce baiser soudain, je me laisse tout de suite aller par son odeur même si je suis décontenancé par son geste. Ce n'est pas la première fois qu'on s'embrasse tous les deux et pourtant... et pourtant c'est différent de la dernière fois.

J'entends encore la mélodie se jouer à mes pieds alors que Sherkhan me pousse sur le lit pour me plaquer sur le matelas. Il poursuit notre échange en introduisant sa langue dans ma bouche. Cette fois, je laisse un fort gémissement de surprise passer la barrière de mes lèvres alors qu'il se redresse sur ses bras pour m'observer.

Quand je me rends compte de notre position, de son corps au-dessus du mien, mon cœur s'affole dans ma poitrine. Je... Je devrais avoir peur, je devrais me débattre, crier à l'aide et pourtant... et pourtant, ce n'est pas le cas. J'aime étrangement cette vue que j'ai de lui. Ses longs cheveux qui retombent de chaque côté de son visage, son regard sur moi, son expression... entendre son souffle discret, son corps et la couleur rouge de sa peau. Même si sa transformation en dévoreur de divinités a été douloureuse pour lui, je le trouve magnifique.

J'ai vu sa véritable apparence dans ses souvenirs, sa beauté noble et son sourire rempli de tendresse. Sherkhan était profondément amoureux de ce garçon.

— Tu peux encore fuir, tu peux encore me repousser, me frapper et t'en aller d'ici, me dit-il en plongeant dans mon cou. Il n'est pas encore trop tard pour me rejeter.
—Sherk...han.
— Je t'en prie, petite nymphe, tant qu'il en est encore temps.

Je ne bouge pas, plongé dans mes pensées. Sherkhan fait tout pour que je le perçois comme un monstre. Seulement, je n'y arrive pas car... car...

...je suis tombé amoureux de lui.

Chaque fois, il me sauve de situations et me protège. Cette fois, c'est à moi de lui apporter mon aide. Je passe mes bras autour de lui car je n'arrive de toute façon pas à le repousser. Mon geste le surprend et pourtant, je suis sincère. J'ai besoin, l'envie, le désir de le sentir contre moi.

—Ren... ?
—Pourquoi ne peux-tu pas comprendre que je veux simplement rester à tes côtés ?
—Tu ne sais pas de quoi tu parles.

Au contraire. Je sais à présent ce que je ressens pour lui.

Quand il se recule pour me regarder, je glisse mes mains délicatement de chaque côté de son visage pour doucement plaquer ma bouche sur la sienne. Mon baiser est plus maladroit que le sien mais... mais je me laisse guider par mes émotions.

Lorsque je me redresse devant lui, je passe mes mains de chaque côté de mon corps pour les passer ensuite au dessus de ma tête et retirer mon haut. Je ne sais pas ce que je fais, ni même si je suis réellement prêt à ça, mais... mais c'est le seul moyen que j'ai pour le retenir à mes côtés. Je sais qu'en faisant ça, je vais à l'encontre de son désir, mais... mais me montre égoïste. Évidemment, me montrer même devant Sherkhan me met mal à l'aise. Il est le premier à qui je me montre ainsi et... et cela me gène terriblement. Je ne peux m'empêcher de laisser mes mains devant mon corps pour échapper à son regard.

—Ren, chuchote-t-il alors en passant ses doigts autour de mes poignets.

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine.

—Laisse moi te voir.

Sa voix me fait un tel effet que... que j'obéis à ses mots. Je me dévoile sous le regard profond de Sherkhan, incapable de lui résister. Quand mes yeux rencontrent son regard et descendent sur son corps, je prends conscience de... de son physique.

—Je...Je crois que c'est une mauvaise idée !

Quand je quitte le lit pour m'échapper de sa chambre, embarrassé par notre proximité, Sherkhan m'encercle délicatement avec ses bras pour me retenir.

—Je suis désolé Ren, mais je ne peux pas te laisser quitter cette pièce.

Je ne sais plus où donner de la tête mais j'ai confiance en lui. C'est juste que... c'est juste que je ne sais pas quoi i faire, j'ai l'impression d'être le seul à ressentir tout ça et à m'exciter comme un idiot.

Sherkhan est toujours impassible, le visage froid mais cette fois, il laisse entrevoir certaines expressions.


BLUE HAIRED NYMPH BOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant