Last Stardust || Inspiration D.Gray Man

*Chapitre 32*

- C'est pas vrai... Dio a vraiment fusionné avec une chimère ? Questionna Rin, complètement sous le choc.
Personne n'osa lui répondre. Même Tyki, qui avait pour habitude d'être particulièrement insolent, et tout spécifiquement envers les hunters, préférait à présent garder le silence. Bientôt, le grand blond fut rejoint par une centaine de chimères, qui provenaient toutes du château volant. Irène, quant à elle, les observait du haut de son perchoir, un affreux sourire collé aux lèvres. S'ils pensaient être originellement dans une situation extrêmement critique, ils comprirent rapidement que celle-ci l'était bien davantage. Dio fit un pas, puis deux, et continua d'avancer dans leur direction, suivit de près par les immondes créatures qui l'accompagnaient, dévoilant des crocs saillants et une profonde envie de tuer.
- Il ne va quand même pas s'en prendre à nous... Si ? Paniqua Sakura.
Même Morales et Natalia, qui savaient habituellement garder la tête sur les épaules, en avaient des sueurs froides. L'adolescent fit apparaître son sabre qu'il empoigna fermement, et se jeta sur Aimée, qui bloqua aussitôt son attaque avec le manche de sa faux. Mais elle constata immédiatement qu'avoir fusionné avec cette chimère lui avait apporté de nouveaux avantages physiologiques : bien qu'il était déjà normalement plus puissant qu'elle, sa force physique se trouvait désormais décuplée, et il la surpassait largement. Il la repoussa sauvagement, et elle recula de quelques mètres.
- Dio, reprends-toi ! S'écria Aimée en se redressant.
Rien n'y fit, il ne semblait pas l'entendre. Pire, il comptait bien réitérer son coup, jusqu'à ce que celui-ci porte. Alors qu'il s'approchait de nouveau, une main d'homme le saisit par le col et l'envoya valser au loin avec une haine non dissimulée. Tyki ne cherchait même plu à cacher son ressentiment. Pour lui, la situation était claire : tant qu'Aimée était en sécurité, il était prêt à respecter sa promesse de cessez-le-feu, mais si l'un d'entre eux la mettait en danger, cela ne tenait plus.
Dio se releva immédiatement, et pris désormais l'homme pour cible. Il lui balança son poing en plein visage, mais Tyki l'évita avec agilité et le frappa de toutes ses forces au ventre, arrachant un gémissement de douleur au blondinet. Le gentleman ne s'arrêta pas là, et recommença à deux reprises, avant que Dio ne s'éloigne de lui-même pour reprendre son souffle, le visage en sang.
- Ça va pas ?! S'énerva Natalia. Tu veux le tuer ou quoi ?!
- Sincèrement, c'est pas l'envie qui me manque. Lâcha-t-il. Mes ennemis, je les abats, un point c'est tout. Si vous avez une meilleure solution, je suis tout ouïe.
Personne ne répondit. Soudain l'adolescent revint à la charge, mais cette fois-ci accompagné d'une dizaine des chimères qui les encerclaient.
- Je me charge donc de Dio, les informa Tyki, et vous du reste.
Ils acceptèrent tous à contre cœur, et s'en prirent aux chimères qui en voulaient à leurs vies. Mais ils avaient beau les tuer, d'autres revenaient inlassablement à la charge. Ils n'étaient déjà pas en très bonne forme, alors ils avaient beaucoup de mal à tenir. C'était particulièrement vrai pour Aimée, dont la faux se trouvait être assez lourde, mais aussi pour Sakura, dont les gestes amples nécessaires à la manipulation du fouet lui fatiguaient les muscles.
Tyki n'en menait pas large non plus : même s'il était à l'origine plus fort que Dio, si bien qu'il aurait pu l'éliminer d'un seul coup, le fait qu'il ait fusionné avec l'un de ces monstres compliquait les choses. Ses coups portaient, ils étaient nets et puissants, sans la moindre hésitation, mais malgré tous les dégâts subis, l'adolescent se relevait constamment, et attaquait de nouveau. Il était inépuisable, malgré le sang qui ruisselait sur ses membres blessés. Mais ce qui énervait encore davantage le gentleman, c'était qu'au travers de rapides coups d'œil jetés par dessus l'épaule, il avait pu constater que cette situation amusait énormément Irène, qui ne cessait de pouffer de rire du haut de sont palais.
- Argh !
Sakura s'écroula à terre, vidée du peu d'énergie qu'il lui restait.
- Je peux plus, j'y arrive plus... Pleura-t-elle.
Une chimère profita de cet instant de faiblesse pour l'assaillir, mais Aimée s'interposa et s'en débarrassa sur le champ.
- Sakura, relèves-toi, sinon tu vas y rester ! Lui ordonna la jeune femme.
- Tant pis... Murmura-t-elle. De toute façon, c'est perdu d'avance...
Elle n'avait pas complètement tort : il restait encore un peu moins d'une centaine de chimères sur pieds, et même s'ils parvenaient à leur résister, alors ce serait tout simplement Irène qui viendrait les achever.
- Ne dis pas ça, on a encore une chance...
Comme pour lui arracher le peu d'espoir qu'il lui restait, elles se firent toutes deux encercler. Tyki voulu leur venir en aide, mais Dio lui asséna un violent coup de pieds dans les côtes, ce qui le stoppa dans son élan. Aimée se défendit comme elle le pu, mais son surmenage se fit rapidement ressentir, et elle tomba à son tour au sol.
- Aimée, ne restes pas là ! Lui hurla son amant,qui n'était toujours pas en mesure de la rejoindre.
- O-oui...
Elle tenta de se redresser, mais n'y parvint pas : ses jambes l'avaient lâchée. Mais alors qu'elle allait y rester, une explosion retentit. Puis une deuxième, et une troisième. Bientôt se fut l'entièreté du terrain qui fut plongé dans les flammes, exterminant la totalité des chimères encore vivantes.
- Qu'est-ce que c'est ?! S'exclama Sakura, comme revenue à la vie.
Tous se retournèrent et tombèrent sur un groupe d'une vingtaine d'hommes et de femmes armés jusqu'aux dents, au centre duquel se trouvait un énorme canon. À la tête de cette assemblée se tenait un homme d'un âge assez avancé, en vêtement religieux. Le visage de Morales s'illumina.
- Monsieur Heinrich !
- Content de me voir, Morales ? Le questionna-t-il, le sourire aux lèvres.
- Qui est-ce ? L'interrogea Natalia.
- On en parlera plus tard. Indiqua Heinrich. Pour l'instant on doit se débarrasser de ces chimères.
Tous les hunters à ses côtés s'élancèrent et abattirent les créatures restantes. Freud, quant à lui, se dirigea vers Tyki, qui se débattait toujours avec Dio. Il le toucha du bout du doigt et la chimère se sépara de l'adolescent. Dans un dernier effort, Aimée la tua, et se laissa tomber dans les bras de son amant.
- On est sauvés, pas vrai ? Lui demanda-t-elle, exténuée.
- C'est encore un peu tôt pour ça. Intervint le prêtre.
Naturellement, Tyki, tout en serrant la jeune fille contre lui, se tourna vers le château suspendu, sur lequel se trouvait toujours Irène. La colère déformait désormais ses traits : elle n'avait apparemment pas prévu que les choses se dérouleraient ainsi. Oui, le fait qu'autant de hunters rappliquent pour leur porter secours ne faisait pas partie de ses plans.
- Et qu'est-ce qu'elle va faire maintenant ? S'inquiéta Aimée. Nous attaquer ?
- C'est tout ce qu'il lui reste, à présent. Lâcha Tyki.
Dio était toujours inconscient, et ce furent Jules et Rin qui, chacun d'un côté, le saisirent par les bras et passèrent sous ses épaules pour le soutenir.
- Est-ce que toute la zone a été évacuée ? Lança Natalia à l'intention de Freud.
- Oui, l'école est complètement déserte, il ne reste plus un seul élève : on s'en est personnellement assurés.
- C'est bon à entendre... Souffla Morales. Je ne veux plus les mettre en danger.
Soudain, le palais se mit à bouger, ou plus précisément il perdit de l'altitude, pour venir se poser avec une incroyable douceur. La grande rousse s'y tenait droite et fière, les toisant avec mépris. Elle tenait dans sa main gauche un énorme diamant de la taille d'un poing.
- Tu sais de quoi il s'agit, pas vrai Tyki ? Le provoqua Irène.
L'homme se figea, comprenant finalement où elle souhaitait en venir.
- Ne me dis pas... mais je croyais...
Il parvenait difficilement à trouver ses mots.
- Je croyais qu'il te fallait un âme-sœur pour la créer ?
- Et c'est le cas. Affirma-t-elle. Celle-ci est imparfaite.
- Tyki, vous parlez de la pierre philosophale, c'est ça ? En déduit Aimée.
Il hocha la tête, le teint blafard.
- Et qu'est-ce que tu comptes en faire, si elle est incomplète ?
- Ça paraît évident, non ? Le nargua Irène. Je vais la compléter moi-même.
Elle plaça alors le diamant sur sa poitrine, et celui-ci la traversa. Une vive lumière irradia alors l'espace. Tyki en trembla de tout son long : il savait que c'était le début de la fin.