*Chapitre 9*

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Sakura et Aimée étaient entrain de s'habiller pour partir en mission. Elles étaient particulièrement stressées, surtout pour ce qu'elles risquaient de rencontrer là-bas. Pour se changer les idées, elles décidèrent de partir sur un tout autre sujet.
- Ça ne te perturbe pas toi, que ce soit un prêtre qui dirige une enquête aussi importante ? La questionna Aimée. Je veux dire, ça devrait pas être confié à l'élite des hunters, ou quelque chose dans le genre?
Sakura laça ses chaussures et se redressa.
- L'organisation des hunters est depuis toujours dirigée par l’Église. C'est elle qui l'a créée, alors les plus hauts placés parmi nous viennent pour la plupart de là. Du coup, ça ne m'étonne pas vraiment qu'ils aient confié une mission aussi critique à l'un des leurs. C'est plutôt logique, en fait.
- Ah oui ? Je sais pas, ça me dérange...
- C'est justement pour cette raison que leur choix est compréhensible : toi, tu ferais davantage confiance à un hunter comme monsieur Morales, dont l'expérience semble parler d'elle-même.
- En clair, ils n'ont pas confiance en nous ?
- Ce n'est qu'une supposition. Lui avoua Sakura. Et si tu veux mon avis, moins tu t'en préoccupes, mieux tu te portes. Exécutes tes missions et vis ta vie, c'est moins prise de tête.
- Ouais, t'as certainement raison.
Dio débarqua en courant.
- Vous êtes prêtes ?
- Oui, on arrive.

Dans la voiture, le silence régnait en maître. Personne n'osait dire un mot, et le stress était palpable. Les chimères étaient ordinairement des adversaires peu coriaces pour un hunter, c'était surtout leur nombre qui constituait une véritable menace pour eux. Toutefois, Aimée avait vraiment eu du mal à battre la chimère parlante la dernière fois, et n'avait pu le faire que grâce à la jeune fille qui y était enfermée. Que se passerait-il s'ils devaient en affronter plusieurs à la fois ? Arriveraient-ils seulement à toutes les vaincre ? Subiraient-ils des pertes ? Justement, ils ne savaient rien. Et c'était très certainement ce qu'il y avait de pire dans cette situation.
- On est arrivés.
Tous descendirent, et analysèrent leur environnement. Ils se trouvaient en pleine ville, contrairement à leur précédente mission, mais cette rue semblait tout de même relativement éloignée du centre-ville, et avait l'avantage d'être déserte.
- On doit faire vite. Les informa Morales. L'organisation a pu faire en sorte de faire évacuer le secteur sans soulever trop de soupçons auprès de la population, mais ils ne pourront pas les retenir éternellement. L'existence des chimères ne doit pas être révélée au grand jour, ne l'oubliez pas !
Ils acquiescèrent. Freud s'avança.
- Comment allons-nous procéder ?
- On va se séparer en petits groupes, et fouiller les alentours. Anna, Dio, Sakura et vous monsieur Heinrich, vous vous occuperez de ce bâtiment. Quant à Rin, Jules et Aimée, vous viendrez avec moi : on va inspecter le parc à l'arrière.
- Compris.
Les petits groupes se formèrent et se dispersèrent. Anna fut la première à pénétrer dans l'immeuble, armes à la main. S'en suivirent Dio, Sakura, et Freud fermait la marche. Tous furent surpris de voir qu'il ne portait aucune arme. Peut-être sa capacité était similaire à celle de Rin, qui consistait à des tirs à longue distance de sphères d'énergie qu'elle créait elle-même. Cependant, ces capacités étaient rares, la plupart des compatibles possédant plutôt une arme concrète.
Le rez-de-chaussé était vide. Aucune chimère en vue. Ils restèrent quand même sur leurs gardes.
- On monte. Ordonna Anna.
Ils gravirent les marches une par une, tentant de faire le moins de bruit possible. Arrivés au premier étage, le constat fut le même : personne. Le résultat fut identique pour les étages suivant. L'immeuble était vide. Sakura se pencha vers la fenêtre de la cage d'escaliers, et aperçu l'équipe de Morales qui s'engageait prudemment dans le parc.
- On les rejoint ? Questionna Dio.
- Ça vaut mieux. Répondit Anna. Tout me paraît plutôt calme, mais on ne sait jamais.
Freud jeta un coup d’œil à son tour, et Sakura fronça les sourcils.
- Il y a un homme qui les suit. Lâcha-t-elle.
- Hein ? Comment ça ? S'étonna Dio.
Tous s'approchèrent et regardèrent l'homme en question. Sa démarche était titubante et peu assurée, et ses vêtements étaient particulièrement crasseux.
- Il est un peu louche quand même ce mec... Souffla l'adolescent.
- Ce n'est pas un homme. C'est une chimère. Indiqua Freud en se reculant. Il faut aller les aider, et vite !

- Je ne vois rien monsieur. Lança Rin en se tournant vers son professeur. Vous êtes vraiment sûr que l'alerte que vous avez reçu était justifiée ?
- Je n'en ai pas la moindre idée. Lui avoua-t-il. C'est le désavantage de cette mission : plus l'adversaire est difficile à identifier, moins il est facile de discerner le vrai du faux.
Aimée et Jules s'éloignèrent un peu, cherchant derrière les grands jeux destinés aux enfants. Mine de rien, ils pouvaient constituer de bonnes cachettes.
- Tu as quelque chose ? Lui demanda Jules.
- Non, rien de mon côté, et toi ?
- Rien non plus.
Elle se redressa et se tourna vers son ami. Elle sursauta lorsqu'elle aperçu l'homme qui se tenait juste derrière lui. Son visage était défiguré par la haine, et ses yeux étaient rouges comme le sang.
- Jules derrière toi !
Le garçon fit volte-face et l'homme le frappa de toute ses forces dans le ventre, l'envoyant valser quelques mètres plus loin. Aimée resserra sa prise sur sa faux et s'élança vers l'inconnu, prête à le blesser. Soudain, les bras de l'homme se recouvrirent d'une surface argentée, qui s'étendit bientôt à la totalité de son corps. Il attrapa ensuite à main nue la partie tranchante de l'arme d'Aimée et la projeta avec tant de force qu'elle s'écrasa contre un arbre. Rin et Morales rappliquèrent immédiatement et s'occupèrent en priorité de vérifier si les deux adolescents allaient bien. Aimée rouvrit les yeux mais ne parvint pas à se relever, et Jules quant à lui était déjà debout, prêt à réitérer une nouvelle attaque. Rin fit apparaître une boule noirâtre au bout de ses doigts, et la tira en direction de l'homme. Il la reçu de plein fouet, mais elle ne lui fit aucun dégât. Il pivota et plongea son regard dans celui de la jeune fille. Il était à présent particulièrement en colère, et elle serait sa prochaine cible. Il se mit soudain à courir dans sa direction. Rin, elle, était tétanisée et n'osait plus bouger.
- Écartez-vous !
Freud la saisit par le col et la tira en arrière, tout en tendant sa main droite vers l'avant. Celle-ci s'illumina et lorsqu'elle rentra en contact avec l'ennemi, le temps sembla s'arrêter. Une vive lumière les aveugla et quand elle disparut, un homme se trouvait à terre, inconscient, et à ses côtés une énorme chimère montrait les crocs. Le prêtre se recula.
- Morales, à vous !
Le professeur ne se fit prier et transperça la bête de sa lance avant qu'elle ne fasse le moindre geste. Une fois le monstre achevé, tous se tournèrent vers le prêtre. Ils n'avaient pas rêvé, il venait bel et bien de séparer un compatible d'une chimère.

Last Stardust || Inspiration D.Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant