*Chapitre 14*

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- Ah, tu nous a quand même bien eu l'autre soir, à nous abandonner comme ça ! Se plaint Sakura, à moitié allongée sur son lit.
- Et je m'excuse encore. Lui répondit Aimée. Mais je ne pouvait pas laisser mon ami seul, tu comprends...
Une semaine était passée depuis la fameuse soirée où elle avait rencontré et dansé avec Tyki. Les festivités continuaient encore en ville, mais le gros de la fête était déjà passé.
- Mais c'était qui exactement pour toi, cette « connaissance » ?
- Ahah, tu as envie de savoir, pas vrai ?
Sakura se releva précipitamment de son lit.
- Bien sûr que je veux savoir ! C'était une femme ? Un homme ? Un amant ?
Aimée sursauta légèrement à l'entente de ce dernier mot, mais garda bonne figure.
- Qui sait...
- Je finirais par te tirer les vers du nez un jour ou l'autre, tu peux en être certaine !
- Je n'en doute pas un seul instant. Mais en tout cas, ce n'est certainement pas pour tout de suite.
- Rah, que tu peux être agaçante des fois ! Râla Sakura en se jetant sur la chaise de son bureau.
- Je sais, je sais...
- Bon, passons à autre chose : t'as acheté le livre pour le cours de français demain ?
Aimée se figea.
- Merde, j'avais oublié.
- Je m'en doutais, j'ai bien fait de te le rappeler. Tu devrais y aller cet après-midi. Je t'aurais bien accompagné, mais j'ai mon club, du coup tu vas devoir y aller sans moi.
- Ça ne me dérange pas, t'inquiète.
- Tu devrais te dépêcher : les boutiques ferment plus tôt avec les festivités.
Aimée enfila en vitesse ses chaussures de ville, saisit sa sacoche et se rua sur la porte d'entrée.
- J'y vais !
- A plus !

- Merci de votre visite !
- Merci à vous, au revoir !
Aimée referma la porte de la librairie derrière elle et se tourna vers la rue : il n'y avait pas tant de monde que ça, sûrement car les stands et la scène se trouvaient de l'autre côté de la ville. Elle qui s'attendait à devoir batailler pour passer comme à la soirée, elle était plutôt agréablement surprise.
- Bon, ça, c'est fait.
Elle jeta un rapide coup d'œil à sa montre. Il était encore tôt, et elle avait déjà terminé les quelques devoirs que lui avaient donné ses professeurs : elle pouvait par conséquent se promener un peu. La ville était en soi plutôt jolie, contrairement à celle où elle habitait.
- Je vais aller m'acheter une glace, ça va me faire du bien.
Après avoir décidé ce qu'elle allait faire, elle se mit en marche. Mais rapidement, un groupe de trois adolescents se mit sur son chemin, lui bloquant totalement la route. Elle tenta de les contourner, mais ils l'en empêchèrent.
- Bah alors, tu veux aller où ? Restes un peu avec nous.
Ils étaient apparemment complètement saoules, ce qui n'était pas très étonnant avec les festivités.
- Sans façon, merci.
- T'énerves pas, on est cool.
L'adolescente soupira. Ils ne lui faisaient absolument pas peur : elle apprenait tous les jours avec monsieur Morales à combattre des monstres mangeurs d'hommes, alors ça n'allait pas être trois ivrognes qui allaient l'intimider. Mais son professeur avait été clair : ces techniques ne devaient pas servir contre des humains. Ou en tout cas, le moins possible. Alors elle réfléchissait à un moyen de s'éclipser sans leur faire trop de mal. Mais sa patience avait des limites, et pour les gens comme eux elle n'était pas très élevée.
- Bon foutez-moi la paix, j'ai d'autres chats à fouetter.
- Hein ? Comment tu causes ?! S'écria l'un d'entre-eux en lui attrapant le bras.
- Lâches-moi ou je t'arrache les ongles. Le menaça-t-elle.
Il resserra sa prise, et le peu de tolérance qu'il restait à Aimée vola en éclat. Alors qu'elle s'apprêtait à lui exploser l'entre-jambe, un bras passa dans son dos et une main vint délicatement se poser sur son épaule. Elle sursauta et se tourna vers le nouveau venu, et quelle ne fut pas sa surprise en apercevant Tyki, le sourire aux lèvres.
- Tu étais donc là ? Je te cherchais partout ! Lança-t-il à l'adolescente.
- T'es qui toi ? Lâcha l'ivrogne.
De sa main libre, Tyki saisit le poignet de l'inconnu.
- Tu devrais la lâcher. Tout. De. Suite.
L'atmosphère se glaça soudainement, et Aimée en frissonna. Elle ne pouvait pas bien voir le regard de Tyki, mais il devait être assez terrifiant, car il eu pour effet de faire lâcher prise à l'ivrogne et de le faire reculer.
- V-venez on se casse, ç-ça sert à rien de rester ici. Bafouilla-t-il avant de disparaître avec ses deux amis.
Aimée se tourna vers Tyki.
- Merci, tu m'as sauvé.
Il rigola.
- Ce n'est pas toi que j'ai sauvé, mais lui. Si je n'étais pas intervenu, tu l'aurais sans aucun doute démoli. Je l'ai vu dans ton regard.
Elle se passa une main dans les cheveux, gênée.
- Ahah, c'est pas complètement faux...
- Quand même, on se croise beaucoup ces derniers temps... Pas que ça me déplaise, au contraire.
La jeune fille rougit. Il lui faisait toujours autant d'effet.
- C'est vrai, c'est une petite ville.
- Je commence à le croire. Alors, qu'es-tu venue faire aujourd'hui ?
Elle lui désigna le sachet qu'elle tenait dans ses bras.
- Je suis venue acheter un livre. Pour l'école. Et toi ?
- Mon employeur n'avait pas besoin de moi : je m'ennuyais alors j'ai décidé de sortir. Apparemment, j'ai bien fait.
Il lui sourit.
- Tu as faim ? Je connais une bonne pâtisserie dans le coin, on pourrait allez y manger quelque chose. Sauf, si tu as quelque chose d'autre de prévu, bien sûr.
- N-non, c'est une bonne idée. Ça me ferait vraiment plaisir.
- Ah, tu me rassure, allons-y alors.
Elle acquiesça et ils se mirent en route. Soudain, le regard de l'adolescente se posa sur la vitrine d'un magasin de vêtements : il s'y trouvait une magnifique robe blanche à volants, ornée de sublimes dorures. On aurait dit qu'elle sortait tout droit d'un conte de fées tant elle était somptueuse.
- Tu la trouves jolie ? La questionna Tyki.
- Je mentirais si je disais le contraire. Elle est vraiment belle.
- Elle t'irait bien.
- Ahah, ce genre de vêtements ne va qu'aux très jolies filles.
Le regard de Tyki s'adoucit davantage, et un sourire bienveillant s'afficha sur son visage.
- C'est justement pour cette raison qu'elle n'irait qu'à toi.
Les joues d'Aimée se tintèrent si violemment qu'elle eu une bouffée de chaleur. Déjà qu'elle n'avait pas particulièrement confiance en elle, mais qu'un homme comme Tyki, surtout aussi beau et assuré que lui, lui fasse un tel compliment, elle avait du mal à s'en remettre. En fait, elle ne savait pas du tout comment réagir.
- Q-qu'est-ce que j'ai faim d'un coup ! S'écria-t-elle soudain. On devrait se dépêcher, sinon il n'y aura plus beaucoup de choix !
Il rigola.
- A vos ordres, madame !

Last Stardust || Inspiration D.Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant