*Chapitre 11*

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- Alors il sait qu'on est après lui ? Questionna Sakura, légèrement inquiète.
Assis une peu à l'écart sur l'une des tables de la cantine, le petit groupe d'amis s'était réunis pour discuter de la mission à laquelle avaient participé Dio et Aimée.
- A ce niveau là, la question ne se pose même plus. Lâcha Jules. A travers ce message, il se moque littéralement de nous !
- Ça fait quand même froid dans le dos... Souffla Aimée. C'est barbare comme façon de faire ! Imaginez ce qu'il nous ferait s'il attrapait ne serait-ce que l'un d'entre-nous.
Ils déglutirent. Ce message, laissé sur le corps même de sa victime, n'était là que pour les intimider. Et le moins que l'on pouvait dire, c'était que ça fonctionnait. Ils étaient terrorisés. Cette personne savait sûrement qui ils étaient et où ils se trouvaient, alors il pouvait les attaquer à n'importe quel moment.
- Bref, on devrait penser à autre chose : ça ne sert vraiment à rien de paniquer ! S'exclama soudain Sakura. Ici on ne craint rien, et quand on part en mission, monsieur Morales est là pour veiller sur nous. On a aucune raison de s'inquiéter.
Elle leur offrit un grand sourire, ce qui eu pour effet de les rassurer un peu.
- Tu as raison. Conclut Jules. Ne tirons pas de conclusion trop hâtive. Celui qui se cache derrière tout ça ne doit être qu'un gros froussard, pour envoyer ce genre de bête combattre à sa place. On n'a rien à craindre de lui.
- Tu as parfaitement raison.
Les quatre amis se retournèrent pour découvrir qui venait de prononcer cette phrase. Il s'agissait de Rin, qui paraissait d'excellente humeur.
- Il y a du nouveau ? L'interrogea Aimée.
- Oh que oui. On l'a enfin trouvé.

[ Dix minutes plus tôt]

Morales inspira longuement dans le filtre de sa cigarette, et recracha la fumée avec tout autant de lenteur. Lui qui avait réussi à arrêter de fumer, cette enquête l'avait mis dans un tel état qu'il avait fini par reprendre. Il soupira. Il n'aurait jamais dû accepter. Cette affaire allait bien plus loin qu'il l'aurait pensé : ils se retrouvaient à présent menacés, lui et ses élèves, par un potentiel psychopathe dont ils ne savaient absolument rien.
- Tch, fait chier...
Il jeta le mégot par terre et l'écrasa avec lassitude. Il était vidé de toute motivation. Combien de temps cela allait-il encore durer ? Il en avait déjà marre.
- Monsieur Morales, je vous trouve enfin !
Il releva la tête et posa les yeux sur Anna, ordinateur à la main, qui semblait essoufflée.
- Il y a un problème, Anna ?
Après avoir repris son souffle, elle lui offrit un grand sourire satisfait.
- Je vous apporte une bonne nouvelle, monsieur.
- Hein ? Comment ça ?
Elle lui tendit l'ordinateur dont il se saisit tout en continuant de la fixer avec incompréhension.
- Hier soir, j'ai eu une idée : je me suis dit que, si on plaçait sur une carte tous les endroits connus où des chimères parlantes auraient été aperçues, on pouvait potentiellement obtenir par triangulation l'endroit d'où elles provenaient.
Morales écarquilla les yeux.
- Mais oui... les chimères parlantes sont tellement violentes qu'elles n'ont pu aller bien loin avant de se faire repérer... par conséquent...
- J'ai recherché dans ce périmètre, que j'ai moi-même établi en demandant la totalité du dossier de l'enquête à monsieur Heinrich, un endroit où l'on pouvait créer ces chimères sans être dérangé. J'ai trouvé un résultat correspondant.
Elle pointa l'écran, et Morales ne pu s'empêcher de sourire.
- Bien joué Anna, t'as fait un excellent travail ! Vas chercher les autres, on part arrêter ce malade !

La voiture filait à toute vitesse, à tel point que l'on devait se cramponner pour ne pas se cogner. Dès qu'ils avaient appris la nouvelle, ils s'étaient habillés le plus rapidement possible et avaient embarqué immédiatement, sans prendre le temps de s'informer sur l'endroit où ils se rendaient. Après avoir replacé ses lunettes, Anna pris la parole.
- Je vous passe les détails, mais on a réussi à localiser, ou plus exactement à déduire, le lieu où ont été créées les chimères parlantes. Il s'agit d'une ancienne école primaire, laissée complètement à l'abandon après un incendie il y a une vingtaine d'années. C'est l'endroit idéal, car elle se trouve plus ou moins à l'abri des regards, et que par conséquent elle ne fait l'objet d'aucune visite régulière, que ce soit celle d'agents municipaux, de civils ou même de squatteurs.
- Une école abandonnée ? Releva Rin. Ça fait froid dans le dos...
- Surtout restez sur vos gardes. Leur rappela Morales tout en gardant un œil sur la route. On ne sait rien de cette personne, il pourrait s'agir de quelqu'un de très impulsif : ce genre de comportement est particulièrement imprévisible...
- Ne vous en faites pas monsieur, le rassura Jules, on sait ce qu'on a à faire. Aujourd'hui ne vous préoccupez pas de nous : la réussite de la mission est la priorité.
Morales sourit.
- Eh ben dit donc, on dirait que vous avez tous gagné en aplomb... C'est pas plus mal.
Il freina.
- On est arrivés.
Ils descendirent et se placèrent tous en lignes devant le professeur, attendant ses instructions. Il observa les alentours un instant, puis revint à eux.
- On va se séparer en deux groupes : Anna, Aimée, Sakura, Rin et Dio, vous allez venir avec moi. On va passer par l'entrée principale, et inspecter les lieux : si on trouve le suspect, on l'appréhende. Si toutefois on tombait sur des chimères parlantes, on ne les tue pas : on les assomme pour que monsieur Heinrich les sépare.
- Et nous justement, que faisons-nous ? Questionna Freud en désignant Jules avec lui.
- Vous, vous attendrez une dizaine de minutes ici, et ensuite vous entrerez pour vous occuper des chimères qu'on vous a laissé. Jules se chargera de votre protection si vous êtes acculés. Ça vous va ?
- C'est parfait. Conclut le prêtre.
- Bien, alors allons-y.

Last Stardust || Inspiration D.Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant