*Chapitre 24*

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Aimée était assise devant la porte de la salle d'entraînement, attendant patiemment que Tyki, Natalia et Morales aient terminé leur réunion sur les derniers détails du contrat. Elle fixait inlassablement la poignée de métal, et tapait frénétiquement le sol du bout de ses doigts. Cette situation la stressait, son cœur battait si fort qu'il menaçait à tout instant d'exploser dans sa poitrine. Tyki avait voulu partir. Pire, il avait envisager de mourir. Ça lui était insupportable, et elle n'avait pas encore eu l'occasion de lui en parler. Tout comme il se souciait de la sécurité de la jeune fille, elle était morte d'inquiétude à l'idée qu'il lui arrive quoi que ce soit.
- Ils en mettent du temps...
- Aimée ? Tu es encore là ?
L'adolescente se tourna et trouva un Dio fatigué, aux cernes légèrement creusées. Elle ne l'avait pas remarqué plus tôt, mais il avait dû se faire du soucis pour elle, alors que pendant ce temps elle jouait dans l'eau avec Tyki. Elle avait assez honte de son comportement.
- Oui, j'attends qu'ils finissent...
Il s'assied à ses côtés. Ils restèrent silencieux un moment, puis Aimée décida de prendre la parole.
- Dio, je... je suis désolée.
- Hein ? Pourquoi ?
- Je le vois bien, tu as dû t'inquiéter pour moi, alors que je... Tyki n'est pas une méchante personne, il s'est bien occupé de moi.
Il se mit à jouer avec une pièce qui traînait au fond de sa poche.
- C'est vrai que j'étais très en colère qu'il t'ai emmené, mais au fond, je pense que je savais pertinemment que c'était ce que tu voulais.
Il lança la pièce et la rattrapa.
- Tu es amoureuse de lui, Aimée ?
Elle rougit. C'était tellement direct, d'autant qu'elle n'avait jamais osé répondre à cette question, se l'étant pourtant maintes fois posée. Peut-être avait-elle peur que ce fut un amour à sens unique ? Toutefois, elle ne pouvait pas nier ce qu'elle ressentait pour lui.
- Oui, je pense que je l'aime.
- Ahah. Rigola-t-il. Je viens de me faire jeter en beauté...
- Tu as dit quelque chose ?
- Non, rien...
Il se releva.
- En tout cas, j'espère que ça ne va pas te déconcentrer, parce que la bataille qui nous attend va être rude.
- Ne t'en fais pas, j'ai bien l'intention de mettre un terme à tout ça.
La porte s'ouvrit, et Tyki déboula dans le couloir. Il semblait agacé, certainement du fait qu'il avait passé près d'une heure enfermé à faire la discussion avec deux hunters. La présence de Dio n'arrangea en rien son humeur, mais lorsqu'il vit Aimée, son regard se radoucit. Morales lui emboîtait le pas, et Natalia était un peu à la traîne derrière.
- Je suppose que vous aimeriez vous reposer un peu. En déduisit le professeur. Venez, je vais vous montrer votre chambre.
- C'est bien aimable à vous. Lâcha Tyki sans une once de sincérité.
Curieux, Aimée et Dio les suivirent, et ils finirent par arriver dans l'une des ailes privées de l'établissement. Ils s'arrêtèrent devant une double-porte en bois, que Morales ouvrit à l'aide d'une petite clé. Ils découvrirent une grande chambre avec un lit deux places, un petit canapé accompagné d'une table basse, une salle de bain privée et un balcon donnant sur les jardins de l'école.
- Il y a vraiment ce genre d'endroit à l'école ? S'étonna Dio.
- Si toutes les chambres pouvaient être comme ça... Souffla Aimée.
Morales attrapa soudain le blondinet par l'oreille.
- Bien, on va vous laisser maintenant. Les informa-t-il. Quant à toi, tu n'as toujours pas fait ta colle de la semaine dernière.
- Quoi ?! Vous allez vraiment m'obliger à la faire maintenant ?!
- Parce que tu croyais en être exempté ? Allez, on y va le guignol.
Puis ils s'éclipsèrent dans une fanfare de pleurs et de complaintes. Tyki soupira.
- C'est pas trop tôt...
- Tu es dur, ils sont vraiment gentils.
La jeune fille se posa sur le lit pendant qu'il fermait la porte.
- Je ne suis pas très sociable. Expliqua-t-il simplement.
Il déboutonna sa queue-de-pie et la jeta sur le sofa. Il était dos à Aimée, et n'avait apparemment pas l'intention de lui faire face.
- Tu ne comptes pas en parler, pas vrai ? Le questionna-t-elle.
- Parler de quoi ?
- Tu sais très bien. C'était quoi cette idée de te sacrifier ?
- Je ne pense pas que ce soit en effet nécessaire de remettre ça sur le tapis.
- Comment aurais-tu réagi si j'avais émis la même idée pour te protéger ?
Il frissonna.
- C'est bien ce que je pensais. Alors tu peux comprendre ce que je ressens, non ?
Il pivota, se rapprocha du lit, l'attrapa délicatement par le menton et l'embrassa.
- Je suis désolée Aimée. Vraiment.
Elle sourit.
- Excuses acceptés.
Il se redressa et passa une main dans ses cheveux.
- Je pense que je vais prendre une douche, histoire de me changer les idées.
- C'est pas une mauvaise idée. Je vais en profiter pour aller voir Sakura.
Il déboutonna sa chemise et la fit glisser. Le dos complètement dénudé, Aimée pu contempler avec une certaine incompréhension les nombreuses cicatrices disséminées sur sa peau, et notamment l'une d'entre elle qui longeait sa colonne vertébrale.
- Tyki, qu'est-ce que c'est que tout ça ?
Il les effleura du bout des doigts.
- Ça ? Rien d'important, je t'assure.
- Enfin quand même, c'est pas « rien », bien au contraire !
- Ce sont les vestiges d'un passé que j'aimerais oublier. Je préférerais ne pas avoir à en parler.
- Je comprends...
Ça la frappa de plein fouet : il savait tout d'elle et l'avait même aidé à se relever, mais elle, elle ne savait absolument rien de lui. Son passé lui était complètement étranger. Et il ne semblait pas prêt à lui en faire part.
Elle l'observa un moment, jusqu'à ce qu'il s'enferme dans la salle de bain. Dans le miroir, l'homme fixa longuement ses blessures, puis pénétra dans la douche. Il alluma l'eau et le liquide gelé coula à flot sur son corps à présent brûlant. Et bien malgré lui, de douloureux souvenirs refirent surface.

Last Stardust || Inspiration D.Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant