La punition est moins sévère que celle de lundi. Mais ma blessure s'est rouverte rien qu'à la troisième phrase. Au bout de trente minutes, mon teint se fait livide, mais mes larmes n'arrivent pas au grand désespoir de ma tortionnaire. Qui prennent un malin plaisir à me déstabiliser.
-"Alors pas trop déçu de ne pas partir avec ses amis?", ou aussi "Vous résistez mais vous pouvez pleurer vous savez." et encore " Tentez de ne pas tacher mon tapis avec votre sang sale cette fois."
L'épuisement fait que mon don se réactive, je tente en vain de la canaliser mais une partie de moi voudrait bien voire cette femme brûler. Au bout d'une heure elle me laisse partir, en me jurant de me faire recopier 300 fois la prochaine fois qu'elle me voit dans son bureau.
Il me faut de l'air, immédiatement. Je m'élance à travers les couloirs, je bouscule un bon nombres d'élèves, je trébuche, je saigne abondamment et les gouttes perlent au bout de mes doigts.
Enfin. Je suis devant la grande porte, un léger vent soulevant mes cheveux défaits. Je ne sais pas où je vais mais je ne supporte plus la vue de ce château. Je m'aventure dans le parc, mais trop de gens s'y baladent, il me faut un endroit plus calme. Je quitte l'endroit vers un coin où peu d'élèves osent s'y aventurer.
Exactement ce qu'il me faut. La forêt interdite.
Je rentre dans son entre et marche droit devant pendant 5 minutes avant de trouver un grand rocher pour m'y asseoir dessus. Un silence absolu règne dans ces bois pourtant habités par de multiples animaux.
Je me mets en tailleur et j'attends. Quoi? je ne sais pas. Mais j'ai besoin de respirer, de me canaliser. Mon pouvoir prend de l'ampleur. Je n'ose pas le dire à Bathilda de peur qu'elle s'inquiète. Mais les soirs où je m'entraîne dans le salon communal, les flammes que je manipule sont de plus en plus grosses. Un soir j'ai même réussi à faire un tour que je ne pensais jamais pouvoir réussir.
De gros doutes planent sur mes capacités à concentrer ma force. Je prends une, deux trois inspirations et je rouvre les yeux. Mon cœur veut essayer la prouesse que j'ai faite l'autre soir mais mon esprit trouve cet acte périlleux et imprudent.
Heureusement que je n'ai jamais vraiment écouté mon esprit et plus mon cœur. Je place ma main devant moi, me concentre sur l'effet que je peux produire et pense à un moment fort de ma vie pour accentuer mes émotions. Je ne sens rien, j'entrouvre mes yeux. Elle est là, la flamme. Grésillant sur la paume de ma main.
Avant je pouvais manipuler le feu, maintenant je peux le créer. Un bruit aigu parvient jusqu'à mes oreilles. Je pourrai le reconnaître en mille. Un son mélodieux, accompagné de mouvements d'aile gracieux. Meera, ma chouette. Ma plus fidèle amie. Elle vient se poser sur mon épaule de mon bras valide, pour me déposer un mulot dans le creux de ma main.
Puis soudain une odeur de cramé vient gâcher mon moment de complicité avec Meera. Je remarque qu' en fait c'est le mulot dans mes mains qui cuit. Ma main émane encore une chaleur puissante. Meera se presse pour le prendre et s'envoler pour aller le déchiqueter en haut d'un arbre.
-"Sérieux, bah derien ma vieille." Je n'obtiens comme réponse qu'un hululement
Pendant que madame la duchesse finit son repas, je reviens à mes manipulations. Et tente l'expérience sur mes jambes. Opération réussie. Mais le fait que j'use autant de mon don me fatigue.
Je décide de m'étendre sur le rocher, et de fermer les yeux. Mon moment de répit. Je sais que cette forêt niche des monstres cruels et peut être même mortel mais pour l'instant je ne me sens nullement inquiétée.
Après une heure, environ, je décide de rentrer et de me mettre sérieusement au travail. J'enchaine devoirs de potions, de sortilèges, et des recherches sur un projet pour l'Histoire de la magie.
Une envie de nettoyage me prend, comme elle me prend une fois par an. Alors je me lance dans le rangement de notre dortoir, il y a même une élève de première année, Orla Quirke. Elle s'ennuyait à mourir, et a proposé de m'aider. Surtout quand elle a remarqué que je ne savais pas plier les robes correctement. Ainsi s'est déroulé petit à petit le reste de l'après-midi.
Les filles rentrent vers six heures, toutes excitées et pressées de me raconter leurs journées respectives. Mais il manque Luna.
-"Elle est ou Lu' ?" demande-je en la cherchant dans la salle commune
-"Elle parlait avec Harry, elle nous a dit de ne pas l'attendre. "me dit Cho."
-"Ah d'accord. Bon sinon vos journées?"
Elles parlent toutes en continue, impatientes de raconter les ragots de la journée. Jusqu'à ce que le porte s'ouvre dans un fracas. Trois garçons rentrent en rigolant dans la pièce avec Luna derrière eux.
-"Mais qu'est ce que vous faites là?" m'exlame-je
-"On s'est dit qu'on pouvait pas revenir de pré au lard sans t'avoir apporter une petite spécialité." Georges sort alors quatre bouteilles très mal dissimulées de son pull, et les tend vers moi. Jordan fait pareil et Fred suis la danse.
-"Bièraubeurre, tout droit sorties des Trois Blais" chantent-ils tous ensemble.
J'explose de rire, et je les remercie. C'est vrai que passer ces journées seules c'est bien; mais de la compagnie c'est toujours mieux. Sous les regards des autres Serdaigle, on part tous dans notre dortoir.
Heureusement que je l'ai rangé pense-je. Car les filles ne sont non plus pas très amoureuse du ménage. J'ai fait de sacrées découvertes.
Je m'installe alors sur mon lit à côté de Padma, alors que les trois garçons s'assoient sur le sol. Luna s'adosse à son lit et Cho la suit. Les 12 bouteilles sont au centre et attendent d'être ouvertes.
-"Allez Cha' à toi l'honneur. Et une bonne gorgée!" me dit Cho en me souriant.
Alors j'attrape une des bouteilles, et je vide la moitié en un temps record.
-"Eh beh alors, ta une descente que j'aimerais pas montée à pied" intervient Fred en rigolant, avant de me lancer le bouchon d'une bièraubeurre sur moi. Je passe à ma Padma ma bouteille et elle la finit en une traite elle aussi. Et tout le monde suit, chacun prends la sienne et en boit la moitié. Ainsi une heure passe entre rire et blagues. Jordan vient s'installer à côté de moi, et propose de faire une descente de bierraubeurre entière.
-"Défi relevé, mais ne pleure pas si je gagne quand même." dis-je pour le taquiner, car il m'a prévenu que ça allait être lui qui gagnerez.
On décapsule les bouteilles, s'entrecroise les bras comme des mariés et au décompte de Padma. On boit à une vitesse folle notre bouteille, en essayant de pas exploser de rire. Les encouragements et les cris des autres emplissent la pièce.
-"GAGNEE, ahhh" hurle-je en sautant dans les bras de Padma qui se trouve à côté de moi.
-"Enfin je t'ai laissé gagner." riposte Jordan sur le ton de la rigolade.
Après avoir vidé toutes les bouteilles, vu les jumeaux essayaient notre maquillage, s'être donné des défis, parfois répugnants, l'heure du diner arriva à grand pas.
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La sorcière des flammes
FanfictionCharlotte Leprince une sorcière mène une vie plus que mouvementé. Plusieurs éléments changeront sa vie à jamais, notamment avec son entrée à Poudlard en cinquième, la découverte tragique de son passé mais aussi les rencontres de personnes en or en...