La sorcière des flammes

chapitre 22

Nous sommes en route pour le terrain de Quidditch, quand j'aperçois Cho.

-"Alors paré pour t'entraîner?" dis je d'une voix enjouée

-"Quelle question, je suis toujours paré, à vrai dire ça me vide l'esprit de jouer un vrai sport." en insistant sur le vrai.

-"Non je t'interdis! Est ce que moi je critique votre sport. Parce que après tout vous ne faites que tenir sur des balais, et vous tapez juste dans une balle, c'est pas mieux."

-"Comment ça? Tu t'avances en terrain inconnu ma cocotte." répond Fred en haussant les sourcils.

-"Attend on attaque mon sport et je ne dois pas riposter?"

-"Bon je file sinon je cirerai le banc toute la saison. Mais explique à Fred ton soi-disant sport et on verra après ça" et elle part en gloussant.

Je dois passer une bonne trentaine de minutes à expliquer les règles du basket et en quoi ca consiste à Fred.

-"Donc tu me dis qu'il n'y a pas de magie?"

-'Argh, pour la énième fois que tu poses cette satanée question, non." dis-je en balançant ma tête en arrière pour prouver mon exaspération.

-"Faut que je vois ça un jour, obligé."

-"T'inquiète j'ai promis aux filles de leur apprendre à en faire et tu en fera parti aussi"

-"Comment pourrais-je rater ça."

On prend place sur les gradins, pendant que l'équipe de Serdaigle met en place des positions de jeu.

Avec Fred on se lance dans d'interminables discussions sur le Quidditch, le développement de leurs fameuses farces et attrapes, ma vie en France, sa vie à Poudlard, etc. On échange des blagues, et des pics, comme des anecdotes et des chamailleries. Je n'ai même pas remarqué mais l'entraînement de Cho a pris fin et le soleil commence à perdre de l'altitude.

On décide de quitter les gradins. On remonte tranquillement le chemin qui mène vers la porte du château. Le temps se radoucit peu à peu, remplaçant la chaleur d'été par une légère brise, qui fait osciller les feuilles des arbres de la forêt interdite.

Arrivé à la porte, on entend le brouhaha incessant des élèves qui traversent ou stagnent dans le hall principal. Au loin, j'entend Angelina appeler Fred à gorge déployée. Celui-ci lui répond par des grands gestes de bras.

Bon maintenant je dois trouver Cho pour me faire pardonner de n'avoir pas vraiment prêté attention à son entraînement. Parce que je ne suis pas très doué pour déceler les émotions des personnes mais je suis une bonne observatrice. Et j'ai bien remarqué qu'elle est partie sans dire un mot, la mine renfrognée.

-"Bon bah salut, à ce soir pour le dîner."

-"Ouaip à plus."

Après avoir survolé la grande salle des yeux, je ne la vois pas. Mais je distingue au fond de la salle les jumelles Patil en train de parler à des garçons. J'emprunte alors le chemin qui mène à notre dortoir pensant la trouver sur son lit ou en train de lire, mais non. Diable où peut- elle être.

 Réfléchit Charlotte. Les toilettes des filles ? non trop sale. La forêt interdite? quand même pas je pense. Les cuisines? c'est pas une si grande mangeuse. Je me prends mon front entre mon pouce et mon index, et je mets à réfléchir à toutes les réponses plausibles Mais oui !

Le terrain de Quidditch, me dis-je en me tapant la tête

J'ai vu juste, en m'approchant de plus en plus j'entrevois une masse sombre fluette assise au centre du terrain.

Il plane un profond silence sur cette étendue d'herbe. A l'inverse du bourdonnement des voix qui proviennent sûrement de la grande salle car c'est bientôt l'heure du dîner.

Je m'avance doucement, et lui tapote l'épaule.

-"Cho?"

-"Ah c'est toi? "dit-elle avec une pointe de contentement.

-"Cho, sache que je suis désolé si je n'est pas regardé ton entraînement."

-"Ne t'en fais pas pour ça, ce n'est pas grave."

-"Si, c'est grave. Je suis égoïste. Et en plus j'ai étais une mauvaise amie."

-"Arrête enfin. Tu n'as pas été un semblant égoïste. C'est moi. "m'avoue t elle

-"Comment ça?" demande-je un peu perplexe.

Cho baisse le regard et rentre sa tête dans ses bras en repliant ses genoux vers sa poitrine.

-"Tu veux en parler? Mais je ne veux surtout pas que tu t'y sentes obligé."

-"C'est de te voire parler comme ça avec Fred, avec autant de complicité, c'est ça qui m'a troublé."

Je ne comprend pas ou elle veut en venir, avec Fred on a juste échangé deux trois blagues rien de plus.

-"Tu n'as rien fais, je te jure" me rassure t-elle

"Tu sais Cédric, le garçon qui est mo...mort pendant le tournois des trois sorciers. Je l'aimais. Je l'aimais tant. C'était un garçon juste, loyal, attentionné et si charmant."

"Oh Cho je suis tellement désolé. Je n'étais pas au courant pour vous."

-"Il m'a été pris de la manière la plus effroyable qui puisse exister. Et il me manque"

Elle s'effondre en larmes dans mes bras. Elle reste ainsi pendant quelques minutes, à renifler, pleurer, dans les pans de ma robe.

Entre les pleurs elle me raconte comment s'est déroulé la troisième étape du Tournoi. Comment le corps inerte de Cédric est revenu sur le même sol où nous sommes en ce moment. Nous restons là, dans la chaleur du crépuscule du soir. 

 Elle vide son cœur. Je la sens tellement triste, une tristesse profonde qui me désole tellement. Cette détresse me donne envie de déballer mon sac moi aussi, de dire à qu'elle je me sens mal, à quel point j'ai envie d'hurler la douleur que me provoque tous ces changements qu'il y a eu dans ma vie. Mais je ne peux pas, je l'ai promis à Bathilda, et ce n'est pas mon moment. Ce soir, c'est Cho qui dévoile son chagrin. Le mien attendra. Comme il a toujours attendu.