Chapitre 37

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Mon bras me lance des piques de douleur horribles; mon mal de tête à diminué mais j'entends un bourdonnement incessant dans mon oreille droite. Mes yeux s'entrouvrent, et devant moi se tient une personne endormie sur une chaise. Je suis encore trop étourdie pour arriver à voir qui c'est. 

Ma vision devient plus nette, et la stature de la personne est longiligne. Ses cheveux roux sont en contraste avec le drap blanc de l'infirmerie. Son torse se soulève paisiblement, et sa tête penche vers l'avant, à mon avis il risque de se réveiller avec un sérieux torticolis. 

Je me surprends à l'observer dormir; son visage est lumineux, et ses mains croisées entres elles sont parsemés de veines saillantes qui font ressortir ses doigts fuselés. 

Fred émerge doucement de son sommeil, et il remarque que je suis en train de le fixer, ce qui me fait prendre une teinte rouge illico. C'est une particularité de mon corps qui m'exaspère très souvent. J'ai tendance à rougir avec une grande facilité dans toutes les circonstances possibles. Et je n'y fais pas exception maintenant.

-"Comment tu te sens ce matin" me demande t il d'une voix endormie

-"en pleine forme" dis-je avec ironie en massant mon coude rétabli qui me titille quand même.

-''Mme Pomfresh t'as recollée l'os du coude." m'informe t-il. Mais ne sachant quoi répondre je hausse les épaules, et je plonge mon regard dans la fenêtre en face de moi qui donne sur le lac.

-"Ah oui aussi, je voulais te dire que j'ai réparé la radio de George. Elle remarche comme neuve a présent." Je vois bien ce qu'il essaye de faire. Et ça marche. Mes commissures des lèvres se relèvent, laissant paraître mes dents. Mais je me ressaisis et mon visage revient neutre.

-"Je préfère quand tu souris. En plus ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu." avoue t-il pendant qu'il pose sa tête sur ses paumes de mains, avec ses coudes posés sur ses genoux.

 Alors qu'un silence s'installe, mes pensées divaguent et viennent se caler sur ce soir d'hiver.

-"Espèce de grande malade. On va chopper la mort à cause de toi. Rappelle-moi de ne jamais suivre tes idées dans le futur." se plaint Fred, les cheveux dégoulinants, le pull imbibé d'eau et je ne parle même pas de l'état de ses chaussures.

-"T'es drôle toi, comment je pouvais savoir qu'il allait avoir une énorme tempête." grimace-je en tentant coûte que coûte d'essorer mes longs cheveux. Mon nez se met à couler, et mon corps commence à grelotter sans que je puisse l'arrêter.

-"Faut qu'on aille se réchauffer au plus vite." dis Fred en se frottant frénétiquement les épaules. Il me prend par le bras et me tire sans ménagement à travers les couloirs.

-"Attend Fred je pense pas que je peux rentrer, c'est interdit." m'étonne-je en voyant le portrait de la grosse dame devant moi.

-"Fait pas de manières, depuis quand tu suis le règlement. En plus, rappelle-toi en début d'année quand on est venue dans votre dortoir avec G et J."

C'est vrai que depuis que je reste avec eux, j'ai de plus en plus de mal à respecter le règlement qui en plus se durcit. J'avais aussi oublié le passage du trio infernal dans notre dortoir, après la terrible correction que le crapaud m'avait infligée.

Fred dit le mot de passe et me voilà dans la chaleureuse salle commune des Gryffondors. Il y a pas mal de monde dans cette salle, mais personne ne fait attention à nous. Fred ne me laisse pas le temps d'admirer leur salon, qu'il m'entraîne dans son dortoir et referme la porte derrière nous.

-"T'as pas peur que ton frère ou Jordan arrivent?" lui demande-je

-"George m'a dit qu'il allait réviser à la bibliothèque jusqu'au dîner et Jordan devait aller voir une fille. Donc en conclusion nous sommes tranquilles. Il faudrait qu'on se douche sinon demain on se lève pas du lit."

La sorcière des flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant