cinquante-et-un

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emma ;

Je souris lorsque je vois mon père franchir la porte de la grande salle où résonne les dernières notes que madame Rivaldi joue, afin de clôturer le cours.

Ses yeux balaient la pièce avant de retrouver les miens, ce qui provoque l'étirement de ses lèvres, comme des miennes.

Comme à son habitude, il se dirige vers la chaise à sa droite et s'assoit dessus jusqu'à ce que madame Rivaldi nous annonce d'une voix enjouée, que la semaine est enfin terminée.
Je m'avance donc pour rejoindre mon père qui se lève lorsque je me retrouve proche de lui.

- C'est déjà fini ? Tu joues pas ?

Je secoue la tête.

- Nan, je suis passé au tout début

Il soupire.

- Putain j'suis dégouté...

Je souris.

- La prochaine fois...

- Ouais...

Je me baisse et saisi mon sac, puis on sort de la salle pour ensuite retrouver l'extérieur, et enfin la voiture pour qu'on puisse prendre la route, afin de récupérer Elyan au foot.

Lorsqu'on sort de l'habitacle pour s'avancer vers le terrain, je souris en regardant l'horizon, profitant enfin de l'atmosphère que j'aime depuis toujours, celle du début de soirée en plein été.

Le soleil est toujours présent, mais bien moins qu'il y a quelques heures, signe que la nuit ne va pas tarder à tomber.
La légère brise qui caresse ma peau dénudée à cause de mon débardeur me fait frissonner et je ferme brièvement les yeux en prenant une grande inspiration, étant éprise d'un certain bien-être un peu trop absent depuis quelque temps.

Mon père est devant moi et il allume une cigarette en regardant au loin, essayant de repérer mon petit frère que moi, j'ai déjà reconnu non loin de la cage au but.

Comme à chaque fois, je m'avance vers les gradins alors que mon père s'accoude à la rambarde pour assister au match.

Malgré le fait que je vienne ici régulièrement, je ne comprends toujours absolument rien à ce sport qui ne m'intéresse même pas un peu, au grand malheur de mon père qui pourtant, s'est acharné depuis notre plus tendre enfance pour qu'on s'y intéresse, et même pour qu'on en fasse.

Sans succès, évidemment.

Finalement, Esma s'est tourné vers la boxe et ça l'a quand même enchanté, vraiment, quand je les vois partir tous les trois, ma mère mon père et Esma, à la salle, ça me fait presque envie, mais je ne peux pas me forcer à aimer quelque chose juste pour me fondre dans la masse.

Des fois je regarde mes parents, mon frère, et ma sœur, et je me demande pourquoi je suis si différente.

Ma mère est solaire, elle sourit sans arrêt mais ne perds pas une occasion pour être tranchante et nous remettre en place, tout en étant la plus douce du monde.
Mon père lui, est la personne la plus sociable de la famille, et même si ma mère me certifie que ce côté-là de sa personnalité s'est développé au fil des années, j'ai du mal à l'imaginer autrement. Lorsqu'il se trouve dans une pièce, il ne passe jamais inaperçu, il parle et rit avec tout le monde, même s'il insiste en me disant qu'il ne fait pas ça avec n'importe qui.

Enfin, avec du recul, le parfait mélange de mon père et de ma mère, c'est Esma.

Car Esma est aussi aimante que volcanique, et je retrouve beaucoup d'elle dans mon frère, en somme en les regardant il n'y a aucun doute, ils sont bien les enfants de mes parents.

 𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant