𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬

quarante-cinq

emma ;

Allongée sur le lit de Noé, j'écoute à moitié la discussion entretenue par mes amis, me concentrant uniquement sur les caresses que Lola effectue sur mes cheveux.

La journée s'est enfin terminée, et je n'ai désormais plus rien à faire d'autre, mise à part me reposer.
À la fin de l'épreuve, on s'est tous rendu chez le grec, et on attend actuellement que Jade et Ken quittent la maison pour pouvoir descendre dans le salon.

Zack, Ethan et l'hôte de la soirée ont réuni toutes sortes de bouteilles d'alcool et semblent être impatient de pouvoir les ouvrir alors que je moi, je n'ai qu'une envie, c'est encore de dormir.

Toute la fatigue accumulée lors de ces derniers jours retombe brutalement, m'empêchant de profiter de ce dernier vendredi soir tous ensemble.

Malgré moi, et bercée par leur voix, je cède en fermant les yeux, laissant ma tête s'enfoncer dans l'oreiller.

Très vite, mon esprit s'envole et une plénitude m'habite quand j'autorise mon corps à enfin se détendre, à enfin se laisser aller.

- Emma je t'ai déjà dit de pas courir dans les escaliers, tu vas te casser la gueule...

Je mords ma lèvre et grimace quand j'entends la voix de papa résonner dans le hall, je ralentie mon avancée et l'attend en positionnant mes mains sur la rambarde, pour m'aider à me balancer jusqu'à ce qu'il arrive à ma hauteur.

- Et arrête aussi de faire ça, si tu tombes tu vas casser toutes tes dents

Papa me sourit, alors que moi j'imagine la scène avec la peur au ventre.

Moi si j'ai plus de dents, je pourrais même plus manger, ce qui veut dire qu'il ne pourra plus m'offrir des bonbons comme souvent il le fait.

- Bon bah maintenant avance Emma

Je sursaute et souris quand je me rends compte qu'il m'a bien dépassé.
Alors je cours en oubliant la remarque qu'il m'a précédemment faite, je n'arrive pas à m'arrêter et je profite du fait qu'il soit concentré sur son téléphone qui sonne pour gravir les étages à toute vitesse.
Je sautille d'impatience lorsque je me retrouve face à la porte d'entrée, puis je plonge ma main dans le pot de fleur sur le palier pour saisir la clé.
J'essaie d'insérer la clé tout en toquant à la porte, et je souffle quand même après plusieurs tentatives, je n'y parviens pas.

- Mamie ! C'est nous ! Ouvre !

Je râle quand je me rends compte qu'à force d'être excitée à l'idée de la revoir, j'ai froissé mon dessin fait spécialement pour elle.
Je le pose délicatement sur le sol et passe ma main dessus afin de le rendre un peu plus lisse, puis avec toute la concentration du monde, je rentre la clé dans la serrure avant de crier de joie quand enfin, elle s'ouvre.

Je reprends en main mon dessin et m'avance en regardant autour de moi pour trouver mamie. Par habitude je me rends dans la cuisine comme chaque mercredi lorsqu'on mange ici.
L'odeur du repas fait gargouiller mon ventre avant qu'une grimace prenne possession de mon visage quand je perçois une légère fumée sortir de la pièce.

- Mamie... ?

Je marche jusqu'à rentrer complètement dans la cuisine, puis je pince mon nez quand je me rends compte que finalement il ne s'agit pas de l'odeur de la cuisson, mais plutôt de l'odeur du brûlé.