𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬

quatre-vingt-cinq

emma ;

Entendre ma mère crier sur mon père parce qu'il cri lui aussi, c'est une certaine routine.

Et ça m'a terriblement manqué.

Assise à l'arrière de la voiture familiale, je souris pendant qu'Esma elle, filme la scène, et qu'Elyan souffle avant de râler :

- C'est bon arrêtez là !

- Nan j'arrête pas, c'est limité à cinquante je roule à cinquante, faites pas chier !

Mon père se tourne vers ma mère, les soucis froncés.

- Elle est passée où la femme que j'ai rencontré y'a plus de vingt piges et qui n'avait pas froid aux yeux ?

Ma sœur zoom sur le visage de ma mère qui brandit son doigt d'honneur avant de répondre :

- Elle est jamais bien loin t'en fais pas ! Quand on sera en voiture sans les enfants je conduirai tellement vite que t'en vomira, mais là j'suis plutôt satisfaite de mes trois progénitures je n'aimerais pas causer leurs morts !

- Ah et la mienne tu t'en tape ?

- Exactement, toi tu as rempli ta part du contrat, mais t'inquiètes je jouerai la petite veuve anéantie si ça arrive...

Je ris et secoue la tête alors que ma mère tire sur le frein à main après s'être garée, puis elle adresse un sourire hypocrite à mon père qui lui, retrouve le sien aussi.

Je les aime trop, c'est incroyable.

Elyan soupire une énième fois et Esma ouvre la portière, avant qu'on sorte tous les cinqs pour se diriger vers le stade où mon frère doit jouer un match.

Sur le chemin on croise une petite blonde qui ne quitte pas des yeux le dernier de la famille et je crois que c'est la même fille que j'avais repéré plus d'une fois en assistant à ses entraînements.
Je vois qu'Elyan la regarde à son tour après avoir fait attention à ce que personne ne l'observe, sauf qu'il n'a pas remarqué que je suis juste derrière lui et que j'assiste à leur petit jeu de regards et à leurs sourires tout timides.

- Ah ouais, beau gosse...

Mon frère se retourne vivement vers moi et me fait les gros yeux, pour que je me taise et surtout pour que personne puisse se questionner sur mon intervention.

Même si ça ne peut pas être le cas puisque mes parents sont bien trop occupés à se chambrer, et qu'Esma est concentrée sur son téléphone, le sourire aux lèvres.

Lorsqu'on arrive proche du terrain, Elyan nous quitte et retrouve les vestiaires pendant que nous nous asseyons sur les gradins.

- Devine j'revois qui ce soir

Je me tourne vers ma sœur qui relève tout juste la tête de son téléphone.

- Qui ça ?

- Yassine !

Je fronce les sourcils.

- C'est qui lui ? Je connais ?

- Mais oui rappelle-toi, y'a trois ans !

- Il m'a pas marqué, du moins je m'en souviens même pas

Elle soupire.

- J'étais dans sa classe même en terminale... ça te dit rien ?

Je plisse les yeux un moment pour essayer de voir de qui elle parle et après quelques minutes de réflexion, j'hausse les sourcils.