𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬

quatre-vingt-neuf

emma ;

Une main plaquée sur le côté droit de mon ventre, je grimace et souffle en continuant de marcher.
Après avoir ralenti la cadence, j'ouvre la porte où je retrouve mon père, assis aux côtés de tous ses amis qui haussent les sourcils avant de crier mon prénom.

Je souris et m'avance vers eux pour les saluer, répondant aux questions de chacun, puis je m'arrête pour déposer mes lèvres sur la joue de mon père qui me demande ce que je fais ici.

- J'allais au studio et je suis passé par ici donc voilà

- Oh qu'elle est mignonne elle vient voir son papounet...

Je ris, et mon père n'accorde aucune importance à la remarque d'Antoine puisqu'il se lève et qu'il me demande de le suivre pour qu'on s'installe dans la petite salle de pause, à côté de celle qui lui permet de s'entraîner.

- T'avances ?

Il hausse les épaules.

- Tranquille, et toi ?

Je souris.

- Tranquille

Je m'assois sur la table centrale alors que lui, nous sert de quoi boire, et mes lèvres s'étirent encore une fois quand je le vois me tendre mon chocolat chaud.

Car je n'aime toujours pas le café.

Au bout de quelques minutes passées ensemble, je regarde l'heure sur mon téléphone et me redresse avant d'annoncer à mon père que je m'en vais, et de quitter les lieux sous les remarques incessantes des gars.

Je me précipite vers ma voiture, déjà agacée d'être en retard alors que de base si je me suis permise de venir ici, c'est parce que j'avais une certaine avance.

Mathis me le fait remarquer dès que j'arrive sur le lieu où le groupe avec qui je collabore enregistre.

Mais en même temps bosser de studio en studio à Paris c'est un sacré sport, puis la circulation m'empêche d'honorer mon emploi du temps aux horaires près.

C'est impossible.

Alors je ne relève pas mais m'excuse auprès du groupe de variété française qui eux, ne m'en veulent visiblement pas.

J'enlève donc ma veste et souris à mon copain qui me regarde de haut en bas et qui se lève pour venir face à moi et me demander :

- T'étais où ?

- Avec mon père

Il souffle.

- Encore ?

- Oui

Je tourne la tête pour éviter qu'il ne réplique à nouveau, puis m'avance vers Liana qui m'attend près du piano, alors je m'installe devant ce dernier et essai de me concentrer tandis que Mathis lui, s'installe derrière la table de mixage avant de donner son feu vert à Sarah, qui elle, est en cabine.

Les heures défilent et je profite de ce temps pour occuper mon esprit avec la musique que je produis au fur et à mesure, sous les demandes des deux brunes avec qui je prends énormément de plaisir à travailler, parce qu'elles ont presque mon âge et qu'elles sont, entre nous, pas chiantes du tout.
Quand elles nous annoncent leurs départs, je souris et soupire en fermant le piano sur lequel j'ai encore et encore envie de jouer.

Mais je comprends que même rentrée à la maison, je ne pourrais pas le faire puisque après avoir franchi le pas de notre appartement, Mathis se dirige vers la cuisine pour se servir une bière avant de me regarder, les sourcils froncés.