vingt-deux

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emma ;

Ce qui est bien avec Zack, c'est qu'il sait manier le vent là où il le souhaite, et qu'en un rien de temps il a réussi à mettre de côté l'atmosphère étouffante qui s'installait petit à petit dans l'habitacle.

- Ça te dit on va sur les champs ?

Je fronce les sourcils.

- Hein ?

- J'dois m'acheter des baskets, viens on y va

- Vas-y

Il sourit et s'installe correctement en allumant le moteur, la musique se met en marche automatiquement et il prend la route en direction du périphérique pour qu'on puisse se rendre au centre de la capitale.

Une fois sur les champs, je suis Zack qui fait pas moins de trois magasins pour trouver la paire qu'il a repérée quelques jours plus tôt.

Et une fois ces dernières en mains, il plisse les yeux en me regardant.

- Les noires ou les blanches ?

- Les noires, les autres elles vont se salir grave vite

Il hausse les épaules.

- Ok, je prends les deux

Je souris et secoue la tête.

- T'es le pire... pourquoi tu me demande si tu ne m'écoutes pas ?

- Parce que j'avais l'intention de t'écouter mais là c'est trop dur de choisir

Je ris et il se lève pour se rendre en caisse, et lorsque c'est notre tour, je m'accoude au comptoir car je comprends que le vendeur broie aussi bien la langue de Molière que le métis à mes côtés.

- Nan mais j'la veut pas la bombe, j'fais grave attention elles vont même pas se tâcher un peu

Je souris et tourne ma tête pour observer Zack qui négocie, et qui poursuit :

- Les semelles non plus d'ailleurs, moi j'veux juste une remise

Le vendeur rit légèrement en passant les boîtes en carton sous le lecteur de code barre.

- Mec, je te prends deux paires... fait un geste nan ?

- Je t'ai déjà mis vingt pourcents, c'est déjà énorme gros

Mon attention se dissipe quand je comprends que Zack ne va pas lâcher l'affaire, j'ai jamais compris pourquoi il se sent toujours obligé de négocier alors qu'on est clairement pas à plaindre. Je crois que c'est juste une satisfaction personnelle.

Parce qu'il n'y a pas de débat, Zack manie les mots à la perfection, rien d'étonnant donc qu'il se mette à écrire de plus en plus.

Au bout de quelques minutes, on sort enfin du magasin et le brun s'allume une clope sous mon regard qui l'observe en souriant.

- Tu veux faire aucun magasin, toi ?

- Genre toi, tu vas me suivre jusqu'à Zara et compagnie ?

Il hausse les épaules.

- Normal, faut tuer le temps hein !

Je ris et il s'avance vers moi en passant son bras sur mes épaules, puis on longe la rue jusqu'à arriver devant Zara.

- Vas-y rentre, je finis ma clope et je te rejoins

J'hoche la tête et me défais de son emprise pour pouvoir me rendre à l'intérieur.

 𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant