soixante-quatorze

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emma ;

S'il y a bien une chose que j'ignorais de chez moi, c'est le fait que je sois rancunière, car avant l'accrochage avec Zack, je n'avais jamais été en colère contre quelqu'un, parce qu'en soit, j'en ai jamais vraiment voulu à quelqu'un dans ma vie.

Mise à part lui, maintenant.

Ça fait trois jours et je ne lui ai toujours pas répondu, pourtant il a essayé de me joindre par tous les moyens.

Ma sœur dit que j'abuse, ma mère aussi.

Mais je suis sûre que si mon père avait été dans la confidence il m'aurait soutenue, sauf qu'il ne sait rien et qu'il pense juste que mon comportement est le résultat du manque que je ressens vis à vis de Zack, et d'un côté il a raison, parce que je nourri ma colère pour oublier que je me sens terriblement seule sans lui.

Je sors de ma voiture pour me rendre à mon cours de piano, et je soupire de soulagement en sentant la clim' venir rafraichir la température de mon corps qui a bien trop subit avec le trajet et la chaleur qui règne à l'extérieur.

Une fois dans la salle, je rejoins les filles avec qui je parle brièvement avant qu'on commence à jouer chacune notre tour.
Pendant toute l'heure je me sens vraiment bien, et même l'arrivée de Zack à la fin ne me contrarie pas.

Je crois même qu'inconsciemment je lui en aurais voulu s'il n'était pas venu.

Ça fait tout juste une semaine que je ne l'ai pas vu et pourtant mon cœur se met à battre à tout rompre une fois que je le vois s'avancer pour s'installer sur la chaise qu'il a l'habitude de fréquenter.

Je souris malgré moi mais baisse la tête pour pas qu'il s'en aperçoive, faisant mine d'être concentrée dans ma partition alors que depuis qu'il est ici, j'ai décroché.

J'ai l'impression que plus le temps passe, plus il s'embellit.

J'ai qu'une envie c'est de me lever et de le rejoindre pour me jeter dans ses bras et l'embrasser à en perdre le souffle, mais je me contiens, même lorsque madame Rivaldi nous libère, car je prends mon temps pour réunir mes affaires et m'avancer vers lui.

Zack se lève quand j'arrive, il penche sa tête sur le côté et m'adresse un sourire qui déclenche immédiatement le mien.

C'est au-dessus de mes forces de lui en vouloir.

Il m'a envoyé un milliard de messages, m'a fait rire en me racontant tout et n'importe quoi, en faisant le nécessaire pour que j'ai de ses nouvelles, par n'importe quel moyen, par le biais des réseaux, de notre entourage, et ce matin j'ai même reçu une carte postale.

Il a dû l'envoyer il y a quelques jours et pourtant je l'ai reçu à quelques heures de son retour.

- Bah alors Borowski, on m'esquive ?

- Va te faire foutre...

- Ok, quand tu veux...

Il lève son bras afin que sa main retrouve ma joue, mes yeux se ferment brièvement lorsque je sens son pouce caresser ma peau, et que son parfum arrive jusqu'à mes narines.

J'ai l'impression de retrouver la capacité de respirer depuis qu'il est devant moi.

J'ai l'impression que ma vie reprend son cours quand il me touche.

- Viens, on s'en va

J'ouvre brusquement les paupières quand sa main quitte ma peau pour attraper mon poignet et m'entraîner hors de la salle, et arrivé devant la porte de cette dernière, il se baisse pour saisir mon sac par terre, et on marche jusqu'à se retrouver à l'extérieur où je perçois sa voiture garée juste à côté de la mienne.

 𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant