𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬

trente-deux

emma ;

Je m'assois sur le canapé à côté de mon père et observe la pièce avec nostalgie, ça me fait bizarre d'être ici, dans la maison dans laquelle nous avons passé un nombre incalculable d'heures, quand nous étions petits.

Car depuis leurs séparations, il est rare que nous nous retrouvions tous dans leur ancienne demeure.

J'entends les voix d'Azalée et Amir s'élever alors qu'ils sont dans la cuisine.
D'après ce que j'arrive à comprendre, Amir s'est trompé concernant le goût du gâteau d'anniversaire de Samir qui fête ses neufs ans.
Je sais que cette célébration est pour eux compliquée à gérer, car elle mélange joie et peine.

De la joie de voir leur enfant grandir, en bonne santé, mais aussi de la peine, car c'est malheureusement après la fondation de leur famille qu'ils se sont séparé.
Comme si cette étape les avait brisés.

- Elle est où ta sœur ?

Je me tourne vers mon père qui fronce les sourcils.

- Je l'ai vu monter avec Lola et Maëva

- Mh...

Je l'entends rire et c'est à mon tour de froncer les sourcils alors qu'il désigne ma mère d'un signe de tête.

- Regarde ta mère, cette actrice

Je pose mes yeux sur cette dernière qui est assise aux côtés d'Irène et Jade, je comprends qu'elle n'écoute pas un mot de la conversation puisqu'elle a les yeux plissés et se tient la tempe.
Je souris face à cette vision et quand je regarde brièvement mon père, je me rends compte qu'il ne la quitte pas des yeux et que son sourire a lui en dit long.

Moi, je veux qu'on m'aime comme mon père aime ma mère.

Car malgré tout ce qu'ils ont pu traverser, avant et après avoir eu des enfants, ils ne se sont jamais lâchés.

Et même si j'ai conscience que pour en arriver là ils ont dû en surpasser des épreuves, je me dis que c'est toujours plus facile de le faire quand on est aussi soudés qu'eux, et qu'il y a de l'amour.

Je soupire et baisse les yeux en me mettant à penser à tout et n'importe quoi, le brouhaha permanent me permet de le faire sans trop être prise sur le fait.
Alors je laisse mon esprit s'évader, en posant ma tête sur l'épaule de mon père qui par la suite pose la sienne sur mon crâne.

Sans réfléchir, je saisi son bras et le retourne pour avoir accès à son tatouage que je retrace à l'aide de mes doigts.

Même si la soirée de la semaine dernière a précédé à des jours bien meilleurs, je ne me suis toujours pas remise de l'humiliation publique que j'ai subie. Tout le monde au lycée a oublié, plus personne en a reparlé, Lola et Maëva ont compris mon choix, c'est ce qu'elles m'ont dit, mais moi, je pense que non.

Je relève les yeux et me retrouve surprise de voir que Zack est désormais aux côtés de ma mère et qu'il lui parle avec toute la concentration du monde, et comme je ne les entends pas, je me mets à imaginer ce qu'ils peuvent bien se dire.

Ma mère sourit de toutes ses dents avant d'éclater de rire alors que le brun face à elle mord sa lèvre pour contenir le sien, avant de détourner son regard pour le poser sur Azalée qui arrive avec le gâteau en main, enfin.

- Bah c'est pas trop tôt, j'ai la dalle moi !

Je souris face à la réplique de mon père qui pose sa main sur son ventre en se redressant, ce que je fais à mon tour.