𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬

soixante-sept

emma ;

Esma referme derrière nous après être rentré à l'intérieur de la maison, puis je souris quand mon père se retourne, alerté par le bruit, et qu'il hausse les sourcils.

- Putain mais vous êtes archi bronzé !

Ma mère s'avance et sourit avant de me prendre dans ses bras, alors que ma sœur elle, se réfugie dans ceux de mon père.

- Vous nous avez trop manqué...

- Ouais c'est ça...

Elle rit et presse ses lèvres sur ma joue une multitude de fois.

- Bonne année ma poupée

Je souris et la serre encore plus dans mes bras puis je ferme brièvement les yeux en prenant une grande inspiration.

- Bonne année à toi aussi maman !

On reste l'une contre l'autre quelques minutes avant qu'on s'éloigne et que j'échange de place avec Esma, pour me retrouver contre mon père qui me souhaite aussi de passer une bonne année.

- Il est pas là Elyan ?

- Si, mais il est dans sa chambre, je crois qu'il dort

J'hoche la tête et embrasse sa joue une dernière fois avant de récupérer ma valise et de monter dans ma chambre, suivie de ma sœur qui est anormalement silencieuse.

Sans réfléchir, je prends la totalité de mes habits entassés dans la valise et les enfonce dans la corbeille de linge sale avant de me précipiter pour m'enfermer dans ma chambre, afin d'éviter que ma mère ne me repère et m'engueule car je n'ai absolument rien trié.

Je soupire une fois appuyée contre la porte de la pièce, et je fronce les sourcils face à la vision d'Esma qui regarde sa valise qui elle, est toujours fermée.

- Ça va pas ?

Elle relève sa tête vers moi et sans aucune expression de visage, elle me confie :

- J'ai couché avec Noé

J'écarquille les yeux et actionne le verrou avant de m'avancer vers elle et de m'accroupir devant son lit alors qu'elle poursuit :

- Deux fois...

Je grimace.

- Ça s'est passé là-bas ?

Elle acquiesce.

- Bah... c'est pas si mal, si ?

Elle soupire et frotte son visage à l'aide de ses mains.

- Tu ne comprends pas Emma...

- Qu'est-ce que je devrais comprendre... ?

- C'est fini là, maintenant c'est impossible de faire machine arrière...

Je baisse la tête puis lui demande :

- Mais est-ce que toi, tu as envie de revenir en arrière ?

Mes yeux s'ancrent à nouveau dans les siens pour la jauger, même si je connais déjà sa réponse.

- Non...

Mes lèvres s'étirent tandis que les siennes se mettent à trembler, mes mains se posent sur ses joues et je caresse sa peau avec mes pouces.

- Ça t'a conforté dans ce que tu ressens, c'est ça ?