soixante-dix-huit

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emma ;

Debout face au miroir de la salle de bain, je tente de sourire mais soupire quand je me rends compte que ce dernier ressemble plus à une grimace qu'autre chose.

Je baisse les yeux et constate la tonne de produits cosmétiques éparpillés que j'ai pris la peine d'utiliser pour atténuer mon horrible mine et mes cernes qui n'en finissent plus.

Le résultat n'est pas si mal, on dirait presque que je dors dix heures par nuit alors que ça fait dix jours que je n'ai réussi à le faire convenablement.

Je tourne ma tête quand la porte s'ouvre sur Esma qui rentre dans la pièce, les sourcils froncés :

- J'avais pris deux kilos...

Elle souffle et poursuit :

- Je viens de les perdre je suis au bout de ma vie !

Je souris mais ne réponds pas, me contentant de ranger le bordel que j'ai foutu autour du lavabo, alors qu'Esma se tourne dans tous les sens devant le miroir :

- J'avais enfin des fesses, c'était archi cool putain...

Je la remercierai jamais assez de remplacer mes profondes réflexions par ses phrases futiles et sans importances, parce-que finalement c'est tout ce dont j'ai besoin.

- T'es prête Emma ?

- Oui

Elle se tourne vivement, surprise d'entendre le son de ma voix qui au fil des jours, se fait de plus en plus rare.

Pourtant elle ne relève pas et m'adresse simplement un signe de tête avant de prendre ma main m'entraîner hors de la salle de bain afin qu'on se dirige vers les escaliers qu'on descend pour retrouver mon père, ma mère, et mon frère qui eux aussi, sont prêt.

Pour la première fois depuis longtemps, on prend qu'une seule voiture et on s'installe tous à l'intérieur, alors comme quand j'étais enfant, je me mets à côté de la vitre et Esma aussi, laissant finalement pas le choix à Elyan qui s'assoit entre nous, à la place du milieu. Celle que je déteste.

Le trajet se passe en silence pour ma part et il est bien trop court, car je n'ai pas le temps de me préparer mentalement que je dois déjà sortir pour faire face à l'immense bâtiment dans lequel mon père entre en premier.

Je le suis, tout comme le reste de la famille, et contrairement à d'habitude, le chemin change et je me dirige à l'étage d'en dessous pour qu'on rejoigne la grande salle qui est déjà bondée.

Parce qu'évidemment, nous sommes les derniers.

Naturellement, un sourire prend possession de mes lèvres quand j'entends la musique et que je vois le monde qui se tourne vers nous.

Ça me fait chaud au cœur de les voir et je ne sais même pas pourquoi.

Azalée est la première que je vois se précipiter vers moi et j'ai envie de pleurer quand elle me prend dans ses bras, car toutes formes d'affection en ce moment me rendent émotive.

Je crois qu'au-delà de ça, j'en ai terriblement besoin.

Alors je rends sincèrement l'étreinte à celle que je considère comme étant ma deuxième mère, avant qu'elle embrasse ma tempe en me chuchotant.

- Félicitations ma belle !

Je fronce les sourcils, surprise par sa phrase qui pourtant est prononcée par la totalité des personnes qui viennent me saluer.

 𝗍𝗋𝖺𝗃𝖾𝖼𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾 ; 𝐭𝐨𝐦𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant