Chapitre 18

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Chapitre 18

****Ziza****

On sait tous qu'on doit mourir un jour. On sait tous qu'un jour, nous quitteront des êtres aimés. Pourtant malgré qu'on sache qu'elle est là, qu'elle nous guette, qu'elle peut nous tomber dessus à tout moment, nous ne sommes jamais assez préparés à la mort.

Ma grand-mère était malade depuis 3 ans. 3 années qu'on passe avec elle en sachant que peut-être elle ne sera pas là, le mois prochain.

Je n'ai jamais su de quoi elle souffrait, c'est mon oncle qui l'avait amené durant sa première crise à l'hôpital sans nous dire de quoi il en était question.

La seule chose que je savais et c'était de la bouche de Mamie c'était que son mal était incurable qu'elle avait des médicaments qui ne pouvaient faire rien d'autres que calmer la douleur. Elle allait mal mais la combattante qui m'a élevé a toujours refusé qu'on s'apitoie sur son sort.

Elle était alitée mais vivante et prier Allah chaque jour sans jamais oublier de le remercier. Pour elle, c'était un privilège. Je me rappelle de ses mots, « Dieu ne nous punit pas, il ne fait que tester les mécréants. » C'est dans les moments difficiles qu'il faut retourner vers la prière.

Avant-hier nuit, elle a fait une crise. Il fallait l'amener à l'hôpital au plus vite. Je suis allée réveiller mon oncle, il était 1h du matin. Il est parti avec Mamie alors que je ne pouvais en aucun cas penser à la fatalité, au fait qu'il y a la possibilité que cela soit la dernière fois que je la voyais.

Quand mon oncle est revenu l'après-midi sans elle, les jeux étaient faits, la messe était dite, c'était évident que grand-mère n'était plus.

Plus d'une fois mon oncle l'a amené à l'hôpital mais jamais il n'est revenu sans sa mère.

Je n'ai pas eu besoin qu'on me dise qu'elle était morte, je le savais déjà.

Jamais je ne pensais pouvoir autant pleurer.

C'était pas des larmes, j'étais en train de me vider de tout mon eau.

J'étais complètement desséchée mais je m'en foutais il fallait que ça sorte.

Je venais de perdre la seule personne pour laquelle, je pensais compter un petit peu.

Celle qui ne m'a jamais laissé tomber.

Vous ne pouvez pas comprendre ce que ma grand-mère représentait pour moi.

Quand devant le miroir on se regarde, qu'on se dise que son père n'a pas voulu de nous, que sa mère a préféré son nouveau foyer à nous que derrière ses deux parents se trouve une personne une seule qui a fait en sorte que jamais on ne ressente ce manque. Celle qui a joué trois rôles en même temps.

Comment peut-on se sentir quand on perd cette personne ?

Je me rappelle quand je lui disais que le jour où j'aurais un bon salaire que j'allais tout lui remettre, à elle d'en faire ce qu'elle veut car je sais que je lui dois tout.

Aujourd'hui, je sais que si je réussis ma vie dans 5 ou 10 ans, elle ne sera pas là.

J'aurais voulu au moins qu'elle soit là quand j'aurai le bac.

Les anticipés philo sont dans une semaine mais Dieu seul sait à quel point c'est le cadet de mes soucis.

La seule chose que je veux c'est de remonter le temps est de dire au revoir à ma grand-mère.

Ma mère est arrivée hier soir. Je pense qu'elle a pris le premier moyen de transport disponible depuis Saint-Louis dès que mon oncle lui a dit pour sa mère.

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant