Chapitre 16

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Chapitre 16

****Radia****

Abdoul venait tout simplement de me rappeler que tout ceci n'était ni plus ni moins qu'une mise en scène et que j'étais pas mal de choses mais certainement pas son épouse.

Alors que je m'apprêtais à lui répondre j'entends tes pas. Mon cœur fait un raté de peur que la personne nous ait entendu. C'est soit sa mère, soit sa sœur et des deux côtés on sera dans la merde.

Je vais à la porte aussi vite que mes jambes me le permettent. Je regarde, je ne vois personne. Seul le bruit de la télé anime les couloirs de la maison. Je prie pour que ça ne soit que mon imagination et les deux soient dans le salon donc dans l'incapacité d'entendre ce qu'on se dit dans la chambre.

-Que se passe-t-il ? Demande Abdoul.

-Je m'assurais que personne n'ait entendu ce que tu venais de dire.

On commence à parler plus doucement. Histoire de ne pas prendre de risques inutiles.

-Merde, t'as vu quelqu'un ?

-Non mais j'ai entendu des pas. Peut-être que c'est mon imagination. Je pense que si c'était ta mère, elle serait en train pour te demander de répéter ce que tu venais de dire.

-Il va falloir qu'on fasse plus attention.

-Il va falloir que toi tu fasses plus attention. Mariage ou pas, je fais mes devoirs d'épouse envers toi, je fais de mon mieux. Je ne suis pas ici pour que tu me manques de respect. Ce faux mariage était ton idée pas la mienne. S'il t'est incapable de l'assumer pleinement alors mettons fin à cette mascarade je verrai comment me débrouiller avec cette grossesse.

-Je suis désolé, dit-il avant de me prendre dans ses bras.

Abdoul Aziz peut être bipolaire parfois.

-Je ne voulais pas te blesser. Mes mots ont dépassé mes pensées. Je n'ai pas passé une bonne journée.

-Ce n'est pas une raison pour te déverser sur moi.

Je me sépare de l'étreinte.

-Je sais.

-J'exige que quand c'est mon tour que tu sois intégralement avec moi.

-Je t'ai déjà dit qu'on a pas été pas intime, c'était juste un diner parce que je voulais pas qu'elle dine en resto universitaire.

-Elle a bien choisi d'aller au campus, non ? Et je pense pas que tu passerais du temps avec moi si c'était son tour.

Il s'assoit en tenant ma main m'obligeant à imiter son geste.

-Mon amour, s'il te plait, ne te compare pas avec elle. Vous êtes deux femmes totalement différentes.

-En quoi ?

-Compte pas sur moi pour que je marche sur un terrain aussi glissant mais je me comprends et je sais que toi aussi tu me comprendrais si tu évitais de te lancer dans une comparaison.

-La seule chose que cette discussion me montre est si c'était à refaire, je te quitterai de nouveau quand j'ai appris que tu l'as épousé. Abdoul Aziz, j'ai bien trop d'estime pour moi-même pour accepter d'être le second choix de qui que ce soit. Actuellement c'est tout ce que tu me fais ressentir.

-Comment peux-tu dire ça ? Je me plante parfois peut-être même souvent mais si tu savais. Tu penses que j'aurais accepté toute cette mise en scène cette mascarade pour un second choix. Je te l'ai déjà dit, j'aurais dû mettre mon orgueil de côté à l'époque et faire tout ce que je pouvais pour qu'on aille pas au divorce. T'entendre aujourd'hui me dire que tu regrettes pas ça après tout ce par quoi on est passé, m'étonne.

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant