Chapitre 36

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 Chapitre 36

****Radia****

****Ellipse de temps****

Ma fille peut enfin sortir de la couveuse. De mon côté j'ai très bien récupéré. Bébé Arame est quand même restée deux mois en étant reliée à cette machine. Quoi qu'il en soit plus de peur que de mal, je vais bien aujourd'hui et les pédiatres ont bien consulté ma fille et m'on donné la bonne nouvelle.

Je mentirais si je disais que je n'étais pas inquiète, je mentirais si je disais avoir une confiance aveugle envers nos professionnels de santé. Ils sont compétents, ça on en disconvient pas mais on est plutôt dans le pays des laisser-aller. Ceci se voit dans pas mal d'aspects de notre vie sociale.

Maintenant que j'ai ma fille entre mes mains, je peux bien rentrer.

Je suis seule avec ma mère qui porte Ibrahima, elle ne voulait pas le laisser à la maison avec la bonne. Puisqu'on est en novembre et un jour ouvrable, Abdoul est au lycée et ne pouvait pas venir avec moi. Sa présence n'était pas indispensable, il a prévu de nous rejoindre en fin de journée.

Il fuit toute discussion étant liée au remariage. Je me demande parfois s'il a envie qu'on se remarie. Je sais qu'il tient à moi et à ses enfants aussi.

Il y a quelques semaines, il est allé voir un marabout et m'a donné une bouteille de la part du marabout qui devait me permettre d'aller mieux après ce que j'avais vu.

En principe, je sais que j'étais pas concernée. Ce que Sokhna avait fait viser Néné et Ibra et pas moi. D'ailleurs même, je pense que ça a bien marché puisque Néné et Ibra se détestent maintenant. Je dis détester mais le mot est faible. Je ne sais même pas comment ils font pour travailler ensemble. Néné me disait que l'autre jour qu'elle pensait pouvoir déjà s'asseoir sur le CDI, un de ses collègues stagiaire est du genre lèche-cul et qu'elle pense qu'il avait plus de chances qu'elle et ce qui n'a certainement pas arrangé les choses pour elle c'est qu'elle ne puisse plus compter sur le soutien d'Ibra.

Elle devait y penser avant et non après. Le choix était simple puisqu'elle tenait à avoir le CDI, elle devait faire en sorte que toutes ses relations avec Ibra soient purement professionnelles. Les relations entre collègues pire encore avec son supérieur hiérarchique est un terrain glissant sur lequel il vaut mieux ne pas s'aventurer.

Une fois à la maison, nous descendons du taxi. Il est plus que temps que je passe le permis. Au bout d'un moment, ce n'est plus un luxe mais une nécessité.

Ma mère n'hésite pas à me faire la remarque. Je le mets déjà dans mes résolutions de l'année prochaine.

Une fois à l'appartement, je mets ma fille encore endormie sur le lit.

Puisqu'elle s'est développée en couveuse, j'espère qu'elle aimera son berceau après j'ignore si ça a un lien.

Je vais au salon rejoindre ma mère. Heureusement qu'elle est là, elle pourra me donner un coup de main. Elle voulait que je vienne passer quelques jours à Saint-Louis mais j'avais bien trop peur que quelque chose se passe de travers et que je ne sois pas à Dakar. Je préférais rester ici dans la ville où se trouvait ma fille.

-Abdoul Aziz m'a dit qu'il viendra après ses cours pour voir notre fille.

-J'ai su par Néné, qu'Abdoul Aziz venait souvent te voir. Je peux le comprendre ce sont ses enfants il faut qu'il passe du temps avec eux. En outre je crains que quand tu vas te remarier, ton mari ne soit pas d'accord du fait que ton ex vienne te voir aussi souvent.

-Pourquoi je me marierai avec un autre qu'Abdoul Aziz ?

-Attends c'est à moi que tu demandes ça ?

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant