Chapitre 11
****Abdoul Aziz****
Quand je la regarde pleurer de plus belle, mon cœur se resserre. Croyez-le ou non, je déteste la voir dans cet état surtout quand je sais que c'est un peu ma faute.
Mon fils toujours dans mes bras, je me rapproche un peu plus d'elle.
-Radia, écoute-moi. Mon intention n'a jamais été de te faire un enfant qui serait le fruit d'un adultère mais ce qui est fait est fait, on ne peut faire marche arrière. Je ne refuse pas cette paternité, je te fais assez confiance et s'il fallait le jurer aujourd'hui, je le ferai, je sais que je suis le seul homme auquel tu ne t'es donné. Je n'hésiterais jamais sur ça. Je te demande quand même de te calmer. Je sais bien ce qui te fait peur. Et crois-moi, peut-être dans cette histoire je serais celui qui aura le plus à perdre.
Automatiquement, elle sèche ses larmes avant de me demander si je me fous d'elle.
-Je suis marié, je te rappelle et je n'ai aucune idée de comment elle réagira quand elle apprendra que je l'ai trompé avec toi.
-Si tu savais à quel point je m'en fous.
-Je sais de quoi tu as peur mais je te rappelle que tu n'es pas seule et que je serais avec toi durant toute la grossesse.
-Je t'ai dit que je voulais avorter. Pourquoi veux-tu détruire ma vie ?
-Et pourquoi toi tu veux détruire la mienne ? Tu penses que je te laisserai tuer mon enfant sans me battre. Cet enfant a été déjà conçu dans le péché, tu veux en faire plus en le tuant. N'y pense même pas.
-Est-ce que tu as réellement pensé à ce que les gens vont dire ? Evidemment, toi tu t'en fous. La société est tellement clémente avec les hommes.
-Je serais également critiqué dans cette histoire. Mais tu sais quoi ? Je m'en fous et tu devrais en faire autant.
-Tu es un homme, tu seras valorisée dans cette histoire. La seule chose qu'ils retiendront est que tu t'es tapé ton ex qui t'a quitté.
-Tu es obligé de le dire aussi vulgairement ?
Elle lève les yeux au Ciel. Je l'ignore avant de continuer :
-Je pense qu'il est temps qu'on rentre.
Elle m'ignore à son tour mais se lève. Etant un peu étourdie elle ne manque pas de retomber mais je réussis à la retenir de ma main libre.
-Tu dois manger. J'ai vu une buvette non loin d'ici. Je vais t'acheter quelque chose.
-Je n'ai pas besoin de toi pour me nourrir.
Elle sort de la chambre sans attendre.
Toujours mon fils dans mes bras, je passe par l'accueil pour régler la facture.
Je sors de la clinique et je vois Radia adosser sur ma voiture en train de m'attendre. Au moins elle est pas assez irrationnelle pour rentrer sans son fils et moi.
Je mets Ibrahima derrière et Radia prend place devant.
Avec cette nouvelle de la grossesse, on a oublié le fait qu'il avait avalé une pièce. Heureusement que c'était plus de peur que de mal. De toute façon à cet âge c'est aux adultes de faire attention. Les enfants ingurgitent n'importe quoi.
Durant le trajet pour aller chez Radia c'est silence de mort. Je comprends qu'elle n'ait pas envie de parler et que je ne dois pas la forcer.
Je lui ai dit que j'avais plus à perdre dans cette histoire. Je parlais de mon épouse. Comment Azizatou va-t-elle réagir en apprenant que j'ai couché avec Radia et qu'un enfant en ait été conçu ?
VOUS LISEZ
Ce que la morale interdit (T1 et T2)
Storie d'amore"La morale est comme les régimes : elle interdit tout ce qui est bon." FERNAND VANDÉREM