Ce que la morale interdit (T1 et T2)

Chapitre 24

Chapitre 24

****Ziza****

****3 jours avant****

Depuis des jours maintenant, je ne suis pas allée chez moi, chez Aziz. Je suis restée à Claudel depuis mon retour de Saint-Louis.

J'avais parlé avec Abdoul Aziz, je lui ai demandé de me laisser à Claudel afin que je me concentre sur mes futurs examens. Pour une fois, il n'avait pas bronché. C'est probablement ainsi qu'on agit quand on a des choses à se pardonner. Je n'ai parlé avec personne pas même à Val. Evidemment on a un peu discuté afin qu'elle puisse comprendre pourquoi je passais tous ces jours dans la chambre au lieu des deux jours sur quatre que je faisais avant. Je l'ai convaincue en lui disant qu'Aziz était devenu plus conciliant, que j'avais des problèmes avec Radia et qu'il comprenait que je doive m'éloigner pour me concentrer sur les futurs examens. Val est une fille intelligente c'est très difficile de la berner. Mais je pense y être arrivée à moins qu'elle ait fait semblant en comprenant que si je lui ai menti c'est parce que la vérité est si grave que je n'ai aucune envie de la partager.

Elle aurait raison. Grave, elle est cette vérité. Je n'oserais jamais pour rien au monde me mettre devant quelqu'un aussi proche nous pouvons être et lui dire que mon mari m'a trompé avec son ex, pour cacher son méfait, il n'a trouvé rien de mieux à faire que de l'épouser, évidemment ne pouvant pas l'épouser vous avez compris qu'il s'agit d'un faux mariage.

On a toujours besoin d'un confident pour tout. Quand on ne partage pas ses peines, ça nous pourrit de l'intérieur. Je suis bien trop jeune pour que cela m'arrive. Heureusement pour moi, ma mère est là. Elle est ma confidente dans cette histoire. On est pas toujours d'accord mais je sais que je peux lui parler, lui dire ce que j'ai sur le cœur sans regarder par-dessus mon épaule en me disant qu'il est possible qu'elle me trahisse et me fasse regretter ce que j'ai fait. Il ne pet avoir de meilleur confident qu'une mère.

Pour revenir à Abdoul Aziz, je ne suis pas sûre de l'avoir pardonné. Je sais juste que c'est vendredi soir et que je suis dans le bus pour rentrer.

Pas une décision prise à la hâte, ça fait quand même 15 jours que je n'y ai pas été.

Je pense aux gens que j'ai laissé là-bas, je pense à ma belle-mère. S'est-elle plainte de mon absence ?

J'espère qu'elle sait au moins que ceci est loin d'être un caprice et que ce sont les agissements de son fils qui m'on poussé à agir ainsi que je ne l'ai pas fait délibérément. Ce qui est sûr c'est que radia est partie, elle doit forcement connaître les raisons de son départ.

Abdoul Aziz ne sait pas que je viens. On a parlé au téléphone hier. II a opté qu'on ne parle que de la vie à Claudel et de comment je m'en sortais en cette période fin d'année universitaire ou certains profs ayant fini leurs cours programment des examens. Il a décidé d'éviter de parler de ce qui s'est passé et de mon absence. J'ai décidé de le suivre sur cette lancée au bout d'un moment à quoi ça sert de se disputer. La seule chose que je veux c'est qu'il me laisse être à Claudel la semaine et chez lui le WE. Je pense pas que je lui laisserai le choix. Il est le coupable et je suis la victime, je dois lui pardonner mais le pardon ne se donnera pas sans condition.

Oui je l'ai épousé, oui je l'aime mon mariage n'était pas un mariage de raison. Je n'avais pas prévu de le faire à mon âge mais je l'ai quand même fait. Ce n'est pas la peine de me demander d'assumer ce choix, j'ai l'impression de passer tout mon temps à ne faire que ça. Mais je pense avoir le droit de fixer mes priorités et à ce moment précis où je m'exprime, je sais que ma priorité est mes études. Grand-mère disait toujours que le premier mari doit être le travail. Peut-être qu'elle s'est retournée dans sa tombe quand mon père m'a donnée en mariage. Abdoul m'avait lui-même dit que je pourrais concilier mariage et étude, à lui de m'épauler pour que j'arrive à mes fins.