Chapitre 38

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Chapitre 38

****Radia****

Il me dit qu'il m'a bien entendu mais il a besoin de tout préparer et il faudra que je revienne tout chercher.

Il m'a fait une mise en garde en me disant que le sort qui rend impuissant est très particulier. Il faut que je prenne le temps d'y réfléchir avant de décider d'aller jusqu'au bout. Ce qui m'a fait peur c'est quand il a dit que certains marabouts en défaisant le sort cela enlève la vie de celui qui en responsable à savoir moi dans ce cas de figure.

Dans ma voiture en rentrant j'ai beaucoup réfléchi à ça. On parle d'Abdoul Aziz, c'est évident qu'il cherchera à se soigner et rien n'est irréversible. Je me suis bien débarrassée de ce qu'il m'avait fait. J'ai des frissons rien que de penser au terme "cadenas". Je me demande encore comment Abdoul a-t-il pu me faire un truc aussi moche. Je suis encore la mère de ses enfants, n'a-t-il donc aucune considération pour les enfants qu'on a en commun ? A-t-il pensé à ce qu'ils se diront en apprenant que leur père a jeté un sort à leur mère simplement parce qu'il sait qu'il ne peut plus l'épouser et qu'il veut qu'il reste avec lui dans le péché malgré l'interdiction religieuse ?

Quand j'arrive à l'appart, que fut ma surprise quand je l'ai vue.

-Que fiches-tu ici toi ?

-Une fille n'a plus de venir voir sa grande sœur qu'elle chérit tant...

-Je vais faire semblant de te croire, lui dis-je en prenant place.

Elle me remet automatiquement ma fille qui dormait dans ses bras.

-Pourquoi me la donner ? Pourquoi tu l'as pas mis dans son berceau ?

-Parce qu'elle ouvrait la bouche dès que je la posais.

-Oui c'est vrai qu'elle a pas bien dormi mais j'avais des choses à faire qui ne pouvaient pas attendre.

-Des choses plus importantes que de savoir ce qui ne va pas avec ta fille ?

-Merci de ne pas me faire la morale. Elle doit forcément faire ses dents.

-Ses dents ? C'est pas trop tôt ?

-Chaque bébé se développe à sa manière.

-Ah ok. Je vois. Tu étais où ?

-Ça te regarde ?

-Je vois que madame est de mauvais poils aujourd'hui. Abdoul Aziz Diaw?

-Si je le vois, je le tue.

-Je vois que ça a bien marché et que tu t'es débarrassée de ce qu'il t'a fait. Alors dis-moi, comment tu comptes te venger ?

-Ça ne te regarde pas.

-Radia, s'il te plait. Ne me dis pas que tu vas lui pardonner aussi facilement. Je te rappelle que ce type t'a marabouté. MA-RA-BOU-TER.

-Je sais ce qu'il m'a fait, tu n'as pas besoin de me le rappeler.

-Si tu comptes laisser couler, je pense que c'est mon obligation de te rappeler ce qu'il a fait.

-Je ne compte pas laisser couler, lui dis-je en durcissant le ton. Néné peut être bien barbante quand elle s'y met.

-J'aime mieux entendre ça. Tu comptes l'empêcher de voir ses enfants ? Même si je trouve que c'est pas juste pour les mômes. Aziz mérite bien ça.

Je me sens conne du coup. J'avais pas pensé à lui empêcher de voir les enfants. Ce serait un coup dur pour lui, ça c'est sûr. Surtout qu'il n'a pas d'autres enfants que les nôtres.

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant