Chapitre 12
*****Ziza*****
Je suis dans la cuisine en train de finir le lakh (Plat à base de mil) que je suis en train de préparer pour le diner. Au Sénégal, on aime bien avoir un plat avec du lait caillé le dimanche. J'ai vécu dans 3 différentes maisons et pourtant j'ai l'impression c'est une tradition que les 3 familles se partagent. Penser à ça me fait penser à mon oncle. Il était là à mon mariage. Je n'ai pas remis les pieds dans cette maison depuis qu'il nous avait demandé de partir. J'aurais pu y aller pour une visite de courtoisie mais je ne suis courtoise qu'avec les gens qui le méritent.
Je remets le couvercle de la casserole avant de sortir de la cuisine.
J'hésite à aller dans le salon pour rejoindre ma belle-mère. Mon époux me reproche de ne pas faire assez d'efforts pour que sa mère m'apprécie. J'ai juste une question comment on fait pour se faire apprécier de quelqu'un qui nous reproche de ne pas être quelqu'un d'autre. La dame n'a pas de problème avec Azizatou c'est le fait qu'elle ne soit pas Radia qui l'a dérange. Je sais qu'elle a voulu être loyale envers elle. C'est tout à son honneur. Après toutes les histoires qu'on entend concernant belle-mère, Radia a eu de la chance. Je me demande si Abdoul Aziz m'avait connu en premier si elle allait m'apprécier. Je sais que je ne suis Radia mais je sais que j'ai fait des efforts et je ne suis pas une mauvaise personne.
J'opte finalement d'aller dans le salon. J'ai déjà fini mes devoirs maison et ma chambre n'est pas une prison et je peux ne pas apprécier cette bonne femme mais elle reste la mère de mon époux et rien que pour ça, je ne dois pas la laisser seule et m'enfermer. Diatou est sortie et mon mari est allé chercher son fils.
-Maman, ça va ?
-Oui ça va, dit-elle avec une voix à peine audible mais au moins elle m'a répondu et puisqu'il n'y a personne, je ne peux pas dire qu'elle a fait semblant de me parler puisqu'on est que toutes les deux.
-Je pense qu'il faut que je commence à suivre ses séries. Une de mes amies m'a raconté une de ses histoires et je sais que je vais beaucoup apprécier.
Elle adore les telenovelas. J'en profite pour faire la conversation. Elle raconte tout le temps à Diatou ce qui se passe dans les séries alors qu'elle préfère les productions américaines.
-Il y en a qui sont bien.
-Celui-là c'est bien le film avec la fille qui a décidé de se venger ?
Je crée mais je sais qu'il y a une chance, y a beaucoup de telenovelas qui traitent le thème de la vengeance.
-Non celle-là, elle passe à 17h.
-Ah d'accord. Je pense que je vais commencer à suivre celle-là.
-Azizatou...
-Oui maman.
-C'est ton mari qui t'a demandé de venir me parler parce que je n'ai pas besoin de ça.
-Non, il ne m'a rien dit. Tu es ma maman et je pense qu'il n'y arien de plus naturel que de parler avec toi.
-Je ne suis pas ta mère, je suis celle de ton mari, nuance.
-Tu es ma belle-mère et je considère ça tout comme.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Rien du tout. Seulement faire la conversation.
-Et il te faut des mois pour ça ?
-Maman, je suis désolée si tu l'as mal pris. Dû à mon éducation, je suis quelqu'un qui se referme souvent sur lui-même. Je pense avoir passé toute ma vie dans une chambre et je vais rarement au salon. Abdoul Aziz me l'a déjà reproché plus d'une fois. C'est pour ça que j'ai décidé de faire de mon mieux et d'enlever cette vielle habitude.
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Ce que la morale interdit (T1 et T2)
Romance"La morale est comme les régimes : elle interdit tout ce qui est bon." FERNAND VANDÉREM