Ce que la morale interdit (T1 et T2)

Chapitre 30

Chapitre 30

****Radia****

J'avais beaucoup de travail aujourd'hui et c'est vraiment tant mieux. C'est ce qui m'empêche de penser qu'Abdoul est actuellement aux îles du Saloum en train de prendre du bon temps avec Azizatou. Il est parti et il m'a laissé toute seule alors que je suis enceinte d'une grossesse compliquée.

J'ai finalement dit la vérité à RH. Je dois prendre mes congés à temps. Ok, je me préoccupe toujours des qu'en dira-t-on mais ce sera très inconscient de ma part de risquer de me retrouver au boulot en étant à terme. Surtout que je ne pourrais pas travailler en étant au 8ème mois. Même si ce n'est pas un boulot physique, ça reste un boulot très stressant. Ça peut être bien pour le bébé. Le stress de l'avoir conçu hors-mariage est bien suffisant.

Qu'en à Abdoul Aziz, j'ai le cœur qui se ressert quand je pense à ce qu'il m'a dit la dernière fois qu'on s'est parlé. C'est comme si lui n'avait rien à se reprocher et que tout venait de moi, tout était de ma faute. S'il ne s'était pas remarié, jamais je l'aurais quitté.

Fatim m'a dit l'autre jour que ma plus grande erreur a été de l'avoir quitté en ayant encore des sentiments pour lui.

Vous savez quand on est marié, la routine s'installe. A force de faire la même chose chaque jour, on en oublie tout ce qui fait qu'on reste dans ce mariage. Je pensais que l'oublier allait être facilement. Oui je me suis mariée par amour mais j'ignorais que c'est l'amour qui me faisait rester.

Je vais pas ressasser mes erreurs passées, je vais bien assez mal pour ne pas y penser. Comme Abdoul avait dit, je dois me calmer je ne dois pas faire mal au bébé.

Assise dans le salon, mon fils assis à côté de moi, ma sœur vient nous rejoindre. On a commencé à se reparler comme deux personnes civilisées. De toute façon, Ibrahima Ndoye n'est pas le premier sujet de dispute qui nous lie. On a commencé à nous disputer alors qu'on devait être haut comme trois pommes. Je pense que c'est dans la nature de toutes les sœurs. On se chamaille pour un tout comme pour un rien mais après tout finit par s'arranger et c'est comme si rien ne s'était passé.

Ça doit être ça les liens du sang. La dernière fois que j'avais parlé avec Sokhna elle avait parlé de ça, de ce fameux lien du sang. Elle a raison. Je suis loyale en amitié, je l'ai toujours été. Mais quand il s'agit de ma sœur, je pense que la loyauté est forcément mise de côté. Je précise par contre que dans ce dessein, je ne suis pas pour Néné. Elle s'est quand même amourachée d'Ibra alors que la première fois qu'elle l'a vu, il était déjà marié à Sokhna et les présentations se sont fait alors qu'ils étaient ensemble. Néné ne peut avoir d'excuse dans cette histoire.

Oui je prendrais son parti mais pour ça, il faudrait que j'aie à choisir et j'espère ne jamais en arriver là. Sokhna a confiance en son marabout et j'espère que les deux vont rompre très vite. C'est sûr si je pouvais faire quelque chose pour que ça s'accélère, je le ferais sans hésiter.

-Tu t'es calmée ? Sourit cette petite conne. Je roule des yeux avant de lui rappeler que je n'étais pas son égale et qu'elle me devait le respect dû à mon droit d'ainesse.

Elle enchaîne :

-Viens dans mon club. Dans le pire ça te fera éviter d'accoucher avant l'heure.

-Dans ton club minable, non merci. Et je suis très calme. Pourquoi tu me parles d'accouchement avant l'heure ?

-Ne traite pas mon club de minable sans savoir de quoi je parle...

-Explique-toi.

-Aziz pourrait être là dès demain matin si tu le voulais.

-Comment ça ?