Chapitre 6

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Chapitre 6

****Abdoul Aziz****

Je sers Radia fort dans mes bras, ne voulant en aucun cas me séparer d'elle.

Après quelques instants, je finis par desserrer mais je la sens se blottir dans mes bras. Le fait qu'elle se soit donnée à moi sans que je fasse beaucoup d'efforts montre qu'elle est restée tout aussi dépendante de moi et j'adore ce sentiment de vulnérabilité qui peut se voir à son égard.

 

-Je ne veux pas devenir ta maîtresse, me dit Radia. Elle sait toujours comment gâcher un bon moment. Elle sait qu'elle me veut encore mais elle est tout simplement bien trop fière pour l'accepter.

-C'est tout ce que tu trouves à dire après le moment fort qu'on vient de partager ?

-Moment fort qui ne devait jamais se produire. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé.

Elle se sépare de moi, se lève et remet sa robe.

Pendant ce temps, je remets mon jean.

-Ce qui t'est arrivé n'est ni plus ni moins que de céder à ses pulsions. Tu en avais envie, j'en avais envie et c'est pour cela que ça s'est produit...J'essaie de lui faire comprendre.

-La chair est faible mais ce n'est pas une raison pour tomber dans le péché...

Elle est sérieuse, là ? Si je ne trouvais pas cette situation aussi catastrophique, je pense que j'en rirais.

-Fi lifi haram gnou koy def, barina (Il y a beaucoup de péchés qu'on se permet).

C'est tout ce que je trouve à dire pour essayer de défendre tant bien que mal ce qui vient de passer. Je poursuis.

-Radia, crois-moi sur parole. Aujourd'hui quand j'étais dans notre ancienne maison, toutes mes pensées se sont tournées vers toi. D'ailleurs même je voulais te parler de ça, de ce qui s'est passé avec Souley sans oublier de te remercier chaleureusement.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Same old stuff... Selon Souley, le vieux lui a vendu la barraque.

-Sérieux ?

-Tu te rappelles qu'on en avait parlé juste après notre mariage, quand j'avais fait un prêt pour acheter le terrain. Je te disais que je ne serais pas étonné qu'à la mort de mon père qu'un de mes frères viennent nous dire que papa lui a vendu la maison.

-Oui je m'en souviens. Mais que vont faire les autres ?

-Pour l'instant c'est sûr que ça va se finir au tribunal. Je ne sais pas qu'est-ce qui s'est passé. Si c'est Souley qui essaie de nous arnaquer ou papa a fait n'importe quoi en lui cédant la maison. Ce qui est sûr est que je ne compte pas dépenser 1fr de frais d'avocat, je leur offre ma part.

-Tu as déjà ta maison, mais ce qui ont nulle part où aller ont raison de se battre.

-Je ne dis pas le contraire. J'espère juste qu'ils ne dépenseront pas en frais d'avocat de quoi payer un terrain. Il n'y a aucune garantie quant au dénouement du procès. Si Souley dit vrai peu importe le temps que ça prendra, ils déguerpiront. Tu sais, je voulais avant tout en parler pour te remercier. Je n'aurais jamais pu y arriver sans ton soutien. Si je ne pouvais compter que sur mes revenus, je serais actuellement dans la même situation que mes autres frères en train de me battre pour un héritage.

-Je vois que tu es reconnaissant, j'aurais seulement voulu que tu le sois assez pour ne jamais regarder une autre femme.

-Je l'ai aimé tout comme je t'ai aimé toi sans calcul ni rien. Je suis désolé que cette situation t'ait blessé, tu ne méritais pas de la vivre en rien. Tu m'as dit que tu ne voulais pas être ma maîtresse, ça tombe bien moi non plus je ne veux pas que tu le sois. Je veux que tu nous redonnes une chance. Je sais que tu ne m'as pas oublié et je sais au plus profond de mon âme que je t'aime encore. Actuellement quand je te regarde, je n'ai qu'une seule envie et c'est de prendre encore, je ne suis pas rassasié de ton corps et je sais que je ne le serais jamais. Je ne sais pas ce que tu veux, ce que je dois faire...

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant