Chapitre 31

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Chapitre 31

****Abdoul Aziz****

Je regarde ma montre de nouveau au moins pour la quatrième fois depuis que j'ai envoyé un message à Radia et qu'elle m'ait dit qu'elle avait fini de se préparer.

Je repense à la dernière fois que j'ai parlé de Radia avec Ibra, je me suis même fâché contre lui. Il s'était montré un peu trop sceptique par rapport aux complications que Radia a eues alors que j'étais aux îles du Saloum. Il pense que la coïncidence est bien trop grosse pour qu'il pense que ça ne soit juste cela surtout que c'est sûr que Radia ne voulait pas que j'y aille. 

Je connais Radia, elle n'est pas une menteuse. Son seul défaut est un orgueil démesuré. Je doute que sa fierté l'aurait laissé me manipuler ainsi. Ibra est seulement parano, rien de plus.

Finalement je pense que l'attente est un peu trop bizarre. Je décide de l'appeler alors que je cherchais son numéro, je vois Ndéye Binta qui me rejoint en courant.

Je descends automatiquement de la voiture.

-C'est Radia, crie-t-elle. Elle est inconsciente.

Sans dire un mot je la suis, je vais aussi vite que mes jambes me le permettent. En montant dans les escaliers je vois une Radia inconsciente, la robe couverte de sang. Mon cœur fait un raté je m'attends au pire.

Si le monde était bien fait, j'appellerais une ambulance et sa prise en charge aurait débuté quand elle quitterait cet immeuble.
Jamais, je n'ai appelé une ambulance dans l'urgence et je vais pas commencer aujourd'hui. Ce pays est merdique sous bien des aspects, je les vois bien débarquer à midi.

Je la porte pour l'amener dans ma voiture aidée par Néné. Je demande à Ndéye Binta de veiller sur notre fils et de rester dans l'appartement.

Heureusement que Radia peut compter sur une bonne assurance, je l'amène à la clinique. La prise en charge se fera automatiquement.

*******

Radia est au bloc depuis bien trop longtemps. Les secondes sont devenues des minutes et les minutes des heures. L'attente est tout simplement ingérable. Je crains le pire, le pire étant que les médecins échouent et qu'aucun des deux ne soit sauvé. Cette image de la flaque de sang sur laquelle j'ai trouvé Radia me tétanise.

Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer.

Elle a répondu à mon message. Elle était habillée, coiffée et maquillée. Je peux pas croire qu'elle avait mal quand elle s'est réveillée. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

Je me tourne vers Néné.

-Radia s'est-elle plainte de quelque chose, cette nuit ou ce matin ? Lui demandé-je. Je veux comprendre ce qui s'est passé.

-Non, je pense pas qu'elle ait eu mal. Tout ça c'est à cause de Sokhna, confesse-t-elle.

-Sokhna ? Quel peut bien être le rapport entre Sokhna et le fait que Radia soit actuellement au bloc ?

-Aziz, ne me dis pas que tu n'as pas remarqué les talismans.

-Quels talismans ?

-C'était dans le coin. Je sais que c'est ce que ma sœur a vu, a pris peur quant au résultat tu le connais mieux que moi.

-J'étais bien trop occupé sur ta sœur pour remarquer un quelconque talisman.

Le portable de Néné sonne, je la vois rejeter l'appel tout aussi vite mais j'ai eu le temps de voir que c'était Ibra.

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant