Chapitre 19

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Chapitre 19

****Ziza****

Je l'ai regardé avec un tel air, vous savez la tête qu'on fait quand il nous semble que son interlocuteur est complètement fou...

-T'es sérieux, là ?

-Pourquoi ne le serais-je pas ? Tu as posé un problème et j'ai proposé une solution.

-Une très mauvaise solution. Comment peux-tu me proposer de l'épouser alors que ma mère est l'épouse du père de ta femme ?

-Cela ne fait pas de vous des sœurs. Et entre nous, combien de fois as-tu vu le père de Radia même si c'est ton beau-père ?

-Très peu de fois.

-Et tu veux que cet homme m'empêche de t'épouser si c'est ce que je veux. La seule chose qui peut m'empêcher de t'épouser est que toi tu décides de renoncer à nous.

-Je pensais l'avoir déjà fait. Aziz comment peux-tu me parler de mariage alors que le bac est dans moins de 3 semaines ?

-Et je serais à Diourbel pour corriger des copies.

-J'ai l'impression que tu es en train d'en profiter.

-Ça me tue de voir que tu as une si faible opinion de moi. Il y a ton oncle qui menace de te mettre à la porte, si tu m'as appelé c'est parce que sans doute je suis une personne sur laquelle tu peux compter.

-Je voulais juste discuter avec quelqu'un.

-Quelqu'un qui pourrait t'aider à y voir plus clair. Tu peux pas te trouver une chambre avec ce que tu gagnes et même on est en mi-juin, les jumeaux seront en vacances en fin juin ce qui fait que ton travail chez Ibra aura bientôt une fin.

-La location est autant une mauvaise idée ?

-Le loyer coûte cher. Tu peux trouver facilement une chambre à 50milles. Peu importe la zone.

-Je ne savais pas que c'était comme ça.

-A ton avis pourquoi j'ai préféré construire une maison que de louer un appartement ? Les loyers coûtent chers. Tu peux rien réaliser une fois que tu en occupes un.

-Sheutttt !

-Bienvenue dans la dure réalité de Dakar. L'autre option est que tu appelles ta mère pour qu'elle parle avec ton oncle.

-Comment ça ?

-Elle peut négocier peut-être.

-Je sais pas. Mon oncle a dit qu'il ne compte pas élever des enfants qui ne sont pas les siens qu'il en déjà avec sa propre progéniture.

-Les mots sont difficiles mais il a pas si tort que ça. Excuse-moi de te dire ça mais tu as des parents lamentables.

-Ne t'excuse pas c'est aussi ce que je pense d'eux.

-Au moins on est d'accord sur ça. Je ne sais pas de quoi demain sera fait mais je sais que si je me séparais de Radia, je ferais toujours de mon mieux pour qu'Ibrahima ne sente jamais l'absence d'un père.

-Ton fils s'appelle Ibrahima ? C'est un hasard s'il a le même prénom qu'Ibra.

-Ibra est son homonyme, tu savais pas ?

-C'est pas comme si tu m'avais une fois parlé de ton fils.

-J'avoue, sourit-il.

-C'est pas non plus comme si je savais quand on a commencé à se fréquenter que tu avais un fils.

Ce que la morale interdit (T1 et T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant