Les qualifs

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Nota bene : Tous les dialogues entres Fabio et Marc sont en espagnols. Seuls les dialogues entre Fabio, Tom et Eric Mahé sont en français. Les interviews sont en anglais. 


Pdv Marc

Les qualifications commencent. Je sens la pression monter dans ma gorge. Mon bras me lance, mais je décide de ne pas prêter attention à la douleur. Les moteurs de toutes les motos rugissent à l'unisson et les pilotes décident de partir vers la piste. Les pilotes s'élancent un à un, mais mon attention ne se porte que sur un seul d'entre eux, mon principal rival : Fabio Quartararo. Je scrute sa façon de se tenir, ses gestes, son allure et essaye d'en déduire son état d'esprit. Il a l'air serein, confiant et surtout très concentré. Je dois l'avouer, je suis inquiet.

Après ma blessure, je ne sais pas si je serai à la hauteur, mais voir Fabio là, à côté de moi, aussi sûr de lui, est en quelque sorte excitant et motivant. Moi qui pensais ne plus jamais pouvoir tenir le guidon d'une moto...

La séance commence, je m'élance et sans en avoir l'impression le premier tour est déjà terminé. La sensation de liberté que je ressentais à une telle vitesse était indescriptible, le vent, le vrombissement du moteur, le caoutchouc des pneus grinçants sur le goudron lisse de la piste, me faisaient oublier tout le reste, excepté une chose : "il faut que je sois le premier".

Les tours s'enchaînent, mais aucun des pilotes présents n'est à mon niveau, je me sens invincible. Chaque tour est meilleur que le précédent, sur mon tableau d'affichage est inscrit "nouveau record". Je fais même abstraction du classement quand les dernières secondes de ces qualifs retentissent.

Quand j'arrive dans le parc fermé, ma team me saute au cou avec des félicitations criées a tue-tête dans mes tympans, même s'ils ont l'habitude de tout ça. Ils m'ont tous soutenu dans ma rééducation et ils sont heureux que je puisse de nouveau être au meilleur niveau dès les premières qualifications. Après plusieurs minutes de célébration, le calme revient, je réussis à m'extirper de l'agitation et décide de me rendre à ma loge. Une fois arrivé je m'avachis dans mon canapé, avec un sourire collé au visage. Je sens que le sommeil est proche quand soudain quelqu'un vient frapper à la porte.

-Marc ? C'est Alex.

Je me dirige vers la porte et lui ouvre. Le visage de mon frère me fait immédiatement sourire.

- Alors frangin, content? dit-il en me poussant pour entrer.

-Tu nous as tous pulvérisé aujourd'hui, c'était dingue.

Un air de fierté est plaqué sur son visage. Nous nous soutenons l'un et l'autre depuis le début, et je ne peux pas me retenir de le prendre dans mes bras.

- Wow, tu m'étouffe grand frère.

Je m'excuse en m'écartant puis me rassoie, satisfait de la situation. Mon frère a aussi fait une bonne qualification puisqu'il partira septième sur la grille de départ. Nous passons toute la soirée à parler des réglages à faire sur nos motos, à rire de tout et de rien et d'un coup, une question me vient à l'esprit.

Du coup, qui sera derrière moi au départ de la course ?

- Tu n'as même pas regardé ? Tu n'as pas vu qui était avec toi dans le parc fermé ?

- Non j'étais beaucoup trop excité ! J'ai sûrement serré des mains mais c'était par réflexe...

Il se moque de moi en secouant la tête et en riant. Je le pousse un peu pour qu'il me réponde il lève les mains en l'air, en signe de reddition. 

- Eh bien, sans surprise, Miller à la troisième place et Quartararo à la deuxième.

Ce classement est très logique.  Miller semble être en confiance cette saison. Il n'avait pas brillé au tout début de la saison mais il se rattrape à présent, extrêmement rapide sur sa Ducati. Le fait de savoir que Fabio partira à côté de moi ne me rassure en rien. Il est déjà à la tête du championnat et maintenant que je suis revenu, il faut que je sois à la hauteur pour le rattraper. Je ne suis pas prêt à laisser ma place au profit de ce jeune diable et je ferais tout pour l'arrêter dans son élan. Je suis de retour et dès demain, il le saura. Si j'arrive à tenir durant toute la course avec mon bras...

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