Pdv Marc
Quand mes yeux sont à nouveau dans les siens, j'ai vraiment l'impression que cela fait des années que je ne l'ai pas vu.
Je m'avance doucement vers lui. Ayant peur de sa réaction.
Lorsque j'arrive devant son lit et qu'il me sourit, tous mes doutes se dissipent en un instant.
- Je suis tellement désolé... je regrette tellement ce que j'ai fait...
Il tend la main vers mon visage et essuie la larme qui roule sur ma joue.
Sa main se déplace vers le derrière de ma nuque et m'attire à lui. Lorsque mon visage se retrouve plongé au creux de son cou, le monde semble s'écrouler autour de nous. Son odeur et la chaleur de sa peau m'enveloppent et je finis pas m'assoir à côté de lui.- Tu m'as tellement manqué...
Les mots sont sortis de ma bouche sans que je ne puisse les arrêter et je ne suis pas sûr de l'avoir voulu. Il n'était plus question que les mensonges nous mettent en danger, d'une quelconque manière. Je ne savais pas vraiment ce que tout cela voulait dire et ce que cela deviendrait lorsque nous sortirions de l'hôpital mais je savais qu'à ce moment, j'avais besoin de me trouver près de lui.
- Je suis soulagé que tu n'ai rien non plus, me dit Fabio à l'oreille.
Je me détache lentement et lui souris.
- Il faut croire que c'est toi le plus fragile !
Nous rions ensemble et j'ai l'impression que c'est un rêve. Le pire avait tellement envahit mon esprit que je ne pouvais même plus m'imaginer une telle scène. Tout à coup, il affiche de nouveau un air sérieux et mon coeur s'arrête jusqu'à ce qu'il ait fini de poser sa question.
- Il paraît que tu ne veux pas courir la course de ce week-end ?
- En ne sachant pas si tu allais te réveiller je... je ne me sentais pas capable de remonter sur ma moto...
Il fronce les sourcils puis finit par s'attendrir. Il place ses deux mains de chaque côté de mon visage.
- Quoi qu'il se passe entre nous, il faut que ce soit clair : cela ne doit plus jamais interférer avec la moto. Donc si l'un de nous est hors-jeu, l'autre continue ! Ça va pas ou quoi ?
Je lui souris un instant puis laisse tomber ma tête sur ses jambes. Je le sens se tendre sous l'effet de la surprise mais il finit par poser sa main dans mes cheveux pour les caresser. Je le sens tourner son index dans les mèches rebelles de mes cheveux et ce contact me fait fermer les yeux. Cette situation me semble toujours si étrange. Je me relève rapidement en détournant la tête vers la porte, incapable de le regarder dans les yeux.
- Tu ne peux pas comprendre, ce n'est pas toi qui avait peur tous les jours que tu ne te réveilles pas. À ce moment, j'étais prêt à tout abandonner...
Alors que toute ma culpabilité m'assaille de nouveau, il prend une grande inspiration avant de commencer.
- Il a quand même fallu que je sois ici pour que tu te rendes compte que tu ne pouvais pas te passer de moi.
Il rit en toussant de douleur et je me sens grimacer légèrement, comme si mon corps ne pouvait supporter de le savoir en train de souffrir. Il attrape ma main et se met à jouer avec mes doigts. Lorsque j'observe nos mains l'une dans l'autre, j'ai encore du mal à croire que tout ça soit réel.
- J'ai été stupide. J'avais peur parce que.... je ne voulais pas m'avouer que je...
À ce moment, le médecin rentre dans la chambre et je me relève instinctivement.
Fabio me regarde avec un petit sourire en coin et je ne peux m'empêcher de me dandiner sur place.
- Je dois parler au patient s'il vous plaît.
Les mains derrière le dos, les lèvres pincées, je fais marche arrière vers la porte et me met à faire des grimaces lorsque je me retrouve derrière le médecin.
Je vois Fabio se retenir de rire et je me fais une réflexion : c'est le meilleur moment de ma semaine.
Lorsque je sors dans le couloir, je croise le regard un peu moins meurtrier de Tom et j'aperçois Alex au fond, qui me fait signe de le suivre.
- Tu vas courir ce week-end alors ?
J'hésite un instant puis finis par hocher la tête.
- De toute manière je n'ai pas le choix. Et maintenant que je sais que Fabio va bien, j'ai l'impression de pouvoir revenir sur une moto. Peut-être pas pour gagner parce que mes côtes me font encore mal, mais je vais faire la course, oui.
Tout à coup, mon frère attrape ma tête et la coincé sous son bras pour pouvoir chauffer mon crâne à l'aide de ses phalanges.
- Si tu cours c'est pour gagner hermano !
***
Sur la ligne de départ, de nombreuses images me sont revenues et j'ai cru que je n'arriverai pas à rester concentré, d'autant plus que je partais de la 12ème place tant je n'avais fais aucun effort pour les essais et les qualifs.
Cependant, lorsque les feux m'ont indiqué le départ, je suis parti comme un boulet de canon, et je me suis dit qu'il fallait que je donne tout. Ma place n'était pas à l'arrière. En seulement six tours j'étais cinquième, j'entendais la foule hurler jusque dans mon casque. Arrivé aux portes du podium, il m'est facile de doubler Mir et Zarco, mais le premier avait pris de l'avance. J'essaie de ne pas prendre de risque, de ne pas trop pousser mais je veux gagner.
Lorsque je m'aperçois que Viñales laisse une porte ouverte, je me glisse à l'intérieur immédiatement et cette fois-ci, ça passe.Une fois le podium et les félicitations d'Émilio et de mon team passés, je demande à être seul dans ma loge pour pouvoir appeler Fabio, qui, je me doute, a dû regarder la course.
Tous les pilotes rentrent dans leur loge à ce moment. Zarco passe derrière moi en me donnant une tape dans le dos pour me féliciter et Mir ainsi que Bagnaia font de même.
Arrivé devant les marches de ma loge, je relève la tête et vois deux béquilles devant moi. Je marque un temps d'arrêt à cause de l'effet de surprise puis cours en riant pour me jeter à son cou.
- Tu as pu sortir !
Il me repousse peu de temps après en considérant les autres pilotes autour de nous. Je m'écarte instinctivement en baissant la tête. Il me sourie, l'air un peu contrit, et je lui donne une tape ou deux sur l'épaule en m'éloignant, rejoignant cette fois-ci pour de bon ma loge.
Lorsque je ferme la porte, cette scène se déroule à nouveau sous mes yeux. Comment pouvait-on concilier notre sport et notre... relation ? Il s'agissait d'une situation inédite. Je n'avais aucune idée de ce que les conséquences pourraient être et à vrai dire, je ne voulais pas le savoir. Si cela devait durer, nous devrions réussir à séparer complètement nos sentiments des enjeux du championnat.
Autant dire mission impossible.
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Rivals
FanfictionCe sport est sans pitié et ils se feront prendre à son jeu. Deux pilotes au plus haut niveau s'affrontent autant sur la piste que dans leur vie personnelle et les enjeux s'entremêlent. La limite entre les deux mondes qu'ils doivent concilier est trè...