Mon ami

700 35 0
                                    


Pdv Marc

On monte sur nos vélos, mais avant de partir une main me rattrape.

- On avait un accord Marc.

Je me retourne face à face avec un Emilio agacé.

- Pardon ?

Je le regarde l'air perplexe, et j'appréhende ce qu'il me reproche. Les questions se mélangent dans ma tête.
A t-il eu vent de ce qui s'était passé hier soir entre Fabio et moi ? Qu'est-ce qui s'était vraiment passé avec Fabio d'ailleurs ? Et s'il était au courant, comment ?
Je le regarde avec incompréhension et hausse les épaules, pour qu'il m'éclaire.

- Ton psy est venu me parler et m'a raconté comment tu le malmène pendant tes séances.

Après cette clarification tous mes membres se détendent un à un. Il me perce du regard avant de reprendre.

- Tu n'as rien à dire pour ta défense ?

- Écoute, ces séances ne m'apportent rien. Je vais bien. Je fais d'excellents résultats, tout se passe très bien, alors je n'ai pas besoin de lui. Il n'arrête pas de me poser des questions et ça me gonfle.

Il souffle de désespoir et pose sa main sur mon épaule.

- Je suis désolé de te l'apprendre, mais c'est le principe d'un psychologue et d'après moi tu en a besoin. Étant ton manager je t'ordonne de t'y rendre au moins une fois par semaine sans faute.

Il insiste bien sur le mot "manager" pour me rappeler l'autorité qu'il a sur moi.

Avant que j'ai le temps de répondre il commence à partir. Soudain il se retourne et me crie de sa voix roque.

- Oh... et plus de footing, on reste assis.

Je lui décroche un léger hochement de tête et me retourne vers mon frère, plié en deux.

- C'est pas drôle, dis-je un peu irrité.

- Si ça l'est. Le champion Marquez qui a besoin d'une baby-sitter pour lui remonter les bretelles !

Il se remet à rire de plus belle et cela m'agace profondément. Je lève les yeux au ciel et repart vers la salle de sport.
Entre deux rires il tente de me rappeler, mais je me fais un malin plaisir de l'ignorer. Nous ne nous disputons jamais tous les deux, ce n'est que pour qu'il me laisse un peu seul.

En ouvrant la porte de la salle de sport, je percute quelqu'un de plein fouet et reconnaît directement l'identité de celui-ci grâce à son odeur.

- Wow. Désolé, dit-il pas encore conscient que c'était moi.

- Salut.

Directement il lève la tête, et un large sourire apparaît sur son visage, ce qui me procure une énergie folle. Il décide de rompre le silence.

- Félicitation pour ton temps canon.

- Merci. Félicitation pour ta deuxième place, dis- je en lui tapant les côtes.

Un rire d'amusement et de douleur sort d'entre ses dents.

- Il va falloir que t'arrêtes de faire ça.

Je lui fais un sourire en coin et pars vers mon camion pour aller prendre une douche. Avant que je sois à distance du blond il me rattrape le bras et bégaye.

- Euh tu... veux pas... venir... boire un coup...

Il baisse la tête et romp notre contact visuel.
Surpris par cette proposition, je regarde aux alentours, cherchant une personne qui me donnerait la réponse juste à donner.
Après de longues secondes de réflexion je décide d'écouter mon cœur et répond avec la voix la plus détachée possible.

- Ouais, pas de problème.

****

Une fois arrivé dans sa loge, je ne sais pas où me mettre. Mes mains deviennent moites et je suis à deux doigts de prendre mes jambes à mon coup et de partir, mais avant que mon impulsivité ne prenne le dessus, Fabio m'invite à m'assoir en face de lui avec un de ses grands sourires auxquels je ne peux pas résister.
En m'installant, je lui tend une canette de Monster qui se trouvait déjà sur la table. J'ouvre la mienne et commence à boire. Je me sens vraiment mal à l'aise et quelques frissons me parcourent le corps. Je n'ai pas pu prendre ma douche et j'ai l'impression d'être vraiment le mec le plus sale de l'univers à cet instant précis. 
Devant moi, Fabio me fixe, ce qui me met terriblement mal à l'aise. Pour briser la glace je décide de prendre la parole.

- Tu sais, tu vas devoir t'habituer à n'être que second. C'est pas un bon moment passé avec toi dans ce camion qui va me faire être plus fair-play.

- Tu vas devoir t'habituer à ne pas avoir le contrôle parce qu'avec moi tu n'en aura aucun.

Une mili seconde passe avant qu'il ne reprenne.

- Enfin pendant les courses.

Je le scrute attentivement et le vois tellement rougir que je ne peux m'empêcher de sourire. Il lève la tête et nos regards se croisent.
A ce moment-là, j'éclate de rire et Fabio me suis dans mon emportement. L'air sérieux qu'il avait pris pour me répondre alors que je tentais de plaisanter me laissait comprendre que je parvenais encore à l'intimider. Étrangement, je n'aimais plus autant cette idée qu'auparavant.


À bout de souffle, j'étends mes jambes sous la table et bute dans celles de Fabio. Pour reposer le pied au sol, sans m'en rendre compte je descends mon pied au ralenti le long de son mollet. Soudain, nos regards rentrent de nouveau en contact et le sourire de Fabio s'affaiblît pour laisser place à un visage plus sérieux.
Avant que j'écarte mon pied il me retient avec sa cheville.
Nous restons là, immobiles, les jambes emmêlées sans comprendre ce qui se passe réellement.
Ma tête tourne à plein régime quand soudain ma bouche ne peut plus contenir la pression accumulée dans mon crâne.
Je me lève de la banquette rapidement.

- Putain, mais qu'est-ce qui est en train de se passer? Je veux dire ça n'a vraiment aucun sens, on est des rivaux bordel, ça ne devrait pas arriver ! Et puis d'abord qu'est-ce qui est en train d'arriver? Déjà hier soir c'était... bizarre et aujourd'hui ça l'est encore plus. Et...

Avant que je puisse continuer mon discours, il se lève comme pour me répondre mais au lieu de ça, il empoigne mon col de ses deux mains, me tire dangereusement vers son visage et colle ses lèvres aux miennes.
Mes yeux restent grands ouverts lors de ce contact inattendu. Mon ventre semble se retourner et tous les poils de mon corps se hérissent comme un signal d'alarme pour me prévenir que je suis en surchauffe.
Je finis par me détacher de lui à bout de souffle.

RivalsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant