Rivals

Une belle amitié

Pdv Fabio

Au moment où j'ouvre les yeux, je me remémore les évènements de la soirée et je me surprends à sourire. Je saute dans mon short et mon tee-shirt, enfile mes tenis et sors de ma loge à la hâte. J'ai l'impression d'être un gamin le matin de Noël. C'est simplement que je suis heureux de pouvoir apprendre auprès du maître. C'est tout.

- Eh bin, je sais que t'es sportif mais quand même, de là à aller faire ton footing du matin le sourire aux lèvres après une soirée..., me lance Tom en me passant ma gourde.

Pris sur le fait, je décide de changer de sujet.

- D'ailleurs merci de m'avoir abandonné ! Très sympa !

- Tu avais l'air de tellement t'amuser, me répond-il avec espièglerie.

Je ne sais pas s'il nous a vraiment vu mais je décide d'être honnête avec lui et de rire de bon cœur.

- C'est vrai qu'on a passé une bonne soirée.

On se fait un check et je me dépêche de rejoindre la piste. Je suis aveuglé par le soleil du matin mais je peux malgré tout voir Marquez s'échauffer au loin et s'étirer les jambes.
Je fais exprès d'arriver discrètement derrière lui et lui donne une tape sur l'épaule.
Il sursaute un peu avant de m'offrir un de ses grands sourires dont lui seul à le secret.

- T'es prêt ?

- Pas de compet' hein, c'est juste un entraînement.

Le brun fait un décompte à partir de 3 et nous partons bien plus vite que pour un simple entraînement. Il se donne à fond et moi aussi. On se dépasse en nous donnant des coups de coudes de temps en temps et Marc tente de me faire des croches pieds. Je rigole tellement que j'ai très vite un poing de côté mais je ne veux pas le laisser avoir totalement le dessus alors je décide d'accélérer pour de bon et au moment où je le dépasse, ma cheville lâche et je m'étale par terre. La douleur que je ressens dans le genou qui a râpé le sol s'étend dans toute ma jambe et je reste à terre sans pouvoir me relever. Lorsque j'arrive enfin à décoler ma tête du sol, j'aperçois le regard inquiet de Marc au-dessus de moi.

- Tout va bien ? Tu t'es blessé ?

La douleur s'échappe d'elle même de mon corps lorsque mon regard croise le sien. Le fait de le voir si inquiet me faisait tout oublier. Le soleil se trouve exactement derrière sa tête, ce qui me permet de voir parfaitement la sueur sur son front et les quelques boucles de cheveux bruns qui viennent s'y coller. Ses yeux scrutent mon corps en quête de blessure et sa main s'attarde quelques instants sur l'endroit où mon genou saigne un peu avant que je me rende compte que je ne lui ai pas encore répondu.

- Tout va bien t'inquiètes, je peux encore te battre !

Un rangée de dents blanches apparaît immédiatement dans mon champ de vision et il me tend la main pour m'aider à me relever.
La douleur que me provoque ce mouvement est complètement anesthésiée lorsque nous nous retrouvons face à face, à quelques centimètres l'un de l'autre. Je peux sentir sa respiration sur mon visage lorsqu'il me dit :

- Tant mieux. Je ne voudrais pas perdre mon meilleur adversaire.

Son sourire m'hypnotise et je me demande s'il ressent la même chose étrange envers moi. C'était la première fois que je me sentais comme ça avec quelqu'un, surtout avec un autre garçon.
Il finit par me donner une tape dans le dos et nous repartons plus tranquillement, au même rythme.

***

Pdv omniscient

- Dis-donc, je ne savais pas qu'on formait des alliances dans ce sport.

Pol Espargaro avait lâché ça en arrivant derrière Viñales et Tom qui observaient les deux pilotes en train de s'entraîner.

- T'es simplement jaloux Polo.

- M'appelle pas comme ça débile.

Espargaro s'éloigne et Maverick chuchote à Tom :

- T'étais au courant de ce... rapprochement ?

- Ouais, ils ont passé la fin de soirée ensemble hier soir. Ils vont peut-être enterrer la hache de guerre finalement.

Les deux continuent de courir et de rire au loin pendant que Viñales les observe attentivement.

- Et ça ferait pas partie d'une stratégie de Fabio ? Pour faire vriller le champion ou pour en tirer partie...

Tom s'écarte un peu de la barrière pour étendre ses bras et baisse la tête avant de répondre. 

- Ça ne lui ressemble pas, crois-moi. Ce que je vois là, ça m'inquiète d'une autre manière. Ça m'inquiète pour mon pote, finit par ajouter Tom d'une voix sombre, parce que c'est lui qui va souffrir dans cette histoire...

Viñales ne comprend pas vraiment ce que Tom veut dire mais il sait une chose : entre véritables rivaux, il n'y a pas d'amitié possible.