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Pdv Fabio

Je savais que demain était la première journée d'essais mais ce n'était pas vraiment une raison pour partir si tôt.
Tom me lance un regard inquisiteur puis comprend ce qui me trotte dans la tête.

- Écoute, je ne sais pas ce qui t'arrives en ce moment et c'est pas parce qu'on est meilleurs amis qu'on doit tout se dire tout le temps, mais je m'inquiète un peu. Le début de saison est le moment le plus important amigo et je vois pas en quoi passer du bon temps avec ton principal rival et, entre parenthèse le champion incontesté, va t'aider à rester concentré.

Je ne savais vraiment pas quoi lui répondre. Même s'il y avait souvent une sorte de gêne entre nous, c'était avec Marc que j'avais passé mes plus bons moments ces derniers jours et ça m'a permis de décompresser et d'éviter de stresser inutilement comme je le fais d'habitude.

- C'est juste qu'on s'entend plutôt bien en fait et on se marre bien ensemble. J'essaie juste de me détendre un peu.

- Ok en tout cas si je peux te donner un conseil : évite de t'afficher avec lui en public, que ce soit devant les caméras ou devant les autres pilotes parce que ça commence à jaser. Je crois que je  préférerais encore te voir faire n'importe quoi avec une fille différente tous les soirs mec !

- Mais de quoi tu parles, m'emportais-je tout à coup, ça n'a rien à voir ! J'en ai rien à foutre de ce que pensent les autres et si c'est pas ton cas, tant pis.

Je sors en trombe et me met à divaguer entre les camions. Je me demandais si Marc était dans le sien et s'il dormait déjà. J'étais en colère contre Tom mais il avait raison quelque part. Je ne comprenais pas pourquoi je ressentais l'envie d'être avec lui tout le temps. Plus les jours passaient, plus les moments où mon esprit n'était pas tourné vers lui étaient rares. Je n'avais jamais pensé à un autre homme de cette manière et je commençais à me demander s'il ne s'agissait que d'amitié entre nous.

Évidemment je finis par atterrir devant sa loge et je toque à la porte sans savoir ce que je vais bien pouvoir prétexter.
Lorsqu'il ouvre la porte il est déjà en pantalon de pyjama, je remarque que ses abdos sont contractés, comme s'il venait de produire un effort. Son regard s'attarde sur moi et me détaille de bas en haut. Tout à coup il me tire à lui par le pull et je me retrouve dans sa loge. Tout s'enchaîne très vite et je n'ose pas bouger. Même hors de la piste il en impose.

Il se rapproche dangereusement de moi et passe son bras au-dessus de mon épaule. Son odeur envahit mes narines et je dois me retenir pour ne pas inspirer encore davantage. Je tourne mon visage vers le sien et nos nez sont à deux doigts de se toucher lorsque j'entends la porte claquer derrière moi.
Marc s'écarte rapidement et va s'assoir en face de moi. Cette distance entre nous me permet de reprendre mon souffle et de me donner un peu de contenance. Cependant, mon regard perplexe semble me trahir car Marc brise le silence pour me dire :

- Faudrait pas que tu sois vu en train de te faufiler dans ma loge à 22h.

Je lui sourie pour lui signifier que je suis d'accord avec lui mais au moment où j'entrouvre mes lèvres pour prendre la parole, j'entends toquer derrière moi.

Tout à coup le visage de Marc change et il me fait signe de me cacher, paniqué. Je n'en reviens pas de me retrouver dans cette situation. Je me dirige vers sa chambre et me retourne vers lui comme pour lui demander la permission.

Il me chuchote, la main sur la poignée : "T'as qu'à te mettre dans la douche".

Je me rends compte qu'il ne rigole pas du tout et je décide alors de lui obéir en me glissant dans la cabine de douche, dans la salle de bain de sa chambre.
J'entends la voix d'Alex retentir ainsi que ses pas avançant dans le salon.

- Ça va ?

- Oui pourquoi ça n'irait pas ?

- Je ne sais pas, quand je me suis mis à te chercher on m'a dit que tu étais parti 30 minutes plus tôt. Je me suis dis que tu devais être stressé.

- Non non tout va bien je t'assure. Rien à signaler, j'étais juste fatigué.

- Pas assez pour t'empêcher de taper dans ton punchingball à ce que je vois.

Je les entends rire et échanger quelques mots de tendresse avant que le silence revienne. Je tends l'oreille mais ne parviens à discerner aucun son. Mon cœur se met à battre plus vite et je me sens un peu à l'étroit dans la cabine.
Au moment où j'allais prendre la décision d'en sortir, la porte s'ouvre violemment et deux mains attrapent mon pull au niveau du torse. Je ferme les yeux dans l'action et sous l'effet de la surprise mais lorsque je les rouvre, je vois le visage de Marc tordu par un immense fou rire.

Mon premier mouvement est de lui donner un coup dans l'épaule mais en baissant les yeux, je remarque que ses deux mains tiennent toujours mon pull, quoiqu'à présent elles semblent davantage reposer simplement sur moi.
Sans trop laisser mes yeux s'attarder sur son torse nu devant moi, nos regards se croisent enfin et une boule se forme au creu de mon ventre. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer.

Mes yeux descendent autant sur ses lèvres que les siens sur les miennes et l'espace entre nous semble s'amoindrir progressivement. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe mais je n'arrive pas à y mettre fin. Lorsque la distance entre nos deux corps finit par devenir critique, Marc détache son regard du mien et s'éloigne pour aller regarder par sa fenêtre.

- Bon, la voix à l'air d'être libre jusqu'à ton camion, tu peux y aller.

Il ajoute en me voyant avancer lentement vers lui.

- On se voit demain pour la première séance d'essai Diablo.

Il a l'air troublé et ne me jette même pas un regard lorsque je passe devant lui pour sortir.

Ce soir-là dans mon lit, je ne pense absolument pas à la moto et m'endors en me remémorant les évènements de la soirée. Marc était-il vraiment mon ami ?

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