Le secret

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Pdv Fabio 

Après tout ce que nous avions traversé, ces quelques jours à ses côtés avaient été une véritable parenthèse de bonheur. Alex était passé nous voir et j'avais aussi invité Tom pour une soirée jeu. Par équipes de deux nous avions joué à d'innombrables jeux ridicules et cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Marc rire comme ça. Lui dire que je l'aimais m'avais complètement libéré et cela avait eu l'air de le soulager aussi. Le fait d'avoir nos amis près de nous avait contribué à nous rapprocher davantage encore, comme si nous partagions un monde de plus, ensemble. Nous cacher du monde était une chose, mais Marc avait fait le premier pas en acceptant cette soirée et je sentais que tout allait pouvoir évoluer dans le bon sens à présent. 

Après avoir fais mes sacs, je me dirige vers la cuisine, où je trouve Marc torse nu, nous cuisinant le petit déjeuner. Je souris et me fais discret pour ne surtout pas interrompre sa petite danse. Lorsqu'il se retourne et qu'il se met à rougir, j'éclate de rire et fais le tour du comptoir pour aller l'embrasser. 

Je caresse son bras et fais glisser mon doigt le long de sa cicatrice. 

- Peut-être que tu devrais te faire tatouer pour cacher cette vilaine chose

- Tu plaisantes ! J'ai l'air d'un bandit comme ça !

- D'un "bandit" ? Mais qui dit ça ? 

Il passe ses bras autour de mes hanches pendant que j'éclate de rire et me donne un baiser sur la joue. 

- En plus tu sais que je ne veux pas me faire tatouer. 

- Ah bon ? Même pas un "Fabio je t'aime" ou alors un "El Diablo forever" ? 

Nous rigolons en coeur et je finis par m'écarter pour aller m'installer à table. 

- Tu es sûr de devoir t'en aller aujourd'hui ? 

Sa question est à la fois sérieuse et posée sur le ton de la supplique exagérée. J'opine, l'air contrit, puis pose ma tête dans mes mains, photographiant l'image parfaite devant mes yeux pour la prochaine semaine que je passerai sans le revoir. 

- Bon alors, tu as réfléchi à comment on allait l'annoncer ? 

- Annoncer quoi ? 

- J'avais pensé à reproduire une de ces vidéos qu'on voit sur les réseaux sociaux tu sais, avec des banderoles ou des pancartes. Il faudrait que ce soit assez impressionnant. Ou alors on pourrait faire ça discret en portant des tee-shirts qui nous désignent comme amants...

Je m'arrête de parler en voyant son regard. Il n'y a plus aucune trace de sourire sur ses lèvres et il m'observe comme si je venais de dire les choses les plus absurdes qu'il n'a jamais entendu. 

- Attends... tu n'as absolument pas l'intention de le dire c'est ça ? 

À présent il me jette un regard de pitié et je ne peux le supporter. Je me lève et me dirige vers mes sacs. Lorsque je les ai tous en main, Marc s'interpose en se plaçant entre moi et la porte, l'air paniqué. 

- Non mais attends, calme toi, on peut en discuter au moins ? 

Mon sang ne fait qu'un tour et je tente de le pousser mais il ne recule que d'un mètre à peine. 

- De quoi tu veux discuter ? Je croyais qu'on voulait la même chose, je croyais que tu voulais qu'on soit ensemble... 

Une boule se forme dans ma gorge et je refuse de pleurer devant lui. Ses yeux noirs écarquillés brillent aussi mais je ne peux plus les regarder. 

- Bien sûr que je veux être avec toi mais... 

- Mais quoi ? Tu crois pas que ce secret nous a déjà fait assez de mal ? 

Il se passe une main dans les cheveux nerveusement et je peux presque voir tous les mécanismes de son cerveau s'activer sous son crâne. Je sais que ce n'est pas facile à faire mais je n'aurais jamais pensé qu'il était déterminé à reprendre la même relation que nous avions avant que tout ne parte en vrille. Je le regarde encore pendant quelques secondes puis marche vers la porte en cognant volontairement contre son épaule. 

- Fabio attends... on vient juste de se retrouver. 

- Fais pas comme si c'était de ma faute. 

- Si, parce que c'est toi qui pars ! 

Je crois que c'était la première fois que je l'entendais hausser le ton depuis que nous étions vraiment ensemble et cela m'arrêta net. Il soupire avant de me rejoindre près de la porte. Ses doigts trouvent les miens et les serrent au creux de sa main.

- Je t'en prie, laisse nous un peu de temps. Au moins jusqu'à la fin de la saison. Après on pourra le dire à tout le monde, je te le promet. 

Je savais que ce qu'il disait était raisonné mais ça ne m'empêchait pas de douter. Cependant, lorsque je vois ses yeux, je ne peux m'empêcher de poser mes valises pour attraper ses mains. Il semble se détendre un peu, ramène nos mains jointes jusqu'à sa poitrine, et me répète : "Je te le promet". 

- Et d'ici là ? Comment on fait ? 

Le coin de ses lèvres se relève légèrement et je sais qu'il repense à toutes nos petites cachettes secrètes. Finalement, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée de se cacher encore pendant un moment. 

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