Pdv Marc
En arrivant dans ma chambre d'hôtel au côté de mon frère, je m'effondre sur le lit. Je suis assis, là, regardant dans le vide. Je sens le matelas s'affaisser à côté de moi et une main se poser sur mon épaule.
- C'est peut-être pas le bon moment, mais maintenant qu'il n'y a plus personne autour de nous j'aimerais bien que tu m'explique.
Je l'entends parler, mes yeux son fixés sur le sol mais ma tête, elle, revoie l'accident en boucle. La poussière, la douleur, le sang sur son visage inerte. Les larmes obscurcissent ma vue avant que mon frère me prenne la tête pour la retourner vers lui.
- Je crois avoir compris, mais je veux l'entendre de ta bouche. Tu es... avec lui ?
Je le regarde les yeux plein de larmes avant de lui répondre dans un sanglot.
- Si tu savais comme je m'en veux, comme j'ai été stupide.
Il a fallu qu'il... soit à l'hôpital pour que je m'avoue enfin mes... sentiments. J'ai fait comme si rien ne me touchait, je lui ai dit des choses horribles et si jamais il meurt ça sera entièrement de ma faute...Je finis mon discours en pleurant une fois de plus à chaudes larmes.
Je vois son regard perplexe posé sur moi et j'appréhende sa réaction.- Tu sais grand frère, avant aujourd'hui je ne t'avais jamais vu pleurer pour une personne. Peut-être que tu ne te l'étais pas avoué avant par peur, mais aujourd'hui j'ai l'impression que tu es conscient de ce que tu ressens, donc quand il se réveillera tu sera prêt à le lui dire.
Je lui souris tendrement et le serre dans mes bras. L'entendre parler de son réveil comme quelque chose qui ne va pas tarder à arriver m'apaise. Je ne veux pas briser ce moment, mais une seul question me vient en tête : et s'il ne se réveille jamais ?
À cette pensé je blottis d'avantage encore ma tête contre mon frère et ferme les yeux pour tenter de faire le vide. Au bout d'un long moment, lorsque j'ai enfin arrêté de pleurer, il se détache de moi, l'air désolé.- Je m'excuse vraiment de te parler de ça maintenant.... mais Emilio est en rogne à propos de ce qu'il s'est passé sur la piste. Tout le monde a vu que ce n'était pas seulement une chute entre deux pilotes et.... je suis désolé mais tu vas devoir rendre des comptes.
Je le regarde, hausse les épaules en signe d'incompréhension et il reprend.
- Tu sais, je lui ai dit que c'était trop tôt, mais il n'a rien voulu entendre et il a organisé une interview demain pour que tu clarifie la situation.
Je passe mes deux mains sur mon visage pour en étirer chaque parcelle et me lève d'un coup.
- Il n'y a vraiment que ça qui le préoccupe sérieusement ? Fabio est entre la vie et la... mort et tout ce qu'il veut c'est que je "clarifie la situation" ?
- Je lui ai dit que tu réagirais très mal...
- Oh non sans déconner, dis-je avec ironie.
Je ferme les yeux, n'ayant absolument pas la force de m'énerver d'avantage. Rien ne peux être pire que ce que sont en train de vivre Fabio et sa famille en ce moment, alors je me ravise, prend une grande inspiration et me convainc qu'obéir est la meilleure chose à faire.
- Euh... merci d'être resté petit frère, mais... je crois que j'ai besoin d'être seul ce soir.
Il se lève à son tour et prend son manteau.
- Tu es sûr que ça va aller ?
Je ne peux pas être sûr de cela mais j'acquiesce malgré tout en lui souriant légèrement, avant de l'accompagner à la porte.
Une fois mon frère sorti, je me sens terriblement seul. Les images de Fabio m'embrassant par surprise pour la première fois me reviennent en mémoire. Le rencard où la casserole s'est mise à brûler revient à son tour, puis je me fait submerger par mes propres souvenirs. Je sens des larmes couler le long de mes joues, mais cette fois, elles sont de remords. Je n'ai jamais pu l'embrasser en public, ni lui tenir la main avant une course, dormir avec lui encore une fois. J'aimerais aussi que cette casserole n'ai jamais brûlé, pour nous laisser finir ce que nous avions commencé. Mais ce que je souhaite par dessus tout, c'est revenir au soir où il est parti en pensant que j'étais un sombre connard, lui dire que je veux être avec lui, que je n'ai jamais ressenti ça pour qui que ce soit, l'embrasser sur le front et lui souhaiter bonne chance pour la course. Mais ça ne s'était pas passé comme ça et je l'avais traité de faible avant de le mettre à la porte. L'incertitude de son état m'était insupportable.
Je jète un dernier coup d'oeil à mon téléphone et marche vers mon lit d'un pas si lourd que je ne sais même pas si j'avance réellement. Je tombe sur celui-ci, prend le coussin et le sert contre moi avant de tomber dans les bras de Morphée avec une seul pensée en tête : tout est de ma faute.
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Rivals
FanfictionCe sport est sans pitié et ils se feront prendre à son jeu. Deux pilotes au plus haut niveau s'affrontent autant sur la piste que dans leur vie personnelle et les enjeux s'entremêlent. La limite entre les deux mondes qu'ils doivent concilier est trè...