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Pdv Marc

J'arrive à la fête et regarde autour de moi en espérant aprercevoir Fabio.
J'étais parti si vite, sans lui dire un mot, et je m'en voulais un peu d'avoir été aussi lâche.  Je reste debout, planté comme un piquet, pendant que tout le monde s'assoit. Soudain je vois les deux inséparables arriver en rigolant.
Mon cœur loupe un battement et sans m'en rendre compte je commence à sourire. Une voix familière surgit derrière moi.

- Qu'est ce qui te prend de sourire comme ça?

Un peu gêné d'avoir été pris en flagrant délit, je barbouille quelque chose d'insensé .

- Euh... bin... c'est une... bonne soirée.

Alex se met à rire, et part, prenant une gorgé de son Monster en me tapant amicalement sur l'épaule.

Maverick était un des pilotes les plus sympas comme l'un des plus lunatiques. Même si aucun de nous n'apprend à se connaître en profondeur à cause de la compétition, après toutes ces années nous sommes malgré tout devenus une petite famille qui partage la même passion. Je sais que mon frère ne l'apprécie pas beaucoup et je me dirige vers la chaise à côté de lui pour lui éviter d'avoir un voisin indésirable, même si ce n'est pas à côté de mon frère que je désirais être assis ce soir.

Les pilotes sont tous attablés à festoyer ensemble. Excepté un, qui se dirige vers moi.

- Salut.

Je me retrouve face à un Fabio tout souriant, comme j'ai maintenant l'habitude de le voir.

- Salut.

Je distingue sur son visage qu'il n'est pas venu m'accoster simplement pour me saluer, alors je décide de prendre les devants.

- Désolé d'être parti si vite tout à l'heure. Je... ne me sentais pas très bien.

En vérité j'avais paniqué pour aucune raison et m'étais enfui. En vérité, au fond de moi, je connais la raison de ma fuite et elle la rend totalement justifiée. Personne ne doit savoir que nous nous côtoyons. Je me fiche que les autres m'apprécient ou non, tout ce qui m'intéresse est de gagner, mais je sais que s'ils croient voir une alliance entre nous, les pilotes ne seront pas notre seul soucis.

- T'inquiètes c'est pas grave. J'ai juste dû affronter ces deux espions tout seul.

Je rigole légèrement et me reconcentre sur la fête.

- Tiens, je dois te rendre ça.

Fabio me tend le blouson en cuir que je lui avais donné sur la structure de jeu et le volume sonore de la pièce diminue tout à coup.

Je regarde autour de moi et me sens oppressé en constatant que tous les regards sont braqués sur nous. Je distingue que Fabio n'est également pas à son aise. Je baisse la tête et prend le manteau des mains serrées de Fabio.

Les voix et les sons normaux d'une fête reprennent presque instantanément. Peut-être qu'on fond ils craignent qu'on se batte. Le suspens était palpable.

Fabio, après cette étrange situation, repart vers Tom et commence à rire.
Son gros pull à capuche noir lui donne l'air plus épais qu'il ne l'est en réalité. Son rire raisonne dans mes oreilles comme ma musique favorite. Ses cheveux blonds lui tombent sur les tempes, ce qui l'oblige à passer une main à travers ces mèches rebelles pour les remettre en place. Comme je le fixe depuis une bonne dixaine de minutes, je décide de détourner mon regard. Je ne sais pas exactement ce qu'il m'arrive en ce moment mais je pense que je ne veux pas le savoir.

Mon frère est sur une chaise, en train de rire avec Francesco Bagnaia. Maverick est dans une conversation endiablée avec Binder et les autres se contentent de regarder leur téléphone.
À ce moment je me sens seul et prend l'initiative de rentrer tôt. En passant, mon épaule tape dans celle de Tom. Il me regarde d'un air mauvais avant que je m'excuse et que je le contourne.

Lorsque je suis chez moi, à Cervera, j'aime sortir près de la piscine pour voir la lune se refléter dans l'eau. Je crois que même mon frère ne sait pas ces petites choses étranges sur moi. J'aime avoir ce jardin secret, cette chose que moi seule peut connaître et juger. Sans m'en rendre compte, je me dirige vers le lac où nous nous sommes chamaillé avec Fabio pour la première fois. Lorsque la lumière pâle caresse les flots calmes sous mes yeux, je peux revoir Fabio étendu dans l'herbe, respirant fort et souriant. À ce moment, j'aimerais lui confier que ces reflets opales m'apaisent au moins autant qu'ils me fascinent, qu'ils m'aident à me sentir moins seul, moins faible.

Troublé, je rentre jusqu'à ma loge en marchant d'un pas rapide, comme si je fuyais quelque chose. Allongé dans mon lit, je ne tire pas le rideau roulant du velux au-dessus de ma tête et profite du spectacle que m'offrent les étoiles au lieu de demeurer dans le noir comme je le fais d'habitude. Lorsque je me relève, incapable de fermer l'œil, je vois le blouson en cuir que Fabio m'a rendu ce soir posé sur ma chaise. Je decide d'accrocher mon punchingball pour pouvoir me défouler un peu.
Étais-je... vexé, qu'il n'ait pas essayé de le garder ?

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