Gardiens des Cités Perdues, Tome 9 : Trahison (TERMINEE)

De mieux en mieux...

Sophie inspira à fond avant d'attraper son transmetteur et de héler sa mère biologique. Mais le petit cube scintillant restait vierge, comme s'il ne fonctionnait plus. Agacée, Sophie réessaya, en disant le nom de la Conseillère encore plus fort, mais sans succès.

- Pfff, la technologie...marmonna-t-elle.

Elle descendit dans la salle à manger pour retrouver ses parents adoptifs. Elle rappellerait Oralie plus tard. La tête dans les nuages, elle n'entendit pas Edaline lui proposer de la guimolle.

- Sophie ? Sophie, allô ! s'exclama Grady en lui passant une main devant le visage.

Sophie sursauta.

- Quoi ? 

- Edaline te demandait si tu voulais de la guimolle.

- Ah, fit la Télépathe. Non merci, je n'ai pas très faim.

Grady et Edaline échangèrent un regard stupéfait.

- Comment s'est passé ton entretien avec Lueur ? l'interrogea Edaline.

- Très bien pourquoi ? répondit Sophie, évasive.

- Parce que tu ne sais pas mentir ? rétorqua Grady.

Sophie se leva brusquement.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

Sur ce, elle  monta dans sa chambre.

- Un problème, mademoiselle Foster ? lui demanda Sandor, posté près de la porte de sa chambre.

- Mais qu'est-ce que vous avez tous à croire qu'il y a un problème ? Je vais très bien ! s'écria Sophie.

Mais son regard la contredisait. Sandor ne releva pas.

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là, lui dit-il doucement.

- En fait, je voudrais bien que tu appelles Flori...

- Je suis là, Mlle Foster, dit la gnomide qui venait soudainement d'apparaître. Que puis-je faire pour vous ?

- Je voudrais que tu me chantes ta chanson pour les échos...

Flori obéit sans poser de questions. Sophie s'étendit dans son lit, les yeux clos. 

La jeune fille s'apprêtait à s'endormir quand une voix familière se fit entendre.

- C'est vrai que tu sors avec Keefe ?

A contrecœur, la Télépathe se leva pour faire face à Fitz.

- Oui et alors ?

Fitz piétinait sur place, nerveux.

- En fait, je voulais m'excuser.

- Oh, fit Sophie.

- Je sais que je me suis comporté comme un idiot au Centre de soins, et pas qu'à ce moment. Je m'en veux tellement depuis... En plus, tu savais que Biana me faisait la tête du coup ?

- A h oui ? fit Sophie avec un léger sourire aux lèvres.

- Oui, acquiesça le jeune homme. En tout cas, je te demande pardon. Et je suis vraiment heureux pour Keefe et toi. J'espère qu'on pourra continuer à être amis et Apparentés.

- Je l'espère aussi, murmura Sophie.

Fitz lui adressa son sourire de star de cinéma et brandit son cristal de foyer.

- Euh attends ! l'interpella Sophie. Je peux t'emprunter ton transmetteur ? Le mien n'a pas l'air de fonctionner.

- Bien sûr !

Il lui tendit le sien.

- Conseillère Oralie, annonça Sophie au petit gadget.

L'écran ne changea pas.

- Tiens, c'est bizarre ! Je l'ai déjà héler deux fois et elle n'a pas répondu !

Fitz fronça ses sourcils parfaits.

- Pourtant mon transmetteur marche... Peut-être qu'elle est occupée.

- Sûrement, répondit Sophie sans vraiment y croire.

- Bon, je vais te laisser, fit Fitz en passant la main dans ses cheveux. Je crois que je t'ai empêchée de dormir. A demain ?

- Peut-être oui.

Fitz la salua et sauta.

Sophie, elle, réfléchissait. Quelque chose n'allait pas. Il était vingt heures. Elle avait essayé de héler Oralie pour la première fois il y a trois quarts d'heure. Pourquoi la Conseillère ne répondait pas ?

Sophie s'arracha un cil. Elle avait dû loupé un élément. Elle se repassait en boucle tous les éléments de la journée quand Edaline l'appela.

- Sophie ! Le Conseiller Bronte est là !

Bronte ? Que faisait-il là ? Cela concernait la Brigade Intrépide ?

La jeune fille lissa sa tunique avant de descendre.

- Bonjour Mlle Foster, lui dit Bronte d'un ton solennel. Pourrais-je vous parler quelques minutes en privé ?

- Bien sûr, balbutia la Télépathe. J'arrive tout de suite.

Bronte et elle allèrent près du panacier de Calla.

- Que se passe-t-il ? demanda Sophie.

Bronte avait vraiment l'air préoccupé.

- Avez-vous vu ou parlé à Oralie aujourd'hui ? lui demanda-t-il.

- Non, justement, je l'ai hélée trois fois mais elle n'a pas répondu. Pourquoi ?

- Quand l'avez-vous hélée, dit Bronte en plissant ses yeux.

- Deux fois il y a une heure et une fois il y a dix minutes.

- C'est bien ce que je craignais, marmonna l'Instillateur.

- De quoi ? s'exclama Sophie. Où est Oralie ?

Le regard de Bronte devint encore plus sombre.

- Nous ne l'avons pas vu de la soirée. Elle n'est pas non plus chez elle.

- Quoi ? fit Sophie, horrifiée.

- Quand nous sommes rentrés dans son château Velia et moi, continua le Conseiller d'un air sombre. Elle n'était pas là. Et l'air empestait la cendre.

La cendre. Le cerveau de Sophie comprit avec un temps de retard.

Oralie qui ne répondait pas. 

Qui avait disparue. 

L'odeur de la cendre.

- Elle a été enlevée par les Invisibles...chuchota Sophie.